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Infos et conseils pour partir pêcher le bar rayé au Canada

Le bar rayé est une espèce présente en nombre sur la côte ouest du Canada et sa pêche du bord est assez facile. Voilà un super voyage à planifier au rapport qualité/prix indéniable.
La pêche du bar rayé au Canada
  1. Infos et conseils pour partir pêcher le bar rayé au Canada
  2. Tout savoir sur la pêche du bar rayé aux leurres : approches, techniques et matériel
  3. La pêche du bar rayé de nuit, le meilleur moment pour chercher les gros poissons !

Longtemps considéré comme une espèce en voie de disparition à cause de sa surpêche, le bar rayé (Morone saxatilis) ou striped bass revient en force ces dernières années sur la côte ouest du Canada. La hype autour de ce poisson est aujourd’hui bien réelle et les locaux lui consacrent leurs vacances estivales tout comme de plus en plus d’européens se rendent au Canada pour capturer des bars rayés en nombre. En effet, le bar rayé permet de réaliser un voyage de pêche avec peu de moyens, des coûts assez faibles et des captures en nombre.

Le bar rayé, une espèce dont la gestion fait débat

Le bar rayé avait presque disparu au Canada principalement en raison de la surpêche au début du 20e siècle. Sa chair blanche et délicieuse était très convoitée, ce qui a conduit à une diminution drastique de sa population dans le fleuve Saint-Laurent.

À la fin des années 1990, la population du sud du golfe du Saint-Laurent était de l’ordre de 3 000 à 5 000 reproducteurs, ce qui avait donné lieu à la fermeture de la pêche commerciale de l’espèce en 1996.

Pour tenter de rétablir cette espèce, un programme de réintroduction a été mis en place au début des années 2000. Aujourd’hui, le bar rayé est revenu en grand nombre pour le bonheur des pêcheurs de loisir. Mais cette ressource abondante a réveillé l’intérêt des pêcheurs professionnels qui négocient des quotas de prélèvement toujours plus élevés d’année en année, prétextant une prédation non maitrisée des bars sur des espèces comme le saumon atlantique.

A titre d’exemple, dans le sud du golfe du Saint-Laurent, le quota pour la pêche autochtone a récemment été réhaussé à 125 000 poissons. Des négociations sont en cours pour le passer à 175 000 poissons.

Le bar rayé, un grand migrateur

Le bar européen (Dicentrarchus labrax) et le bar rayé (Morone saxatilis) ne sont pas des “cousins” au sens strict de la classification biologique. Ils appartiennent en effet à des familles distinctes :

  • Bar européen : Famille des Moronidés (Moronidae)
  • Bar rayé : Famille des Percichthyidés (Percichthyidae)

Par défaut, les bars rayés migrent généralement vers des eaux douces ou légèrement saumâtres pour frayer vers la fin de mai ou le début de juin. Après la reproduction, ils migrent vers des eaux plus salées pour se nourrir et grandir. En effet, pendant l’hiver l’eau près des côtes devient glaciale et abrite alors très peu de formes de vie.

Mais la migration des bars n’est pas une science exacte. Par exemple, l’hiver dans la Baie-des-Chaleurs l’eau y est tellement froide que certains poissons se retrouvent coincés et contraints de passer l’hiver en remontant dans certaines rivières où leur activité alimentaire sera toutefois minimaliste. Mais il faut partir du principe que la plupart des bars vont passer l’hiver au large dans une eau aux températures plus clémentes.

L’Amérique du nord comporte plusieurs populations de bars rayés bien distinctes

Ce n’est que le début du mois de juin approchant qu’ils se rapprochent de l’embouchure des rivières pour s’y reproduire. Une fois la reproduction effectuée, les bars suivent alors les regroupements de poissons fourrages à proximité de la côte avant de repartir en mer vers le mois d’octobre.

La fenêtre pour pêcher cette espèce facilement du bord s’étend donc de juin à septembre.

Les coins les plus réputés pour pêcher le bar rayé

Les Québécois ont deux destinations phares pour partir pêcher le bar rayé pendant les vacances. Elles correspondent à des zones autour desquelles le bar rayé remonte se reproduire en rivière et concerne principalement la population de bars du golf du Saint-Laurent.

