Si la pêche de l’aspe depuis le bord est tout à fait praticable, l’utilisation d’une embarcation de type kayak ou float-tube peut être un véritable atout, surtout sur des rivières sauvages comme la Loire. Je pratique cette approche en kayak sur ce fleuve depuis plusieurs années, en me consacrant uniquement à la pêche en topwater pour la beauté du spectacle. J’ai depuis identifié quelques clés de cette approche en dérive et je vais vous les donner.
Les avantages du kayak pour la pêche de l’aspe au leurre
Le kayak sur la Loire m’a indéniablement permis de prendre beaucoup d’aspes. Sans parler de l’expérience que procure une descente en kayak de plusieurs jours et des bivouacs sous les étoiles, la pêche de l’aspe en embarcation est différente. La Loire est un fleuve sauvage dont les berges sont parfois inaccessibles. Pêcher en dérive permet donc de solliciter des poissons qui ne voient pas beaucoup de leurres et surtout de couvrir du terrain.
Pêche en dérive
L’idée est de se laisser porter par le courant, les manœuvres ont pour seul but de maintenir votre trajectoire à la bonne distance de la berge et d’éviter les multitudes d’arbres immergés. Le kayak me parait plus adapté que le float-tube pour cette approche mais les deux sont possibles.
Les avantages des leurres de surface pour la pêche de l’aspe en kayak
En plus d’offrir des actions spectaculaires, les leurres de surface, et en particulier les leurres flottants, sont particulièrement efficaces lorsque l’on pêche en embarcation. Vous l’aurez compris, la principale difficulté est de manœuvrer pour éviter les obstacles tout en pêchant efficacement proche de ceux-ci. En utilisant un leurre de surface flottant vous limiterez les risques d’accrochages sous la surface de l’eau et surtout, vous vous offrez la possibilité d’arrêter de mouliner quelques seconde le temps de manœuvrer sans voir votre leurre couler et s’accrocher instantanément.
Les meilleurs postes pour la pêche de l’aspe en kayak
Les spots marqués
Il y a deux cas de figure principaux à retenir. Le premier est la pêche au cœur des branches immergées. Généralement, ces arbres morts sont accumulés dans les extérieurs de virages là où la berge tombe à pic et où la profondeur est plus importante.
L’aspe se tient souvent face au courant tout près de l’obstacle. C’est sa zone de repos et il faut lancer de manière précise. Mieux vaut se placer à 3 ou 4 mètres de l’obstacle et effectuer des lancers courts.
Privilégiez au maximum les lancers vers l’amont pour atterrir juste derrière l’obstacle et laisser le temps à l’aspe de se retourner et de venir taper le leurre en s’aidant du courant.
Lors des fortes chaleurs, beaucoup d’aspes regagnent ce genre de poste. Ces poissons inactifs sont donc très difficiles à solliciter depuis le bord et le kayak est un énorme avantage.
Les plages
L’autre cas de figure concerne la berge opposée à ces extérieurs de virage profonds. En effet, les intérieurs de virage sont des zones moins profondes où le courant est moins fort. Parfois bordées de jussie, ces zones shallow sont très prisées par les poissons à la recherche de nourriture. Les aspes en phase d’activité y maraudent tantôt en remontant le courant et tantôt en le redescendant. Le sens de passage a donc un peu moins d’importance et je vous conseille de pêcher perpendiculairement à la berge. Cette fois il est préférable de s’éloigner de la rive et de dériver à une distance située entre 10 et 20 mètres du bord. L’aspe en déplacement sur ces bancs de sables peut être collé à la bordure comme il peut être décalé. Il ne faut donc pas l’effrayer en passant trop proche de lui.
Trop tard
Si malheureusement vous vous retrouvez sur la trajectoire d’un aspe et qu’il passe tout près de votre embarcation, tout n’est pas perdu. L’erreur à ne pas faire est de lui lancer dessus immédiatement. L’aspe vous a très certainement vu, mais il ne vous a pas encore identifié comme un danger car en été les kayaks sont parfois nombreux sur le fleuve.
Toutefois, sa méfiance est éveillée, et il fuira au moindre mouvement de scion. Laissez donc le poisson vous dépasser et tentez d’intercepter sa trajectoire lorsqu’il se situe à une bonne distance de vous. S’il ne vous a pas associé a ce poissonnet blessé en surface, l’attaque peut mettre le cœur a rude épreuve. Une alternative à cette approche est de chercher à voir directement les aspes, par exemple en se positionnant debout sur le kayak, mais nous verrons ça dans un prochain article dédié à la pêche à vue de ce poisson.
Le matériel pour pêcher l’aspe aux leurre en kayak
En ce qui concerne le matériel, les leurres sont généralement les mêmes que ceux utiliser du bord, des stickbaits de 7 à 11 cm. En revanche, une canne courte est plus maniable en kayak, surtout au milieu des branches, un modèle de 2,10 m est suffisant. Pas besoin d’effectuer des lancers à grande distance donc il n’est pas nécessaire d’employer des leurres particulièrement lourds, une canne de puissance 5 à 20 g est largement suffisante. Le moulinet que j’utilise est le même que pour une pêche du bord, à savoir une taille 2500 garni d’une tresse en PE1 et d’un bas de ligne en fluorocarbone en 25 centièmes. Pensez à prendre des lunettes polarisantes et des triples de rechanges forts de fer.
