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Pêche de la truite à la craw, une technique très efficace en fin de saison !

Dans la plupart de nos rivières, en plein été et à l’approche de la fermeture, les truites sont particulièrement difficiles à leurrer et le gros de la saison est malheureusement derrière. Mais il reste encore une technique, encore peu connue sur la truite, qui peut s’avérer très payante dans ces conditions : la pêche au leurre souple avec des imitations d’écrevisse ou craw.
Pêche des truites fario normandes
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Longtemps assimilée à la pêche exclusive du black-bass, les imitations d’écrevisse (ou Craw) sont de plus en plus employées pour la pêche des autres carnassiers d’eau douce au leurre. La truite, ce prédateur ultime de nos cours d’eau, n’échappe pas à la règle ne manquant pas d’ajouter les écrevisses à son menu !

Point taxonomique

Il y 3 espèces indigènes d’écrevisses en France, l’écrevisse à pattes blanches, l’écrevisse à pattes rouges et l’écrevisse des torrents. D’autres espèces ne sont pas endémiques et sont invasives comme l’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkki).

Les origines de cette approche

L’idée de la technique est d’abord venue d’un constat, celui de la présence de ces crustacés en nombre dans nos rivières et dans les estomacs de truites échantillonnées lors de pêches électriques ou prélevées par d’autres pêcheurs. Il semble donc que dans certaines conditions, les écrevisses entrent dans le régime alimentaire des truites.

De plus, on peut supposer que le caractère invasif des espèces comme l’écrevisse de Louisiane, rende probable une augmentation de la prédation dirigée vers celles-ci, voire même des périodes de grande sélectivité des prédateurs, ce qui nous intéresse tout particulièrement.

L’écrevisse est, pour une grosse truite, une proie qui constitue une bonne ration de protéines au regard de l’énergie dépensée pour l’attraper. Ainsi, on leurrera particulièrement des poissons minimisant leurs déplacements et avec des besoins protéiques importants, ce qui semble correspondre parfaitement à une truite adulte de grande taille se préparant pour la fraie.

Belle femelle fario flirtant avec les 50 cm, qui m’a surpris sous la bordure dans une fosse profonde.

La mue des écrevisses

Les écrevisses présentent une croissance dite en escalier, qui se manifeste par des mues permettant à l’animal d’adapter le volume de son exosquelette à sa masse, qui n’a pas cessé de croître dans l’intervalle.

Ainsi, à chaque mue, l’écrevisse grandit d’un coup en extrayant son corps et son nouvel exosquelette. A ce moment, les carapaces des crustacés sont très molles et on suppose qu’ils sont particulièrement vulnérables, les prédateurs profitant de ce moment pour les attaquer.

S’il serait difficile de définir une « saison » de la mue chez l’écrevisse dans telle ou telle rivière, si tant est qu’elle existe, on peut par exemple observer la présence de carapaces vides ou d’animaux à carapaces vides par une observation assidue. Sur ma rivière de plaine Normande, cela coïncide parfaitement avec la fin de l’été et l’approche de la fermeture !

Dans quels types de rivières ?

Suivant les idées exposées préalablement, il semble que toutes les rivières dans lesquelles les populations d’écrevisses sont bien présentes puissent être péchées de cette manière. Je pense qu’intuitivement, on aurait davantage envie d’essayer dans des rivières de plaine calmes plutôt que dans des cours d’eau encaissés où les truites sont très mobiles. Mais cela n’est absolument pas  une certitude ; ce qui compte, c’est plutôt la patience du pêcheur et sa faculté à remettre en question sa pêche, à sortir de sa zone de confort.

Il reste que dans les rivières où les truites sont très sélectives, et en particulier les plus grosses, comme c’est le cas chez moi, cette fenêtre de pêche constitue une vraie opportunité de faire la différence. A l’inverse, peut-être que dans des milieux moins productifs, les poissons seront beaucoup moins sélectifs et les techniques classiques plus « powerfishing » seront plus efficaces.

J’ai enfin le sentiment que les fonds de galets seront moins propices que les fonds sableux, vaseux ou de graviers, car il sera plus difficile de ramener l’écrevisse collée au fond (a priori les écrevisses utilisent beaucoup leur locomotion).

C’est pour ce genre de poissons que l’on choisit de bonnes têtes plombées…

Un exemple : une journée de traque début septembre et un verdict

Le verdict a été sans appel. On part traquer nos amies dorées sur des parcours que je connais bien et je décide de passer les cuillères (argentées et vives), les leurres souples (caudale forte, caudale fine et créature finesse), et enfin les durs (naturels et vifs). Malgré que nous soyons 3 pêcheurs, rien n’y fait.

Plus tard, sur une portion que je connais pour son réseau de fosses et de racines immergées, je me résous enfin à sortir la fameuse craw, que j’anime lentement par soubresauts dans les fosses et le dédale de branches. La sanction est sans appel, et mes camarades restés en powerfishing ne prendront rien. Je prendrai alors deux truites sur des touches bien franches.

La craw peut faire réellement la différence lorsque les truites sont focalisées sur les écrevisses.

Les leurres

Pour ma part, je trouve qu’un leurre sort vraiment du lot, par son réalisme mais aussi par un élément déterminant, la flottabilité de ses pinces : c’est la DoLive Craw d’OSP. A l’arrêt, ce qui constitue 50 à 90% de l’animation, les pinces flottent et s’agitent doucement en direction du poisson suiveur, comme une écrevisse qui cherche à se rendre menaçante.

J’ai d’ailleurs remarqué que beaucoup d’attaques intervenaient 1 seconde environ après la pause, et quasiment aucune sur les phases de déplacement, qui servent davantage à attirer et à prospecter plutôt qu’à décider, selon moi.

OSP Dolive Craw

Concernant la taille, j’ai ma préférence pour les tailles 2 pouces mais les 3 pouces ne sont jamais loin. Je suppose qu’en pleine période de mue, les trois pouces attirent davantage les poissons, mais que si vous pêchez hors de la bonne période, alors les petites constituent un petit bonbon facile à croquer même si les carapaces sont déjà dures.

J’ai également essayé les AX Craw Mini de Reins, qui sont très différentes, mais qui prennent du poisson différemment. Pour le coup, celles-ci tirent leur pouvoir de l’ondulation de leurs pinces qui se crée lorsque vous ramenez le leurre. J’associerais donc davantage ce leurre à une prospection plus rapide, peut-être alors, dans des rivières plus typées rivières de vallées et de montagnes, plus larges et au courant plus rapide.

Tête plombée Decoy VJ-76

L’importance des têtes plombées

Pour finir, le choix de vos têtes plombées sera très important et je pense que dans ce cas, la qualité du matériel fera la différence. En effet, vous utiliserez globalement des têtes plombées légères pour laisser beaucoup de liberté et de naturel à votre leurre. Néanmoins, ces hameçons devront pouvoir encaisser les coups de tête d’un poisson de plus de 60, tout en restant très fins de fer, car la truite a souvent tendance à venir taper l’écrevisse et ne l’avale pas forcément directement. De mon côté, j’ai testé et approuvé les têtes plombées Decoy Vj 76.

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