L’essentiel des pêcheurs, même ceux qui pratiquent la verticale, prospectent les spots sur le plan horizontal ou éventuellement en diagonale. Cependant, en mer il existe une approche particulière qui consiste à pêcher à l’aplomb de son embarcation et à traverser la couche d’eau sur le plan verticale. Cette technique porte le nom métaphorique de la pêche « en ascenseur ».
Qu’est-ce que l’ascenseur ?
L’ascenseur est jusque-là une animation spécifique aux pêcheurs en mer pour la simple raison qu’elle se réalise en bateau et dans des profondeurs généralement comprises entre 20 et 100 mètres. Néanmoins, dans les grands lacs alpins il est fort probable que cette présentation saurait séduire un grand nombre de carnassiers d’eau douce.
L’ascenseur est donc une animation linéaire au moulinet mais sur le plan vertical, du fond vers la surface. Il suffit de laisser couler son leurre souple ou son jig jusqu’au fond et de le ramener sur 1/3 à la moitié de la profondeur en règle générale. Cependant il est parfois nécessaire et efficace de prolonger sa récupération plus haut dans la couche d’eau.
Pourquoi cette animation fonctionne-t-elle ?
L’ascenseur est une technique efficace pour 4 raisons principale :
1) Elle permet de prospecter l’intégralité de la couche d’eau et par conséquent de croiser la route de prédateurs, même si l’usage du sondeur est indispensable.
2) L’ascenseur pousse les prédateurs à monter dans la colonne d’eau et les soumet ainsi au phénomène de décompression. En effet, lorsque la profondeur diminue, la pression également, ainsi l’air compris dans les organes fait augmenter leur volume. Chez les poissons il s’agit de la vessie natatoire qui se dilate. Alors lorsque les poissons arrivent à un certain seuil de décompression ils sont contraints d’abandonner leur poursuite sous peine de se mettre en danger. Ils sont donc obligés de laisser fuir ou d’attaquer leur proie…
3) Si cette animation parait au premier abord original, elle est néanmoins assez imitative de la nature. En effet, lorsque les poissons fourrage sont pourchassés par les prédateurs, ils prennent régulièrement la fuite vers la surface. Si celle-ci ne se fait pas nécessairement à la verticale, elle est du moins orientée du bas vers le haut !
4) Enfin, l’ascenseur permet de rendre son leurre parfaitement visible et localisable par les prédateurs. En effet, en montant dans la couche d’eau, il ne peut être caché par le substrat ou les végétaux et est ainsi à la merci de qui veut bien s’en saisir !
Pour quelles espèces ?
L’ascenseur est la première technique employée lorsque l’on traque le lieu jaune car c’est un poisson qui réagit particulièrement bien à cette présentation. Si dans l’esprit de beaucoup « ascenseur » rime alors avec lieu, il n’est pas la seule espèce qui peut être séduite ainsi !
En effet, le Saint Pierre est lui aussi une cible de choix que l’on traque cette manière ; Mais le bar, le pagre et même les thons rouges se laissent berner.
En réalité, tous les prédateurs peuvent être capturés de la sorte et cette animation est sans doute bien sous exploitée. Il n’existe au demeurant aucune raison cohérente pour que cela ne fonctionne pas en eau douce…
Les astuces
Si à la lecture de ce sujet, on peut imaginer que la pêche en ascenseur est une pratique simple, elle n’est pas pour autant simpliste. Il existe un grand nombre de variables sur lesquelles on peut jouer pour gagner en efficacité sur l’eau.
La réalisation d’une série de 2-3 grandes tractions très amples après avoir pris contact avec le fond permet ainsi d’éveiller et d’ameuter les prédateurs présents sur zone ; Ils seront alors parfois encore plus réceptifs à l’ascenseur que vous débuterez ensuite.
Les pauses au cours de la récupération sont une astuce particulièrement efficace lorsque l’on constate au sondeur que les prédateurs suivent jusqu’à cette fameuse ligne imaginaire de pression qu’il ne faut pas franchir. Les pauses offrent une fenêtre d’attaque facile et permettent surtout de rompre la monotonie de la récupération.
Un facteur souvent décisif lorsque l’on pratique ainsi est la vitesse de récupération. Si avec une récupération moyenne et naturelle, vous n’obtenez aucune touche il est souvent bon de l’accélérer. Si cela s’avère infructueux, vous devrez au contraire essayer plus lentement ou proposer des variations de rythme franches et marquées au cours de la remontée.
Enfin, il ne s’agit pas là d’une variable de l’animation, mais l’ajout d’un teaser 1 mètre avant votre leurre principal a souvent une influence déterminante sur vos résultats.
👉 Voir aussi : Notre sélection de matériel de pêche en Mer !