En mer, le positionnement du bateau est déterminant dans la réussite de la pêche. Pour expliquer les bases de cette manoeuvre, nous prenons le cas d’une épave, poste isolé très localisé qui nécessite un positionnement au mètre près.
Pour être capable de dériver sur la carcasse ou au ras de cette dernière, il faut savoir positionner le bateau avec précision. Un placement de quelques mètres trop loin peut tout changer sur le résultat de la pêche. Lorsqu’une détection de poissons est visible au sondeur, il n’est pas bon de dériver à une dizaine de mètres en faisant du bruit. Les poissons peuvent entrer dans un état de méfiance qui ruinera tout espoir de toucher les carnassiers tant convoités. Voyons comment effectuer la bonne dérive sur une épave, méthode qui s’appliquera aussi bien sur un plateau rocheux, un ridin de sable ou encore une tête de roche.
L’indispensable combiné GPS – sondeur
Pour bien faire, il faut zoomer la cartographie électronique de manière à ce que la hauteur de l’écran représente 300 mètres de distance au maximum. Il faut alors faire une première dérive un peu arbitraire, moteur au point mort, le temps de préparer les lignes, les leurres…

On observe le sens de dérive sur la carte et on se place à peu près à 150 m en amont du point GPS en remontant dans l’axe de la dérive. Une fois le bateau positionné 150 m en amont, il ne faut pas couper le moteur. On met au point mort. Il reste alors une vitesse résiduelle, appelée erre du bateau, que l’on stoppe grâce à une marche arrière franche. C’est ce que l’on appelle stopper l’erre du bateau, ce qui rappellera des souvenir aux détenteurs du permis côtier. En quelque sorte, on arrête l’élan que le bateau a pris, cet élan qui peut dévier la dérive de plus de dix mètres par effet d’inertie, notion couramment abordée, cette fois, au permis remorque BE !
La recherche d’une détection au ralenti
Passons les notions de physique et mettons les lignes à l’eau. Erreur ! Avant cela, il est toujours bon de tourner au ralenti autour de l’épave, à la vitesse de 3 à 6 nœuds, en quête d’une détection de poissons visible au sondeur. Si une telle détection est repérée, on marque le point sur le GPS pour y effectuer la première dérive. Une petite détection éparse au ras du fond signale quelques poissons autour du poste.

Une détection de plusieurs mètres de haut indique un banc important de carnassiers. Plus cette apparence sur le sondeur est dense, plus la concentration de poissons est importante. En général, une matière rigide telle que la tôle d’une épave est représentée par une couleur unie, rouge le plus souvent sur les sondeurs couleurs. Parfois, la concentration de poissons est si dense que la présence de poissons se manifeste sur l’écran du sondeur par une large boule de couleur rouge ou noire décollée du fond. Une grosse détection de bars peut s’étaler jusqu’à 100 mètres derrière l’épave !
Orienter le bateau à l’équerre du vent
Le sens de dérive dépend du courant mais aussi du vent. Le vent n’entre quasiment plus en compte lors de courants puissants de plus de 3 noeuds. L’orientation du bateau a un impact non négligeable sur la direction que ce dernier va prendre, impact que l’on voit bien au GPS par un changement de cap lors de la dérive. J’oriente toujours le bateau à 90° par rapport au sens du vent pour éviter les rotations du bateau en dérive. Ayant donc deux choix de sens, je l’oriente au mieux pour que mes matelots ne pêchent pas sous le bateau.

Ceci est d’autant plus utile si vous avez une timonerie qui a une prise au vent importante. Avec un vent en direction du dos de la timonerie, la dérive sera complètement déviée par l’effet « voile au vent ». Si vous vous arrêtez cap au vent, le bateau se positionnera à 90° au vent tout seul, mais vous devrez attendre d’être bien positionné pour pouvoir mettre les lignes à l’eau sans risquer de vous emmêler. De plus, le quart de tour du bateau va légèrement dévier la dérive. C’est pourquoi un positionnement direct de travers permet une pêche plus efficace. Ceci est d’autant plus important pour une embarcation lourde ou possédant un V profond. En l’absence de vent, on cherche à placer le bateau à l’équerre du courant.
Dériver jusqu’à 100 m derrière l’épave
Pour déceler la présence des plus gros carnassiers, passez successivement des deux côtés de l’obstruction. Encore une fois, dans un courant établi il ne faut pas hésiter à dériver jusqu’à 80 ou 100 mètres derrière l’épave car les poissons peuvent se balader assez loin en attente des proies prises au piège dans le courant.

Tout crustacé qui se décroche de l’épave ne pourra nager contre le courant et arrivera dans la gueule d’un carnassier. Cela peut être le cas de vifs, de céphalopodes ou encore de mollusques bivalves.