Les bars ne sont pas toujours regardants sur le choix des leurres tant qu’ils sont bien présentés. C’est souvent vrai mais pas de quoi en faire une généralité et encore moins une vérité. En effet, il est fréquent de constater qu’une forme ou un coloris est au-dessus du lot et permet d’optimiser ses résultats lors d’une sortie. Au printemps, les slugs sont souvent de ceux-là et c’est pourquoi je privilégie leur emploi à cette période.
Des pêches de bordure
En début de saison, les bars arrivent évidemment du large et les premières pêches y ont lieu. Cependant ils vont très rapidement coloniser les bordures pour deux raisons essentielles :
- L’eau s’y réchauffe très rapidement en raison des faibles profondeurs ce qui favorise leur confort.
- La quantité de nourriture y est abondante tant en termes de crustacés que de petits poissons fourrage. La chaleur entraîne le développement des végétaux qui, eux-mêmes, favorisent la présence de micro-organismes induisant la mise en place d’une chaîne alimentaire avec au sommet, le bar.
Ainsi, dans la bande d’un mile nautique, il est possible de rencontrer des concentrations de bars importantes dans des zones peu profondes, que ce soit des plages ou des zones d’alternance roches, algues, graviers. Sur cette typologie de spots, la présence de petits lançons est importante et c’est tout naturellement que la prédation des bars se concentrent sur eux.
Il parait alors évident et particulièrement stratégique d’opter pour l’usage de leurres imitant cette proie, à savoir les slugs !
Des poissons actifs
La seconde donnée m’incitant à pratiquer les pêches au slugs en début de saison est l’état d’activité des poissons. Les bars, revenant de la fraie, ont pour idée principale de reconstituer le stock de graisse et sont particulièrement actifs. Ainsi, les pêches rapides et dynamiques en pleine eau permettent souvent de réaliser de nombreuses captures. Si les shads et les poissons nageurs permettent des présentations rapides, les slugs présentent la particularité de mettre en place des animations particulièrement erratiques qui sont terriblement efficaces lorsque les bars sont actifs.
La pêche à la volée, un choix logique
Animations dynamiques et usage des slugs conduisent inévitablement vers le choix stratégique de la pêche à la volée !
Pour ceux qui ne pratiquent pas ou ne connaissent pas, il s’agit sans doute de la pêche la plus ludique que l’on peut réaliser aux leurres souples. L’animation de son leurre étant le point central de cette approche.
L’objectif est de reproduire, en pleine eau, la nage d’un poisson affolée qui tente d’échapper à un prédateur. Ainsi, il convient d’imprimer à son leurre des accélérations, notamment vers la surface et des changements de direction vifs et imprévisibles.
Pour se faire, l’usage de leurres démunis de caudales est impératif car cette dernière freine le leurre et empêche les embardées, c’est pourquoi les slugs deviennent une forme de softbaits incontournables. Démunis du moindre appendice freinant son évolution, il peut glisser dans la couche d’eau dans toutes les directions et virer à la moindre sollicitation. Aucun autre leurre souple n’est capable de produire une nage aussi agressive et imprévisible que les slugs et les pintails.
La bonne animation
Vous l’aurez compris, pour réussir à mettre en œuvre cette nage si spécifique « side to side » et si imprévisible où votre leurre va virevolter sous l’eau à la manière d’un danseur, il faudra mettre en place des animations particulières que l’on nomme jerks et twitchs. La différence entre les deux résidant dans l’amplitude des mouvements, les seconds étant plus courts.
Pour faire glisser votre leurre souple de droite à gauche dans la couche d’eau, vous devrez donc, canne à 45°, réaliser des coups de scion secs et courts avec votre canne ayant pour objectif d’initier une embardée de votre slug. Il est alors impératif de laisser immédiatement un léger mou dans la bannière en amenant votre canne dans sa position initiale pour permettre au leurre de glisser sans contrainte. Parallèlement à l’action de votre poignet, vous devrez récupérer le léger mou dans votre bannière à l’aide d’un quart de tour de manivelle. Il s’agit là d’une technique qui demande un peu de coordination mais qui s’acquiert très rapidement avec la pratique.
Une succession de coups secs permettra alors à votre leurre des changements de direction brusques et erratiques et de monter dans la couche d’eau. Après une série de jerks, dont le nombre est à définir en fonction de l’humeur des bars, laissez-le redescendre dans la couche d’eau vers la profondeur souhaitée, bannière quasiment tendue. Il s’agit d’une phase capitale où les touches interviennent de façon majoritaire. Il vous faudra alors être concentré pour réaliser un ferrage efficace.
Le bon matériel
Pour pêcher efficacement à la volée un matériel spécifique est évidemment nécessaire. Compte tenu des contraintes de cette pêche, vous devrez opter pour une canne courte d’environ 7 pieds, d’action Fast, plutôt résonnante et de puissance 7-21g à 10-35g. Vous l’équiperez alors d’un moulinet en taille 2500 ou 3000 garni d’une tresse lisse en 8 brins en taille PE1 et d’un bas de ligne en fluorcarbone compris entre 25 et 30/100.
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Il vous faudra évidemment des slugs et des pintails, dont les plus célèbres et les plus efficaces sont les Megabass X Layer, Keitech Shad Impact, OSP Dolive Stick ou encore Lunker City Slug-Go. Sans oublier le Crazy Eel de Fiiish avec notamment sa nouvelle tête « dart ».
En effet, le complément indispensable des leurres slugs pour pêcher à la volée est la tête plombée à « Darter » qui possède un profil particulier. Soit elle est pointue et effilée, soit de forme triangulaire avec un méplat en-dessous. Ces formes favorisent les écarts latéraux spécifiques à cette pêche et rendent les animations bien plus efficaces.
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L’idéal étant de posséder des softbaits d’une 10 aine de centimètres et d’un lot de têtes plombées allant de 7 à 14gr (éventuellement un peu plus s’il y a du vent) pour prospecter des zones profondes de 3 à 10 mètres. Pour le coloris, le vert est un incontournable, mais vous devrez aussi miser sur le bleu, le blanc pour les zones soumises à la houle et quelques coloris possédant une touche plus flashy (de jaune ou de rose par exemple) lorsque l’eau est mâchée ou que les bars sont capricieux.