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La bonne sélection de matériel pour la pêche du Dorado en Argentine

Je suis parti en Argentine pêcher le Dorado en achetant une grande quantité de leurres et cela ne s'est pas du tout passé comme prévu. Faisons le point sur le matériel utilisé avec succès lors de ce séjour !
La pêche du Dorado en Argentine
  1. Tout savoir sur la pêche du Dorado, ce poisson emblématique d’Argentine !
  2. Pêche du Dorado en Argentine, retour sur un coup du soir hors du temps !
  3. La bonne sélection de matériel pour la pêche du Dorado en Argentine

Comme tout voyage de pêche, il faut prendre soin à bien tout préparer avant de partir pêcher le Dorado en Amérique du Sud. Le nombre de prises n’étant pas exorbitant, surtout sur les gros poissons, le droit à l’erreur est peu permis. Pour le Dorado, il y a quelques règles fondamentales à respecter et cela devrait alors bien se passer.

Maximisez vos chances de capture en utilisant les bons hameçons

Le Dorado a cette particularité unique qu’il passe la majorité du combat à tenter de se décrocher en sortant de l’eau. Lors d’un combat c’est en moyenne 4 à 6 chandelles que va effectuer le poisson. Si on cumule ça avec le fait que sa tête est très “osseuse” avec peu de chaire molle exposée, cela en fait une vraie machine à décrocher.

Bannissez les hameçons triple pour pêcher le Dorado

Ceux qui ont tenté de pêcher le Dorado avec des triples peuvent en attester, le ratio de “poisson touché / poisson capturé” chute drastiquement si l’on pêche avec des hameçons triples (même anneaux brisés doublés). Il remonte significativement si l’on pêche avec des hameçons simples dits “in- line” et devient presque du 100% si l’on pêche à la mouche.

Cela s’explique avant tout par le fait que les hameçons triples rentrent plus difficilement à l’intérieur de la gueule où se situent les parties molles de la bouche. La plupart des captures avec des triples sont des captures “heureuses” avec des triples bien souvent pris sous les ouïes ou sur les nageoires pectorales.

C’est donc simple : les hameçons triples sont à bannir.

“ici les hameçons triples tu banniras”

Les hameçons simples

Les hameçons simples ont une faculté supérieure à être aspirés à la touche, ainsi souvent les poissons sont piqués dans la commissure de la bouche et son ancrés plus profondément dans les chairs.

Les streamers

Pour le ratio exceptionnel à la mouche cela s’explique par le fait que les streamers sont inhalés intégralement à la touche et que l’hameçon peut alors s’ancrer dans des chairs souples sans trop de difficulté. Si on cumule ce facteur avec l’action très “regular” d’un fouet alors on arrive à ce ratio très élevé de poissons capturés.

Armement des leurres durs

Trois solutions s’offrent donc à vous pour armer vos leurres durs : utiliser des hameçons simples in-line spécifiquement conçus pour armer les leurres, vous munir d’assist hooks ou confectionner vous-même des assist hooks à partir d’hameçons pour le jigging.

Les hameçons In-Line

La première solution a le mérite de ne pas trop se prendre la tête : on achète des hameçons simples in line de bonne qualité (bas de gamme à exclure) et on remplace les triples en prenant soin que le poids du simple remplace le poids du triple retiré. Ainsi on n’hésitera pas à utiliser des simples in-line surdimensionnés par rapport aux triples, il n’y a qu’une pointe et il faut donc qu’elle soit nettement dégagée du leurre pour une pénétration maximale.

Les Assists Hooks

La deuxième solution reprend le principe de la première à ceci près qu’elle va encore plus limiter les décrochés de par le fait que le poisson ne peut pas prendre appui sur le leurre grâce à la cordelette de l’assist.

Des leurres à brochet armés ici en assist hooks 5 et 7/0

Ce type d’armement avec short assist est en train de se démocratiser gentiment. Les pêcheurs de carangue l’ont adopté depuis quelques années et les pêcheurs de gros salmonidés aussi. On retrouve aujourd’hui des marques qui proposent de bons produits.

Heavy Metal

Avant de partir, je m’étais renseigné auprès de pêcheurs ayant déjà réalisé des voyages au Dorado sur le fleuve Parana. Dans ces eaux, ce sont les cuillères ondulantes qui ressortent du lot. Je m’étais donc équipé en conséquence avec des ondulantes de moins de 25gr réarmées en hameçon simple unique.

“Match the hatch” : Le Curlyminn d’Hyperlastics

La révélation de ce voyage aura toutefois été de très loin le leurre souple et cela est tout sauf un hasard pour mon voyage en particulier. En effet, les leurres souples ont surclassé les autres leurres pour l’ensemble de mon groupe.

