La pêche du thon rouge au leurre sur chasses est passionnante. Cette traque est complexe et demande de prendre en compte plusieurs paramètres pour réussir à localiser les poissons. Les zones de pêche se trouvent au large, à plusieurs miles des côtes. Elles sont très vastes et il est souvent nécessaire de parcourir de nombreux miles nautiques avant de trouver ces poissons capables de se déplacer à plus de 50 km/h. Heureusement, en ayant une connaissance de cette espèce et en s’appuyant sur plusieurs outils, il est possible de se faciliter la tâche et d’optimiser ses sorties. Découvrons cela ensemble.
Les variations de température de l’eau
La température de la mer n’est pas la même partout. Elle peut différer de quelques degrés entre 2 zones espacées de seulement quelques miles. À l’échelle humaine, 1 degré peut paraître insignifiant. En ce qui concerne les poissons il en est tout autrement. Cette variation a un impact important sur la vie sous-marine.
Au fur et à mesure des années et des heures passées sur l’eau, j’ai constaté que les poissons avaient tendance à se trouver proches de ces poches d’eau chaude. Ces zones abritent une quantité de nourriture plus importante que les zones plus fraîches.
Pour identifier ces zones, je m’appuie sur le site Marc. Ifremer.

Comme pour les courants, ce sont surtout les zones où les variations de température se produisent qui sont intéressantes à prospecter. Les zone d’eau chaudes sont riches en nourriture ce qui attire les poissons prédateurs.
La chlorophylle
Vous allez me dire quel est le rapport entre la chlorophylle et la pêche du thon rouge ? Petit rappel théorique pour comprendre l’intérêt de cette donnée. Le phytoplancton constitue la base de la chaîne alimentaire océanique. Ces organismes unicellulaires utilisent la chlorophylle présente dans leurs cellules pour réaliser la photosynthèse. Leur croissance dépend de la lumière solaire, des nutriments et de la température de l’eau.
La chlorophylle et la température de l’eau sont des paramètres qui sont liés. Ils permettent de déterminer les zones où le plancton se déplace verticalement entre le fond et la surface. Le plancton attire le poisson fourrage qui attire les poissons carnassiers comme les thons rouges.

Toujours tirée du site Marc.ifremer, les données sur la chlorophylle totale oriente le pêcheur à la recherche des thon. Concrètement, les zones avec la plus forte densité de chlorophylle sont potentiellement les plus riches en nourriture.
Suivre les lignes de sonde
Les lignes de sonde, ou lignes bathymétriques, matérialisent les dénivelés sous-marins. Aux abords de celles-ci, un courant marin est créé dans lequel sont transportés des nutriments depuis les profondeurs jusqu’aux eaux de surface, favorisant la croissance du phytoplancton, base de la chaîne alimentaire marine. On revient donc aux explications précédentes sur la présence de poissons fourrage et de prédateurs à cet endroit.

Suivre les lignes de sonde est une bonne méthode de prospection si vous souhaitez localiser les thons. Ils se trouvent généralement aux abords de celles-ci à la recherche de nourriture.

Prendre le large par fort coefficient
Par fort coefficient, le courant de marée est fort sur certaines zones et peut atteindre 4 à 5 nœuds. J’ai constaté au fur et à mesure des saisons passées à courir après les thons que lors de ces épisodes, les poissons avaient tendance à gagner le large et à déserter les zones proches des côtes.
Le poisson fourrage, surtout s’il est de petite taille, est rarement présent dans les veines de courant fort. Il préfère lui aussi gagner des zones plus calmes. L’étude des cartes des courants rend cela concret.

Sur cette carte toujours tirée du site marc. Ifremer on constate qu’au large (ici une journée de coefficient de 105) le courant est bien plus faible qu’à la côte. Il est parfois nécessaire de s’éloigner beaucoup de la côte durant ces périodes de forts coefficients.

À travers cet article, je vous partage quelques pistes pour optimiser la prospection lors de vos sorties de pêches du thon rouge. Cela a pour but de vous aiguiller lors de vos sessions de pêche si vous ne savez pas comment prospecter tellement les zones sont vastes.
Il sera nécessaire de corroborer les différentes données recueillies et à coup sûr, votre stratégie évoluera une fois en mer en fonction de ce que vous percevrez sur l’eau. La présence d’oiseaux ou de mammifères marins comme les dauphins viendront affiner votre recherche. À l’issue, chaque pêcheur fera sa propre interprétation et déterminera sa propre stratégie de pêche.
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