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Récit d’une pêche au tarpon mémorable à Recife au Nord-Est du Brésil !

Réveil à 4h dans la métropole Nordestine, alors que la ville n’est pas encore sortie de sa torpeur nocturne. Après un rapide cuscuz de milho, on se retrouve sous le vieux baobab du parc éponyme, avec quelques amis brésiliens. L’attente est longue ; aujourd’hui, les tarpons tarderont à arriver, portés par la marée. Plus tard, alors qu’ils déferlent par dizaines au lever du soleil, nos inquiétudes disparaissent. Autour de nous, dans la mangrove Recifense, les explosions de surface annoncent une matinée de pêche mémorable. Il n’y a aucun doute : la pêche du tarpon rend fou !
Pêche du tarpon du bord en estuaire Brésilien
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A Recife, le tarpon, c’est une vraie religion ! Le camurupim est l’espèce reine de la métropole Nordestine et peuple les nombreux canaux qui s’enfoncent dans la ville, construite sur la mangrove. Comme on l’a abordé dans un article précédent (disponible ICI), celui-ci est capable de s’acclimater à des eaux très polluées, chaudes, hypohalines (moins salée que la mer) et quasi anoxiques (pauvres en oxygène dissous). Il parvient totalement à survivre dans ces rios insalubres, parmi les plus pollués du pays.

D’ailleurs, on utilise cette caractéristique pour surveiller l’activité du prédateur et le repérer, lorsqu’il monte respirer, en pratiquant une pêche (quasi) à vue. La technique idéale est la pêche à la mouche, pratiquée et enseignée par d’excellents guides de pêche. Mais la pêche au leurre n’est pas en reste, c’est ce que l’on va voir ici, au travers du récit d’une des meilleures sessions de pêche que j’ai pu vivre !

Réveil difficile et rendez-vous nocturne

Se réveiller à 4h du matin, ce n’est vraiment pas évident. Pourtant, lorsque vous tombez sur une semaine d’intense activité en pêchant le tarpon, croyez-moi, vous y allez tous les jours ! Alors que j’approche de mon retour en France et que les snooks ont définitivement ralenti leur métabolisme, nous entrons dans une semaine d’activité quasi ininterrompue des tarpons.

On se lève donc tous les matins, tôt, car l’animal affectionne les faibles luminosités. Après un lundi et un mardi relativement normaux, le mercredi s’apprête à prendre une tournure carrément folle. Mais ça, en contemplant mon café du matin, je ne le sais pas encore… Je retrouve quelques amis leurristes brésiliens dans un parc, situé au cœur de la ville. La marée est montante et l’étale est prévue pour 9 heures.

Sur les pontons, on refait le monde, on surveille la surface de l’eau, on lance quelques leurres pour forcer la chance, puis on se ravise. De toute façon, il faut attendre car ils viendront à nous. Je prévois le début de l’activité pour 7h.

En attendant les poissons, on refait le monde en brésilien et on parle voyages de pêche.

Les tarpons sont en retard

Vers 7h, toujours rien à la surface de l’eau. Il faut dire que nous autres pêcheurs, avons tendance à vouloir beaucoup simplifier le fonctionnement de la pêche en estuaire, à travers les hauteurs d’eau notamment. Si on veut vraiment modéliser la trajectoire d’un banc de poisson, si tant est que celui-ci ne s’arrête pas ailleurs en cours de route, attiré par quelque poisson fourrage, il faut prendre en compte la courantologie. Elle dépend certes de la phase lunaire, mais aussi du vent, de la température de l’eau, voire même de la pression atmosphérique.

En fait, n’importe quel gradient physique générant du courant, vient s’ajouter au gradient de marée. En fin de compte, il y a une grande variabilité selon les jours de pêche, que l’on peut modéliser en faible partie seulement. Parfois, cela m’est arrivé de m’arracher les cheveux en attendant un tarpon dans une anse de haut d’estuaire, alors que les hauts coefficients et l’heure de marée semblaient gager de leur présence. J’ai arrêté de trop réfléchir, et je préfère maintenant en rester à une approche beaucoup plus disciplinée : attendre !

Sous le soleil matinal, les flancs aluminium des tarpons sont resplendissants

8h15 : ils sont là, et nombreux !