Nouveau Brunswick, le hot spot pour pêcher le bar rayé

Le Nouveau Brunswick est sans conteste le hot spot pour partir pêcher le bar rayé au Canada dans la mesure où une grosse quantité de bars vient se reproduire dans la rivière Miramichi puis se décale vers le nord autour de l’île Miscou pour se nourrir.

Chaque été, les plages de l’île Miscou sont “envahies” de nombreux pêcheurs du bord. Plusieurs guides de pêche sont basés sur cette île et des journées à plus de 100 bars au bateau sont assez fréquentes.

En début de saison, de très belles pêches s’effectuent à proximité de l’embouchure de la rivière Miramichi où les poissons viennent de finir de se reproduire. Il est interdit de pêcher dans la rivière à moins de posséder un permis de pêche pour le saumon atlantique.

La grande partie de la population du New Brunswick vient se reproduire dans la rivière Miramichi

La Gaspésie

La Gaspésie est réputée car de nombreux bars viennent s’y installer après la reproduction dans la Baie-des-Chaleurs mais aussi car sa côte est munie de nombreux campings que les canadiens affectionnent.

Les spots les plus réputés sont sur la côte nord de la baie, de Carleton-sur-Mer à Percé.

La Baie-des-Chaleurs est assez réputée de part ses barachois, étendues d’eau peu profondes et généralement partiellement fermées par un banc de sable, des dunes ou des galets, situées le long des côtes ou des embouchures de rivières. Il s’agit en fait d’un type de lagune côtière qui est alimentée par l’eau de mer et souvent aussi par l’eau douce des rivières. Les barachois de Chandler, Barachois ou encore Gaspé sont parmi les plus réputés.

De nombreuses rivières viennent se jeter dans la Baie-des-Chaleurs

Mais les barachois sont aussi un lieu bien spécifique et les bars n’y restent pas des semaines. Il faut donc se renseigner sur la pêche du moment dans les barachois avant de planifier d’y aller. Les québécois sont très ouverts et partageurs sur les infos de pêche.

La pêche dans les barachois est à la fois très réputée et pratiquée par les locaux

La meilleure saison pour partir pêcher le bar rayé

Un voyage de pêche basé sur une espèce migratrice comme le bar rayé se doit donc d’être effectué dans le bon timing.

A titre d’exemple, la pêche du bar rayé dans le sud du Golfe du Saint-Laurent pour l’année 2024 a commencé le 15 avril et s’est terminée le 31 octobre.

Bar rayé prit en wading à la montante dans seulement quelques centimètres d’eau

Le post spawn

L’après reproduction ou “post spawn” est clairement le moment sur lequel vous trouverez le plus d’informations sur internet. En effet, cela coïncide avec l’ouverture de la pêche au bar rayé et il y a clairement un effet “ouverture” qui joue avec l’excitation collective qui en découle. Certaines années l’arrivée des bars est retardée, d’autres elle est précoce. Il est risqué de cibler le tout début d’arrivée des bars sur la côte.

Le début de saison offre la possibilité de pêcher quelques “blitz”, chasses monstrueuses où les poissons se gavent en nombre de petites proies.

Les avantages de partir au post spawn :

– les poissons sortent de fraie et ont les crocs
– les algues ne sont pas encore trop développées et ne gênent pas trop la pêche du bord

Les inconvénients de partir au post spawn :

– la nourriture n’est pas présente en grande quantité et est de petite taille
– les poissons sont regroupés et très mobiles du fait de la rareté de la nourriture et beaucoup de zones sont momentanément “vides”

L’été

L’été est également très réputé mais avant tout parce que cela coïncide avec les vacances scolaires des québécois qui “envahissent” les campings avec leurs camping-car, c’est dans leurs mœurs.

Durant les mois de Juillet et début août, les gros bancs se sont dissipés et les bars deviennent plus sélectifs dans leur nourriture.

Le climat continental de l’ouest canadien est sujet à de grosses canicules l’été. Durant ces canicules, la pêche est difficile, les poissons dispersés, peu actifs et plutôt sédentaires. Il ne faut alors pas hésiter à tout miser sur le matin et le soir, les seuls moments où les bars se rapprochent réellement de la côte.