J’avais eu le nez creux en achetant des Curlyminn d’Hyperlastics de couleur noire (Black and Blue) avant de partir.

Les Curlyminn sont des leurres souples en TPE (élastomère) ce qui les rend presque indestructibles là où une touche équivaut à un leurre souple avec une gomme habituelle.

Mes Curlyminn de chez Hyperlastics noirs imitaient à peu de chose près une des proies favorites du Dorado : La Morena.

Une morena ici eschée sur un énorme simple pour la pêche au vif “à l’argentine”

Ce choix vu crucial dans la réussite de mon séjour.

C’est la première fois qu’un unique leurre sauve mon séjour de pêche et bien m’en a pris d’étudier le régime alimentaire du Dorado avant de m’envoler pour l’Argentine. Le travail de recherche en amont paie toujours si on respecte les règles fondamentales et universelles de la pêche aux leurres.

les dégâts sur le plomb de la tête plombée Bkk Harpax témoignent qu’on est bien sur une pêche exo

Les Curlyminn sont couplés avec des têtes plombées BKK Harpax qui sont un véritable super produit pour les voyages de pêche en exo. J’ai utilisé les modèles en 14 et 21 gr et jamais un Dorado n’a mis en défaut cette tête plombée forte de fer là où toutes les têtes plombés à brochet ressortaient tordues ou droites.

Un petit point de superglue entre le Curlyminn et la tête plombée et ce combo fatal pouvait enchaîner sans problème 10 poissons de suite.

Difficile d’expliquer le manque d’engouement des leurres souples en TPE pour l’Exo, les ventes sont assez ternes, c’est un leurre qui ne trouve pas réellement son public. On a pourtant désormais un super produit à disposition pour partir léger tout en bénéficiant du pouvoir attractif du leurre souple. Je pense que les pêcheurs sont restés bloqués dans cette croyance qui veut que le leurre souple soit réservé aux pêches difficiles et que de toute façon ça pèse trop lourd pour une fragilité qui en fait un leurre à usage unique. Clairement ce sujet mériterait un autre article à lui tout seul tellement le TPE peut redistribuer les cartes.

Des statistiques sans appel

C’est simple, sur ce voyage, les stats sont pour moi sans appel :

Quand plus personne n’avait de leurres souples en fin de séjour, mes boîtes de leurres souples en TPE étaient toujours pleines

J’ai effectué tout mon séjour à l’aide de trois Curlyminn de couleur noire, une couleur qui surclassait les autres couleurs pour avoir prêté des Curlyminn oranges et blancs au reste du groupe

J’ai mis au sec au cours de mon séjour 20 poissons, je n’ai perdu que deux Curlyminn… Le premier jour mon fluoro a explosé à la touche et le troisième jour je suis resté coincé dans une pierre par fort courant

“Je n’ai jamais eu de touches aussi violentes en eau douce”

Limiter les décrochages : la clé

C’est un peu toute la trame de cet article dédié au matériel et tout est orienté dans un seul et même objectif : celui de ne pas décrocher.

Avec du recul, même pour pêcher au leurre souple, il ne faut pas du matériel très puissant mais plutôt souple.

Les leurres souples de taille modeste sont facilement aspirés et pliés dans la bouche des Dorados comme le serait un streamer. Les attaques sont tellement puissantes et le poisson broie tellement ses proies que la simple pression de sa mâchoire suffit à planter la tête plombée ou un hameçon texan dans les parties molles internes.

En résumé, ferrer fort ne sert pas vraiment à grand chose. Si le piquant de l’hameçon est en opposition avec de la matière osseuse, la puissance du ferrage n’y changera rien.

Les argentins utilisent des grands hameçons simples pas vraiment adaptés pour la pêche aux leurres

Une fois le poisson piqué, il ne cherche pas à se frotter aux cailloux pour casser la ligne comme pourrait le faire une grosse truite, mais cherchera avant tout à crever la surface et secouant la tête vivement. Il faut alors accompagner le poissons autant que possible avec le bras et le poignet détendus, rester souple sur ses appuis en hésitant pas à fléchir les genoux avec un frein desserré mais pas trop pour conserver de la tension.

Un matériel spécifiquement adapté à ce poisson

Pour ce voyage je n’ai pas pris trop de risques, j’ai pris ce qui se fait de mieux en rapport qualité prix avec des cannes voyage Bone en XXH spinning et casting.(Bone Voyage Spinning 704 XH et Bone Voyage Casting 704 XXH). Ce sont exactement les mêmes blanks montés différemment pour des utilisations différentes.

