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Pêche du thon rouge : comment procéder pour assurer le lignage de son poisson ?

Le lignage est l'ultime étape du combat qui consiste à saisir le bas de ligne afin de maîtriser le poisson au bateau. Il existe plusieurs manières de procéder. Je vous partage ici les deux façons que j'emploie le plus fréquemment. Chacune présente des intérêts et des inconvénients. Découvrons cela ensemble.

Le lignage du poisson est la dernière étape du combat qui est loin d’être la plus simple. Cette étape consiste à se saisir de la ligne à la main afin de maîtriser le poisson par une pince par exemple. Une fois maîtrisé, il vous sera possible de décrocher le leurre, d’effectuer quelques photographies ainsi que d’oxygéner le poisson afin de le relâcher dans les meilleures conditions possibles. Malheureusement, il arrive souvent que cette étape mène à la perte du poisson. Soit en raison d’une casse, soit parce qu’il se décroche. Tentons de voir comment s’y prendre pour réussir cette étape.

La sécurité avant tout 

L’arrivée du poisson au bateau est une étape importante. Elle intervient souvent après un combat long et intense. Le dénouement est proche.
À bord, l’excitation sera à son maximum tout comme la fierté d’être venu à bout de ces géants des mers survitaminés. Le lignage est une étape qui demande certaines précautions tant pour les pêcheurs que pour le matériel.

Pêcheur en combat avec thon rouge
Encore un dernier effort avant le dénouement !

Le poisson, durant les dernières minutes de combat et avant de crever la surface, va sans aucun doute effectuer des cercles, venant parfois très proche du bateau.
Bien souvent, les poissons sont piqués à l’extérieur de la gueule juste au niveau de la commissure. Le leurre, et surtout ses hameçons, sont à l’extérieur, directement accessibles. Lors du lignage, il est indispensable de faire attention à cela. Un poisson qui vient heurter le boudin d’un semi-rigide avec un popper sur l’extérieur de la gueule et c’est la crevaison assurée. Certains pêcheurs utilisent une protection comme un paillasson pour protéger le boudin.

De même, lorsque le poisson semble maîtrisé avec la pince et que vous vous apprêtez à le décrocher, méfiez-vous d’un dernier baroud d’honneur de la part du thon. Un coup de tête et vous pouvez vous retrouver avec un hameçon dans la main.

Le lignage directement en saisissant le shock leader

La manière la plus courante de ligner un poisson consiste à saisir directement le bas de ligne à la main.

Le pêcheur essaye autant que possible de ne pas rentrer le nœud de raccord dans les anneaux. Si un dernier rush se produit, il est préférable que celui-ci ne soit effectivement pas dans le tunnel d’anneaux. Le risque de casse s’en trouve considérablement diminué.

Tout en maintenant le moteur embrayé à faible allure (2 nœuds) un des pêcheurs saisit la ligne à la main en s’étant au préalable équipé d’un gant. Il va ensuite tenter de rapprocher le poisson du bateau afin qu’un second pêcheur puisse le saisir par la gueule à l’aide d’une pince. Comme évoqué précédemment, une vigilance particulière devra être apportée au positionnement du leurre pour ne pas risquer d’endommager le bateau.

poisson en surface avec pince a thon
Un des équipiers maintient le poisson proche du bateau en se saisissant du bas de ligne. Le second équipier tente de saisir le thon rouge à l’aide de la pince.

Ici, le choix du diamètre de shock leader à un intérêt majeur.

Durant le combats, les petites dents du thon rouge usent le bas de ligne. À la fin du combat, lors du lignage, la tension sur le shock leader sera à son maximum. La canne ne sera plus là pour amortir les coups de tête ou la tentative de fuite du poisson. Le pêcheur sera en tension direct avec le poisson via le bas de ligne. Si celui-ci s’est trop usé durant le combat, le risque de casse sera alors très élevé.

Pour cela, j’emploie un bas de ligne de gros diamètre. Rarement en dessous de 170 lbs.

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Mon choix personnel se tourne vers le SHOCK LEADER VARIVAS 170 LB.

Cette façon de faire est la plus courante. Tout repose sur la personne qui se saisit de la ligne. Généralement la personne la plus expérimentée qui saura anticiper les mouvements du poisson.

Ligner sans se saisir du bas de ligne ! 

