Durant le prespawn les black-bass de taille modeste sont assez peu joueurs et seuls les gros sont véritablement dehors. Il est alors possible, au détour d’une frondaison ou d’un arbre de mort, de battre votre record à tout moment. Le prespawn, pour tout traqueur de Bass qui se respecte, est comme la messe pour un bon chrétien, il ne peut se permettre de le louper.
Merci Napoléon
Les gros black-bass commencent à se nourrir activement à partir de la fin du mois de février et ce jusqu’à la ponte qui peut aller d’une région à l’autre de l’hexagone de mars à mi-mai. La réglementation napoléonienne qui continue de verrouiller notre passion nous interdit hélas de pouvoir pêcher les black-bass en seconde catégorie pendant cette période hors norme. A moins d’avoir la chance de pouvoir se rendre à l’étranger (Portugal, Espagne…), il faudra alors pêcher les plans d’eau non fédéraux ainsi que les plans d’eau privés (gravières, étangs, etc). Les petits biotopes étant des milieux fragiles et ne pouvant encaisser une grosse pression de pêche, les photos de poissons qui illustreront cet article seront toutes modifiées.
Viser la lune
Que peut-on espérer lors du Prespawn ? Quand peut-on considérer que son Prespawn est réussi ? J’ai envie de répondre qu’il ne faut rien s’interdire. Il est possible de capturer, même en France, un poisson trophée au delà des 3kg, comme 3 Bass de plus de 2,5kg à la suite. Quand on est là au bon moment pendant le Prespawn, dans le Momentum, tout devient possible. Ces black-bass qui paraissent infaisables le restant de l’année semblent, à la sortie de l’hiver, baisser leur garde et gagner en confiance juste avant la reproduction.
La croissance des black bass varie énormément en fin de vie, en fonction de l’habitat, de l’alimentation ou encore de leur souche génétique. Il y a des Bass énormes qui ne dépasseront jamais les 52 cm de long et il y a des Bass plutôt élancés qui franchiront les 55 cm sans jamais dépasser les 2,3 kg. Un gros black-bass de Prespawn se pèse plus qu’il ne se mesure et tous les spécialistes sont en accord avec ça. Il serait bien dommage de partir sans peson le jour où vous battrez votre record…
Une éthique à définir
Dans cette “course” au poisson le plus lourd, plus les grosses femelles approchent de la ponte et plus, logiquement, elles sont lourdes. On a vite fait le calcul, un poisson pris à quelques heures de pondre sera bien plus lourd que le même poisson pris en février. Chaque année, on a donc le droit au bal des moralisateurs d’internet qui décortiquent la forme du ventre et de l’anus des poissons sur les photos (la fameuse pipette qui dépasse !), expliquant en quoi la prise est éthiquement acceptable ou pas.
Les poissons se prenant pratiquement tous sur le secteur privé, on a déjà de quoi être surpris de cette soudaine liberté d’expression décomplexée. Qui plus est d’une région à l’autre, la ponte ne se déroule pas au même moment, pas de la même façon et ce, quel que soit le cycle lunaire. Laissons libre à chacun de connaitre et respecter au mieux les biotopes qu’il pêche en prenant un maximum soin des poissons et rappelons qu’il n’a jamais été prouvé que la pêche de loisir des black-bass pouvait à elle seule perturber la reproduction de l’espèce.
Pour ma part, je reste fidèle à mon éthique et je continue de trimballer mon humide sac à carpe dans mon sac à dos, au cas où j’aurais la chance de capturer une jolie femelle, afin de pouvoir la prendre en photo en toute sécurité et la laisser ensuite pérenniser son espèce en toute quiétude.
Un début toujours crescendo
Le début du Prespawn est généralement assez timide, les eaux commencent seulement à se réchauffer et les poissons que l’on n’observait pas jusqu’alors, commencent à effectuer de petites rondes aux heures les plus chaudes de la journée. Ces promenades de mi-journée sont le premier indicateur qu’il est en train de se passer quelque chose : les petits black-bass sont toujours invisibles, tout comme les écrevisses en bordure. Les poissons ne sont donc logiquement pas vraiment focalisés sur les écrevisses et ce n’est clairement pas, à mon sens, le pattern qui fait la différence en tout début de saison.
Il est temps de mettre en place les stratégies et la logistique adéquates pour tenter la capture d’une grosse femelle ! C’est ce que je vous propose d’aborder dans un second article.
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