Ici, il n’y a que le coloris Malboro qui fonctionne » nous l’avons tous entendu ou été auteur de ce type d’assertion et s’il est vrai que certains biotopes et poissons ont des coloris privilégiés, il est toujours important de chercher et d’affiner sa sélection pour optimiser ses sorties et ne pas passer à côté de la pêche.

La vue des poissons
Les scientifiques sont unanimes sur la question, les poissons voient les couleurs comme nous ! Pas nécessairement aussi bien du fait de la structure de leur œil, mais ils les distinguent. Visiblement myopes, les contrastes semblent dans ce contexte plus déterminants que les détails.
La notion d’UV
Si la quantité de bâtonnets présents dans l’œil diffère d’une espèce à l’autre, les poissons sont quoiqu’il arrive plus sensibles à la lumière que les humains. De plus, et une nouvelle fois contrairement à nous, les poissons sont réceptifs aux rayons UV (ultra violet) communément appelés “la fluorescence“. Pour dégrossir le concept, il s’agit de la capacité que possèdent certaines matières à renvoyer de la lumière après y avoir été exposées, selon une longueur d’onde spécifique et invisible pour notre œil.
On se demande parfois pour quelle raison deux leurres de prime abord strictement identiques ont des rendements différents ? Il est probable qu’il existe ici ou là une tâche possédant la caractéristique de rayonner les UV.

L’absorption des couleurs dans l’eau
Les poissons ont la capacité de discerner les couleurs de la même manière que nous certes, mais ils ne vivent pas dans le même milieu. Dans l’eau, la perte d’intensité lumineuse est rapide et exponentielle à mesure que la profondeur augmente. Ce phénomène s’accompagne d’une disparition des couleurs que l’on appelle l’absorption sélective aboutissant finalement à un dégradé de gris.
L’ordre d’absorption des spectres lumineux dans l’eau est le suivant : le rouge disparaît en premier puis l’orange, le jaune, le vert et enfin le bleu.
Des couleurs vues d’un autre œil
Au final, ce qui apparait être particulièrement flashy à nos yeux est perçu totalement différemment par les poissons, et encore plus dans une eau turbide et en profondeur. On peut aisément considérer que la couleur flashy d’un leurre n’apparaît pas aux poissons comme naturelle au regard de leur environnement, des proies présentes, de la profondeur, etc mais il faut néanmoins considérer ce type de couleurs vives à travers un prisme différent du nôtre.

Les couleurs, un message
Au final, les couleurs, au même titre que les vibrations et les sons, demeurent un message que l’on envoie aux poissons, un vecteur de communication ayant pour objectif d’imiter la nature ou de provoquer un reflexe d’agressivité, de permettre à notre leurre d’être parfaitement identifiable ou au contraire de disparaitre ou se confondre le plus possible dans le milieu. Quel que soit l’objectif, gardons à l’esprit qu’à travers la couleur choisie nous véhiculons une information, peut-être juste au fausse à l’instant T, mais quoiqu’il arrive certainement pas aussi « forte » que la perception criarde que vous pouvez avoir de votre leurre.

3 critères de sélection
Ainsi, nous pouvons répertorier la couleur de nos leurres et la teneur des informations qu’elle véhicule selon 3 critères :
- Sa transparence ou son opacité ayant pour objectif de laisser ou non passer la lumière à travers le leurre et donc à le rendre transparent ou au contraire à dégager une silhouette parfaitement identifiable.
- Sa teinte unie ou contrastée permettant, associée au mouvement du leurre, et particulièrement le rolling, de faire apparaitre et disparaitre des couleurs aux yeux des poissons.
- Le caractère naturel ou non ayant pour objectif de jour sur les réflexes alimentaires ou d’agressivité.

Comment choisir ?
S’il n’existe pas une seule vérité à la pêche et que les contre exemples sont nombreux, nous pouvons néanmoins isoler des paramètres de base permettant de choisir le coloris du premier leurre que vous aller mettre à l’eau.
Alors nous tenteront de répondre à 4 questions :
- Quelle est la couleur de l’eau ? Est-elle claire ou turbide ? Dans le premier cas on privilégiera les tons naturels et dans le second les coloris plus visibles.
- Quelles sont les proies dominantes dans le plan d’eau ?
- La luminosité ambiante est-elle forte ou non ? Ai-je besoin d’un leurre particulièrement visible ?
- Est-ce que je veux provoquer ou imiter ? Cette question est à mettre en lien avec l’état d’activité des poissons. S’ils sont particulièrement apathiques, il est peut-être nécessaire de les faire réagir par un coloris flashy.
👉 Voir également : Notre guide complet des leurres de pêche en mer et les leurres pour les carnassiers !