Lorsque l’on débute la pêche en mer, après la question de la sélection du matériel vient celle de l’animation des leurres. Comment animer son leurre souple lorsque vous pêchez en mer ? Il y en a t-il une en particulier qui est commune à tous les leurres ? Nous allons nous pencher sur les animations des leurres souples que ce soit les shads ou les slugs. Nous verrons que selon les conditions et les espèces ciblées, certaines animations sont plus adaptées que d’autres.
Des animations qui diffèrent selon les type de leurres
Tous les leurres souples ne s’animent pas de la même façon. Il n’’y a pas d’animation commune à tous les leurres, et cela dépend de leur forme. Nous en distinguons deux types principaux :
Les shads, qui sont ces leurres en forme de poisson et terminés par un paddle, imitant une proie telle qu’une sardine, un sprat ou un petit lieu jaune, par exemple.
Les slugs, qui sont des leurres de forme anguilliforme dépourvus de paddle. Ils imitent généralement le lançon, l’une des proies favorites des prédateurs en mer.

Les shads sont des leurres faciles à animer. Leur corps en forme de poisson, associé à une tête plombée adaptée, permet de les faire nager très simplement sans devoir animer la canne, mais uniquement grâce à la récupération du moulinet. Évidemment, il est possible, et nous le verrons par la suite, de varier les animations pour ce type de leurre.

Les slugs sont des leurres un peu plus techniques qui demandent à être animées avec la canne. Il est rare, sauf dans certains cas bien précis, qu’une simple récupération permette de les faire nager.
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L’animation en linéaire
Cette animation est la plus basique qui soit et fonctionne extrêmement bien. Elle consiste en la récupération continue du leurre uniquement à l’aide du moulinet.
Ici, il est inutile de donner des coups de canne pour l’animer. Le leurre le plus adapté à cette technique est le shad. Grâce à son paddle, il nage tout seul.
Selon le choix et le montage de la tête plombée, il aura plus ou moins de roulage (oscillation de gauche à droite). Que ce soit en lancer-ramener à travers la couche d’eau ou en verticale avec la technique de l’ascenseur, la façon de procéder est identique. Cette nage imite le comportement normal d’une proie.
Une fois en contact avec le fond, j’effectue une récupération linéaire en me servant uniquement du moulinet. J’effectue quelques pauses plus ou moins longues afin de casser le rythme et ainsi repartir de plus belle en accélérant la récupération.

Je m’assure qu’il y ait en permanence un angle de 20 à 45 degrés entre la ligne et la canne, cela afin d’être en mesure d’effectuer un ferrage efficace à la moindre touche.
Plus la vitesse de récupération est élevée et plus mon leurre nagera haut dans la couche d’eau.
Il est possible d’employer des slugs avec cette technique à condition d’effectuer une récupération rapide. Je pense notamment au Crazy Sand Eel de Fiiish, qui est un excellent leurre pour la pêche à l’ascenseur. La taille 220, par sa longueur, nage mieux que les plus petites tailles. Je l’emploie essentiellement face à des poissons actifs.
Côté matériel, je prête une attention particulière au choix du moulinet et à son rapport. Ici, une récupération élevée est un paramètre important. Le Shimano Stradic 4000, pour ne citer que ce modèle, a une récupération supérieure à 1 mètre par tour de manivelle et convient très bien à cette technique. Son frein assez puissant amortira les rushs des plus jolis poissons.

La pêche dite “à la volée”
Cette technique se pratique essentiellement lorsque les poissons sont actifs. Elle consiste à pêcher au milieu de la colonne d’eau ou à une profondeur précise, déterminée par la zone d’activité des poissons.

Pour la mettre en pratique, lancez votre leurre en amont ou en travers du courant et laissez-le descendre jusqu’à atteindre la profondeur de pêche souhaitée. Pour vous repérer, comptez environ 1 m à 1,5 m de descente par seconde.
Une fois la zone atteinte, j’effectue une récupération relativement rapide tout en animant le leurre par des coups de scion plus ou moins secs. Ces coups de scion se font dans le sens vertical uniquement en me servant du poignet. Je tâche de conserver la canne à 45 degrés par rapport à la surface de l’eau.
Cette technique de pêche est rapide et permet d’enchaîner les prises rapidement lorsque les poissons sont actifs. Elle permet également de couvrir rapidement une zone et d’identifier la présence de poissons actifs ou non.

Pour ce faire, une canne à action rapide est recommandée. Nous recherchons la légèreté afin de pouvoir animer les leurres d’un simple coup de poignet. À titre personnel, un combo constitué d’une canne de 2,10 m de puissance 10/35g associée à un moulinet en taille 3000 est parfaitement adapté.

Les leurres que j’emploie sont généralement de forme effilée. Le choix de la tête plombée associée est important. Celle-ci devra permettre au leurre de se désaxer et d’avoir une nage erratique à la moindre sollicitation.
Voici quelques exemples de leurres que j’emploie :
- Le Crazy Sand Eel 150 ou 120
- Le Keitech Shad Impact monté sur une tête SV-67 de Decoy
- Le Megabass Super Giant X Layer monté sur les têtes Decoy ou Crazy Sand Eel de Fiiish
Vous pouvez également pratiquer cette technique avec des casting jigs également. Ces leurres ont l’avantage de se lancer très loin et de descendre rapidement. Le Duo Drag Metal est l’un de mes leurres fétiches pour cette technique. Il faudra néanmoins être vigilant et contrôler la descente de ces leurres à forte densité.

La pêche à gratter pour les poissons calés au fond
Troisième et dernière technique de pêche qui vous permettra de faire face à toutes les situations rencontrées, la pêche à gratter est une méthode efficace. Comme son nom l’indique, cette technique consiste à pêcher très près du fond. Elle permet de cibler les poissons postés, comme les bars dans les algues, ou ceux qui vivent uniquement à proximité du fond (comme le lieu ou la vieille).
Lancez votre leurre le plus loin possible et laissez-le prendre contact avec le fond tout en contrôlant la descente et la bannière. Si vous utilisez une canne de bonne qualité avec une résonance élevée, vous sentirez un “toc” dans la canne, signe que le leurre est au fond.
La suite consiste à décoller le leurre d’une tirée verticale et à récupérer la ligne avant de le laisser à nouveau toucher le fond, et ainsi de suite.

Mon leurre favori pour cette technique est le Black Minnow en taille 120 ou 140, monté sur une tête Search. L’avantage de ce leurre réside dans son montage texan, qui permet de limiter considérablement les risques d’accrochage

D’autres leurres sont bien sûr adaptés : tous les leurres texans et le Dark Sleeper de Megabass, qui avec son concept d’hameçon totalement dissimulé dans la nageoire dorsale, est parfait pour cette technique.
J’emploie également des leurres souples avec lesquels je pêche à la volée ou des shads. Même s’ils sont efficaces, ils restent moins adaptés.
Votre canne devra être la plus résonante possible. Un modèle en carbone haut module est recommandé. J’y associe également une tresse de bonne qualité et de diamètre assez fin afin de limiter la prise au vent et au courant.
Votre canne doit également disposer d’une réserve de puissance en conséquence. À la touche, le poisson, proche du fond, cherchera directement à retrouver son abri. Il faudra donc brider avec autorité ; sinon, il gagnera le combat.
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En maîtrisant les trois techniques évoquées à travers cet article, vous pourrez faire face à la quasi-totalité des situations que vous rencontrez au bord de l’eau, que ce soit depuis la côte ou en bateau. N’hésitez pas à varier ces techniques de pêche et à employer les leurres que vous souhaitez.
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