S’il n’est pas toujours aisé de capturer les bars, la principale difficulté, et encore plus aujourd’hui avec la diminution du stock, est de les localiser. Les postes sont nombreux sur un secteur de pêche défini et avec des profils très variés, mais votre réflexion doit naturellement débuter par la question de la saisonnalité. En effet, les zones de tenue, en raison de besoins tout à fait différents, ne sont pas les mêmes en mars ou en août par exemple. Omettre ce paramètre lors de votre recherche serait une grossière erreur !

Guidés par leur instinct !
La vie des animaux, et par voie de conséquence celle des poissons, n’est pas guidée par les mêmes besoins et priorités que celle des êtres humains.
En effet, pour eux 3 paramètres entre en compte et guident leurs zones de tenues, leur état d’activité et leur migration à l’échelle d’une saison mais aussi au cours d’une journée.
Il s’agit tout simplement des 3 instincts primaires qu’ils doivent satisfaire, à savoir :
- La reproduction
- L’alimentation
- Le confort et/ou survie
Alors en fonction de l’instinct prioritaire (ou de la combinaison de plusieurs) à un instant T, les poissons initient des déplacements plus ou moins conséquents vers des zones particulières apportant la satisfaction nécessaire et modifient également leur état d’activité. La question que doit alors se poser chaque pêcheur pour localiser sa cible, dans le cas présent Dicentrarchus labrax, est « quels sont les besoins et instincts prioritaires guidant la vie du bar à cet instant ? »

L’hiver, période de « fermeture »
L’hiver ne constitue pas une saison de pêche pour le bar en raison de la réglementation (qui autorise le no kill mais pas le prélèvement rappelons-le) et surtout de l’éthique. En effet, à cette période le bar se reproduit et il est alors indispensable et responsable de le laisser tranquille pour assurer la pérennité de son espèces et par voie de conséquence, de notre activité.
Néanmoins, la fraie à une influence majeure sur la migration des bars et donc votre capacité à les localiser lorsque la saison de la pêche sera revenue.
Ainsi, la pêche du bar se termine mi/fin décembre en fonction des conditions climatiques. Le départ des bars vers les zones de fraie est alors imminente et la plus grande majorité du stock va entamer une migration vers le large sur des zones spécifiques et identiques chaque année où les poissons se concentrent en nombre.
Vous l’avez donc compris, même si vous vouliez pêcher le bar en janvier/février/mars, très peu de poissons sont présents à la côte et au petit large. Vous y rencontrerez des juvéniles qui n’ont pas pris la route des frayères et quelques poissons sédentaires, notamment dans les estuaires.

Au printemps, le come-back progressif
Fort du constat précédent, vous comprendrez alors aisément que globalement, fin mars, les bars vont revenir progressivement du large et qu’il faudra en tout premier lieu les rechercher au petit large puis à la cote où ils arriveront progressivement au cours du mois d’avril souvent à la faveur des gros coefficients.
Le besoin de refaire le stock de graisses et d’énergie est important vous rencontrerez des poissons actifs, d’autant plus que les paramètres physico-chimiques de l’eau (température et oxygène) sont favorables.
Vous devrez néanmoins être capable de localiser les bars souvent en mattes en tout début de saison. Ce n’est qu’au fur et à mesure du printemps (avril et mai) qu’ils se répartiront de manière régulière sur les spots.
Si la pêche au petit large est à privilégier en tout début de saison, les bars prennent néanmoins très rapidement le chemin de la côte, dans peu d’eau ils pourront trouver une eau plus chaude et une quantité de nourriture abondante satisfaisant leurs besoins.

L’inconfort de l’été
Une fois les poissons bien établis sur le littoral et le stock énergétique reconstitué, la pêche a tendance à se complique en été.
Les poissons sont bien présents, mais les zones de tenue et l’état d’activité varient au cours de la journée. Il est souvent plus difficile de trouver des poissons en phase alimentaire et ainsi, plus compliqué de les capturer.
Ce phénomène est lié à 2 raisons particulières :
- Une grande activité sur les berges et sur l’eau induisant un stress important pour les bars et les poussant à quitter les bordures en journée ou les zones fréquentées. Ils y sont parfois présents mais tellement méfiants et stressés qu’ils ne s’alimentent pas.
- Des températures d’eau plus élevées induisant une baisse de la concentration d’oxygène dissous et ainsi d’inconfort voire un risque vital sur certaines zones lors de périodes de chaleurs extrêmes.
A cela vous pouvez ajouter des eaux claires et une luminosité importante induisant des conditions défavorables à la pêche.
Partant de ce constat, pour localiser les bars, vous devrez réfléchir en termes de « confort ». Les poissons recherchent le calme, donc notamment les zones plus profondes et moins fréquentées et celles favorisant la production d’oxygène, donc les eaux fraiches ! Les veines d’eau marquées, les eaux agitées et blanchies sont alors à prospecter en priorité.
Par ailleurs, votre stratégie, notamment si vous pêchez du bord, doit se concentrer sur les coups du soir et du matin où le calme des berges, la luminosité faible et la fraicheur de la nuit incitent les bars à venir se nourrir dans peu d’eau. En dehors de ces créneaux, les captures sont possibles mais bien plus aléatoires !
Au large, les poissons bleus sont présents et il faudra alors chercher en pleine eau les concentrations de poissons gras pour trouver des mattes de bars actifs. Vous aurez alors l’occasion de tomber sur des chasses exceptionnelles avec des poissons de toutes les tailles.

La frénésie de l’automne
A la faveur du retour au calme et d’une certaine fraicheur, le mois de septembre annonce une période plus propice à la pêche du bar. En effet, l’automne est la période reine pour la pêche en général, et tout particulièrement pour le bar. Les premiers coups de froid sont souvent le point de départ de pêches mémorables. Les poissons sont établis à la côte et au petit large et n’ont qu’une idée en tête : faire du gras en prévision de l’hiver et de la fraie.
Avec la fraicheur, les conditions physico chimiques de l’eau (autour de 14°C) assurent une oxygénation idéale à leur survie et l’instinct prioritaire est incontestablement l’alimentation. Associées à des conditions climatiques favorisant la prédation, les périodes d’activité sont nombreuses et intenses. Si au début de l’automne les poissons sont répartis sur l’ensemble des spots, courant décembre les bars se regrouperont en prévision de la migration vers le large et vous trouverez souvent des concentrations importantes. Si c’est l’occasion de pêches exceptionnelles, il faudra néanmoins prospecter et parcourir vos zones habituelles pour les localiser.
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