Vent du nord rien ne mord ! Nous avons déjà tous entendu ce dicton et s’il est vrai que ce n’est pas une généralité, les résultats ne démentent pas le propos… Il existe effectivement des vents bien plus favorables pour la pêche. Mais comment ce paramètre météorologique peut-il modifier le milieu aquatique au point de déclencher ou stopper l’activité alimentaire des poissons ?

La luminosité du milieu
Tout d’abord, le premier paramètre du milieu qui est modifié, et ce de manière instantanée, lorsque le vent se lève, est la luminosité ambiante sous l’eau. En effet, le vent, en ridant ou même en agitant la surface de l’eau, modifie les angles d’incidence des rayons lumineux sur la surface de l’eau et donc la propagation de ceux-ci dans l’eau. Le fait que ces angles varient à chaque instant modifie et attenue sans cesse la luminosité aquatique qui est un facteur déterminant dans l’activité des prédateurs tant il favorise les conditions de chasse.
Par ailleurs, en brassant l’eau, le vent a pour effet de mettre des particules en suspension qui contribue également à faire baisser la luminosité ambiante.

Le taux d’oxygène dissous
Le vent influence aussi, de manière positive, l’oxygénation du milieu. Si ce paramètre n’est pas toujours déterminant, à certaines saisons, il devient capital et conditionne alors la présence et l’activité des poissons sur une zone.
Le vent, de la même façon que le courant, brasse la surface de l’eau. Ainsi, il met en mouvement les molécules d’air et d’eau, les mélange et favorise alors les échanges gazeux. Il permet ainsi d’élever le taux de saturation en oxygène de l’eau qui, rappelons-le, est maximal autour de 14-15 degrés. Au-dessus de cette température, mais encore plus lorsque l’on franchit les 20 degrés, le taux d’oxygène dissous devient une donnée importante pour bon nombre d’espèces.

La disponibilité de nourriture
Nous l’avons dit précédemment, le vent brasse la surface de l’eau mais aussi les décimètres inférieurs en fonction de sa force. Cela a pour effet de mettre en suspension des particules mais aussi des micro-organismes qui ne sont pas toujours aussi facilement disponibles pour l’ensemble des poissons. Les plus petits se mettant en activité, les plus gros suivent souvent derrière…
De plus, les vagues battant la rive, vont accentuer ce phénomène en faisant tomber dans l’eau des micro-organismes terrestres qui constituent eux aussi un excellent apport nutritionnel.
Il se créé ainsi, sur la berge battue par le vent, une chaine alimentaire locale, avec au sommet les prédateurs qui nous intéressent. C’est pourquoi la pêche est souvent meilleure sur cette berge !

La température de l’air et de l’eau
Le dernier paramètre aquatique qui est modifié lorsque le vent se lève est la température du milieu.
Si l’air est plus chaud que l’eau, alors il réchauffe cette dernière, ce qui est peut-être un excellent point lors des froides journées d’hiver.
Au contraire, si l’air est plus froid que l’eau, il va faire baisser la température de cette dernière, ce qui est évidemment excellent en plein été.
Ainsi, au-delà de l’aspect alimentaire évoqué dans le paragraphe précédent, il est important, avant de pêcher la rive battue par le vent, de se demander si les poissons ont à cet instant un besoin spécifique d’eau plus fraiche ou plus chaude. En fonction de la réponse, sera alors peut être pertinent de prospecter les zones protégées.
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Une réponse à “Analyse du milieu : comprendre les effets du vent sur la pêche”
[…] l’avions vu dans un sujet précédent disponible ICI, le vent est un critère déterminant dans la localisation et l’état d’activité des […]