Tout à coup vers 8h, on aperçoit des ondes en surface dans le virage aval. Rapidement, d’autres poissons remontent en surface à portée de lancer. Je tente donc quelques premiers lancers avec mon shad que je plombe assez fortement (en 15 grammes pour un 3 pouces) pour plusieurs raisons assez simples. D’abord, cela me permet de lancer assez loin et précisément avec une canne médium. Ensuite, cela me permet d’accéder à des tailles d’hameçon plus grandes et plus fortes. Enfin, cela me permet de faire nager correctement mon shad en linéaire à 1 mètre sous la surface.

Ces premiers poissons sont peu mordeurs mais annoncent le reste du banc. Et pour cause, si les remontées en surface s’espaçaient d’environ 1 minute vers 8h, on commence à voir apparaitre des poissons toutes les 30 secondes vers 8h30, et enfin vers 9h, des bancs entiers en simultané, toutes les 10 secondes !

Cet individu en pleine forme avait vraiment de magnifiques couleurs

Que la fête commence !

Alors là, tout d’un coup, cela devient un vrai festival. Vous voyez un poisson, vous lancez 1 mètre derrière, vous ramenez doucement, BANG, raté. Alors que le leurre revient, plusieurs autres poissons sont déjà dans votre viseur, mais c’est trop tôt. Le timing est serré pour maximiser vos chances d’intéresser un poisson qui vient de respirer. Un dernier coup de moulinet, le leurre apparaît, vous êtes prêt à relancer, et tout d’un coup, une remontée d’un poisson à 15 mètres. Lancer sous le bras à la mode truite, un coup de moulin, deux, trois, pause, accélération, et là, c’est pendu ! Un bon ferrage peut suffire, deux pour être sûr. Si le poisson est mal pris, vous le perdrez quoi qu’il arrive à l’issue des premières chandelles. taux de réussite au ferrage : 1/2. Taux de réussite au combat : 1/3. 1 poisson sur 6 seulement est mis au sec sur ces petites tailles nerveuses.

Lorsque le poisson arrive au bord, il faut maîtriser ses nerfs…

Un combat en finesse

Pour sortir votre poisson, ne croyez surtout pas jouer les gros bras. D’ailleurs, les brésiliens pêchent avec des moulinets taille 1000 équipant des cannes ultra light ! Sur ces poissons juvéniles, peu de rush, mais beaucoup de coups de tête rageurs et de chandelles. Lorsque votre prise s’élève à 1,50m dans les airs, c’est l’apothéose…

On peut distinguer trois phases dans un combat avec un petit tarpon. L’idée n’est pas de fatiguer inutilement le poisson dans une optique de no-kill (espèce protégée au demeurant, en tout cas au Brésil). Premièrement le ferrage, où la touche sera violente, suivi immédiatement d’une série de chandelles, qui constitue un premier écueil sérieux pour le pêcheur.

Vient ensuite une phase de calme relatif, dont vous tirez profit pour ramener votre poisson proche de vous.

Enfin, vient la phase la plus critique. Le poisson est sous vos pieds, il donnera absolument tout pour sa vie, d’autant que l’angle de votre ligne a changé, ce qui le bride moins dans ses mouvements. A ce moment, il est primordial de laisser le poisson se fatiguer, tout du moins un peu. L’idéal est l’épuisette, pour abréger le combat. Malheureusement, elle nous manquait, ce qui impliquait, pour des raisons de sécurité, l’utilisation du Fish grip.

Abréger le combat est primordial pour que votre poisson reparte dans de bonnes conditions
La matinée avance alors que l’activité s’est tarie : il faut rentrer…

Enchaîner les prises et savoir s’arrêter

Après chaque raté, décroché, vous n’avez que le temps de relancer, pour voir un nouveau tarpon se joindre à la fête. Je sors un poisson, deux poissons, trois poissons, … six poissons, et j’en perds le triple. A 10h, l’activité a diminué, et je ne concrétise plus vraiment mes touches. D’autres locaux nous ont rejoints, les pontons sont bondés et la circulation fluviale a repris. C’est l’heure de rentrer. On profite en se remémorant les deux heures formidables que nous avons vécues. Et puis il faut se reposer car le lendemain… on y retourne !

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