Petit bar capturé face au célèbre rocher percé de Percé en Gaspésie Nord

Juste avant la grande migration

Juste avant de retourner en mer passer l’hiver, les concentrations de bars sont plus grandes dans les baies en septembre. Les proies chassées ont une taille moyenne nettement supérieure à celle du printemps. Les poissons sont davantage voraces et adeptes des grosses proies. Ils sont aussi plus vigoureux et combatifs.

Toute la stratégie réside à croiser la route de ces poissons qui s’organisent pour repartir au large. Les québécois appellent cela tout simplement “intercepter le parcours de migration”.

Les meilleures conditions pour pêcher le bar rayé

Le bar rayé est une espèce très mobile et il faut savoir le pêcher au bon moment. L’assimilation des horaires de marée est cruciale. Inutile de s’aventurer dans des coins difficiles d’accès, les bars sont très mobiles et les chercher sur les plages de sable reste la base de cette pêche.

Inutile également de rentrer beaucoup dans l’eau. Les bars n’hésitent pas à venir chasser dans moins de 50cm d’eau pour suivre leurs proies. Il faut donc savoir certaines fois s’abstenir de rentrer dans l’eau pour les pêcher depuis les plages.

Certaines plages sont immenses et délicates à cerner

Les marées

Du bord, la marée montante est un allié précieux car elle rapproche avec elles les proies et les bars qui les poursuivent.

L’étale est un moment où il ne se passe généralement pas grand chose mais la fin des montantes et descendantes reste un moment à ne pas louper.

A marée basse, les algues qui peuvent gêner la pêche seront moins nombreuses et cela peut faire une différence dans certains cas.

C’est l’étale sur cette pointe rocheuse et les poissons ne sont tout simplement pas là…

Le mauvais temps

Comme pour beaucoup d’espèces, le vent est un allié précieux pour dissimuler le piège que vous tendez aux poissons.

Par temps très venteux, les poissons n’hésitent pas à se rapprocher très près des côtes. C’est généralement pendant ces conditions que l’ont peut réussir la capture d’un gros spécimen, parfois dans moins d’un mètre de profondeur dans une eau bien piquée par les éléments.

Les oiseaux

Les oiseaux sont l’indicateur ultime pour déceler une grosse concentration de poissons sur chasse. Si vous longez la côte en voiture et que vous croisez des oiseaux en chasse à proximité des côtes, il est urgent d’aller checker la zone.

Le courant

On peut remarquer que les bancs de bars suivent régulièrement les courants de profondeurs. Les courants semblent avoir une influence nettement supérieure aux coefficients de marée sur cette espèce. La présence des proies est un facteur qui prévaut sur l’incidence des marées.

Attention aux courant, tous les ans il y a des morts par noyade sur les côtes québécoises.

Une entrée typique de barachois, limite entre l’océan et l’eau douce

Quelques points réglementaire

– La période de pêche du bar rayé peut différer d’une région à l’autre. Elle s’étend généralement de mi-avril à fin octobre

– Les pêcheurs peuvent conserver un maximum de quatre bars rayés par jour et ne peuvent avoir en leur possession plus de quatre bars rayés.

– La taille légale pour conserver le bar rayé est de 50 à 65 centimètres.

– L’utilisation d’hameçons simples est obligatoire pour la pêche au bar rayé.

– Le permis de pêche n’est pas obligatoire pour pêcher en mer quand on est résident au Canada, il l’est si on ne l’est pas.

La pêche dans les rares ports qui rejettent des poissons morts peut être une bonne option

La pêche du bar rayé, un futur plein de questions

Un bras de fer est désormais réellement installé entre les pêcheurs professionnels et les pêcheurs de loisir sur la côté ouest du Canada. Le bar rayé fait couler beaucoup d’encre et son avenir semble plus incertain que jamais face aux quotas de prélèvement qui ne cessent d’augmenter et au changement climatique qui déstabilise l’espèce. Il est donc assez judicieux de planifier un voyage au bar rayé pendant que les populations se portent encore très bien.

C’est une destination qu’il est largement possible d’organiser soi-même avec un rapport qualité/prix très intéressant de part le prix des liaisons aériennes entre la France et le Québec.

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