J’ai tellement eu un coup de cœur pour l’action de ces deux modèles en 14/80gr que je les ai conservés sans hésiter à mon retour. Je pense d’ailleurs que ce sont les modèles les plus populaires de la marque.

Je prenais la canne spinning équipée avec un Shimano Vanquish 4000 quand je souhaitais lancer loin dans le vent ou pour tout simplement soutenir mon leurre lentement.

La canne casting équipée d’un moulinet à ratio rapide avec le système DC de chez Shimano, le Shimano Curado DC 15 XG, pour lancer comme un sourd à longueur de journée sans perdre de temps avec des perruques malgré la fatigue.

Bkk Harpax et Curlyminn 7 pouces, un combo redoutable pour l’exo en eau douce

Le bas de ligne, point crucial

Les informations que j’avais sur la technique propice à l’espèce était assez décousues. Certains disaient qu’avec du matériel brochet et non exo cela passait facilement. C’était totalement faux sur les gros poissons. Il faut toujours rester méfiants et se baser sur plusieurs sources.


Je m’étais préparé aussi à pêcher avec une pointe en fluorocarbone raccordée à un bas de ligne acier, c’était également complètement inutile malgré la clarté des eaux. Mal m’en a pris car le premier jour je perds un gros poisson en voulant écouter les consignes données au préalable par les intermédiaires français trop “influencés” par la pêche du brochet.

Je suis parti avec de nombreux bas de ligne sur ce voyage, du carbon 49 de chez Savage Gear, du titane 70lbs de chez AFW pour les thazards, de la tresse acier PAFEX en 8 brins 40lbs… Au final c’est bien le 7×7 acier de chez AFW en 40 et 50lbs qui correspondait le mieux à cette pêche. A la fois souple pour ne pas brider les petits leurres et résistant. Il se monte aussi en sleeve beaucoup plus facilement que du titane 70lbs.

Tresse acier avec double boucle, rolling, anneau soudé et tresse PE 2.0 triplée sur les derniers centimètres

Ce bas de ligne acier était relié au leurre via un rolling à bille haut de gamme type Decoy Power Roll Ring ou BKK Infinity Swivel puis à la tresse via un anneau soudé à l’autre extrémité.

La connexion anneau soudé/tresse se faisait avec un triplement de la tresse afin de faciliter la saisie de la ligne et minimiser les éventuelles frictions de la tresse. Ainsi, tout ce petit monde passe bien dans les anneaux et vous fait gagner en confort de pêche.

Je n’ai déploré aucune casse avec ce montage sur tout mon séjour alors que j’ai cassé à la touche un fluorocarbone en 70/100 le premier jour. En fait, j’ai juste eu l’intelligence d’écouter le guide dès le premier soir et de corriger le tir. Je pense d’ailleurs que cette histoire de triplement de la tresse sera amenée à être transposée sur d’autres techniques à l’avenir, c’est tellement simple et loin d’être idiot.

Savoir être pragmatique et s’adapter aux conditions

En résumé, j’ai dépensé environ 500€ pour m’équiper en leurres durs avec un armement adéquate que j’ai mis des heures à réaliser à l’étau et je n’ai pris aucun poisson au leurre dur. Il fallait savoir plus que jamais être pragmatique et mettre à la poubelle des heures de brainstorming effectuées en amont. C’est difficile mais il faut savoir le faire.

La stats qui tue : J’ai utilisé pour 85% de mes prises, trois leurres et trois têtes plombées pour une valeur de moins de 35 euros…Mais c’est le jeu, l’objectif étant quand même de mettre toutes les chances de son côté avant de partir en essayant de palier toutes sortes de configurations de pêche.

Le point clé pour pêcher le Dorado, ancrer ses hameçons à l’intérieur de cette gueule et non à l’extérieur

Une réussite totale

Je suis parti sur une destination exo en eau douce pour m’imprégner de la culture halieutique des locaux et j’ai été servi. Nous avons passé plusieurs heures avec le guide à échanger sur comment il pouvait perfectionner sa pêche, il m’a apprit des choses simples auxquelles je n’avais jamais pensé avec conviction. C’est passionnant et c’est pour ça qu’on voyage avant tout.

4 pêcheurs tous désormais convaincus par le pouvoir du TPE

J’ai quitté mes amis éphémères argentins en leur laissant la totalité de mes leurres souples. Il faut croire que cela a continué de fonctionner car à l’heure où j’écris ces lignes la saison de pêche au Dorado est terminée et le guide vient de me demander comment ils pouvaient se procurer des leurres en TPE depuis l’Argentine.

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