Cette méthode m’a été présentée par un ami durant la saison passée. Elle consiste à amener le poisson le long du bateau directement à l’aide de la canne, sans que personne ne touche au bas de ligne. Cela est réalisable à plusieurs conditions : 

  • Que le bas de ligne soit assez court afin qu’il ne rentre pas dans les anneaux.
  • Disposer d’une canne d’une longueur pas trop importante qui permet de reculer au maximum du bord du bateau. Les cannes de 2,20 m et moins sont adaptées à cette pratique. Il faudra embrayer un peu plus vite que pour la méthode précédente.
Poissons qui monte à la surface
Le poisson arrive au bateau. Tout se passe avec la canne. Le pêcheur tente de rapprocher le poisson du bateau afin qu’un équipier puisse le saisir avec la pince. Tout cela sans se saisir du shock leader et en se tenant prêt à subir un potentiel rush.

Je trouve à cette méthode 2 principaux avantages. 

Premièrement, ne pas prendre contact avec la ligne permet de maîtriser à l’aide de la canne un potentiel rush du poisson. Celle-ci, par son action et sa résistance, absorbera le rush. Chose impossible lorsque vous tenez le bas de ligne à la main directement. 

La seconde constatation est qu’en procédant ainsi le thon rouge ouvre plus facilement la gueule en arrivant à la surface. Effectivement, c’est souvent un problème que l’on rencontre lorsqu’on ligne le poisson à la main. Il est donc plus difficile de réussir à le saisir avec la pince dû au fait qu’il garde la gueule fermée.

Par l’intermédiaire de cette méthode, et sûrement en raison de la vitesse un peu plus élevée, il sera beaucoup simple de le saisir.

Dans la pratique, dès que le poisson arrive à la surface, je recule à l’opposé et le maintiens à la surface avec la canne tout en étant prêt à anticiper un rush soudain. Un équipier n’a plus qu’à le saisir avec la pince. 

Cette méthode est ma favorite, mais demande une parfaite maîtrise du pêcheur qui doit anticiper un rush potentiel. Je l’emploie uniquement avec des pêcheurs confirmés. 

Les outils nécessaires

Plusieurs outils sont nécessaires pour ligner le poisson, le maîtriser et le décrocher en toute sécurité que ce soit pour le pêcheur mais aussi pour le thon.

Les gants sont indispensables si vous lignez à la main. Ne faites jamais un tout autour de votre main avec la ligne. Vous pouvez utiliser des gants dits « de pêche » ou un modèle plus renforcé type gants en cuir.

La pince ou fish grip. Une des références en la matière est le modèle Amiaud. Elle permet de saisir le poisson par la gueule sans le blesser. Il est recommandé de maintenir une tension constante pour éviter tout risque d’ouverture. En embrayant en avant et en maintenant le poisson le long du bateau, vous l’oxygénerez avant de le relâcher.

La pince est un des outils indispensables. Sans elle, il vous sera impossible de manipuler les poissons.

Pour décrocher les leurres, une pince est généralement utilisée. Personnellement, j’emploie le modèle HPA Big Game Plier pour mes anneaux brisée ou dès que besoin.

Au fur et à mesure des sorties, je me suis retrouvé confronté à des situations compliquées. Notamment un poisson récalcitrant qui mettait de violents coups de tête alors qu’il avait un leurre engamé au fond de la gueule.

Pêcheur qui décroche thon rouge
Il est évidemment possible de décrocher un poisson à l’aide d’une pince.

Inutile de dire que l’envie de mettre ma main au fond de la gueule, au risque de me faire accrocher par un des hameçons, m’a rapidement découragé. À présent, j’emploie un dégorgeoir de plusieurs dizaines de centimètres comme celui-ci. L’opération se fait bien plus en sécurité.

Dégorgeoir maison
Dégorgeoir maison très efficace 

Quelle méthode choisir ?

Et bien aucune des 2 n’est infaillible. Dans la mesure du possible, j’essaye de ligner directement sans saisir le bas de ligne. En revanche, il arrive que cela soit impossible. Soit parce que la canne est trop longue, soit parce que le poisson ne se maintient pas à la surface. Dans ce cas, j’opte pour la méthode traditionnelle.

Chaque personne a un rôle. Le skipper qui maintient le cap, le pêcheur qui est prêt à anticiper un dernier rush et celui qui sera chargé de la pince.

3 personnes sont nécessaires pour que cela se passe au mieux. À deux, cela est possible évidemment, mais demande plus de pratique. 

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