Précédemment, nous avons vu comment tenter de trouver les meilleures épaves ainsi que les conditions optimales pour s’y rendre et y pêcher dans les meilleures conditions. À présent, voyons la partie technique en commençant par le positionnement du bateau ainsi que le matériel que j’emploie pour ce genre de pêche qui est quelque peu différent du matériel traditionnel, plus puissant. Enfin, nous aborderons les techniques d’animations et vous donnerai quelques petites astuces pour forcer la réussite. Rien de bien compliqué mais quelques points de détails qui feront la différence.
Le bon positionnement du bateau
Première étape en arrivant sur zone : positionner le bateau !
Celui-ci sera placé en dérive en amont de l’épave afin de passer dessus. Pour la première dérive, ne connaissant nullement le sens précis de dérive, je fais une dérive à blanc. C’est-à-dire, je ne passe pas sur l’épave volontairement, mais à côté afin de jauger le cap et la vitesse de dérive. Je profite de cet instant pour monter les leurres sur les bas de ligne.
La dérive suivante sera la bonne. Selon la dérive, je place le bateau plus ou moins loin du début de l’épave. Retenez qu’avec une vitesse de 2 nœuds, vous arriverez à 1 mètre par seconde, cela est plus parlant ! Prenez en compte également la profondeur de pêche.

Les épaves de Manche sont généralement profondes, au-delà des 40-50 mètres. Comptez entre 40 secondes et 1 minute pour que votre leurre atteigne le fond. C’est pourquoi placer le bateau perpendiculaire à la dérive à une centaine de mètres du début de l’épave est un bon compromis.
Cela permet également de pêcher la partie amont de l’épave. Il arrive couramment que les poissons se situent devant celle-ci, nez au courant.
Le matériel spécifique à la pêche du lieu jaune sur épave
Cette pratique demande un matériel adapté compte tenu des leurres utilisés et de la taille des poissons ciblés.
La canne, de préférence assez courte pour plus de confort en verticale, devra accepter des leurres compris entre 90 et 150 voire 200 grammes dans certains cas. Et oui, les épaves profondes demandent d’être de pêcher lourd pour limiter la bannière et conduire sa ligne convenablement.

Vous devrez y associer un moulinet robuste, typé mer. Les modèles dit SW pour “Salt Water” sont recommandés. Ils possèdent une pignonnerie adaptée aux contraintes de cette pêche. Personnellement, j’emploie des moulinets en taille 5000 que je garnis de tresse en PE 1.5 pour une résistance élevée. Les modèles de tresses multicolores, marquées tous les 10 mètres, permettent de mieux suivre la descente du leurre et de mieux maîtriser sa remontée également.
Une tresse ronde de qualité est un atout majeur. Elle subira moins la contrainte du courant et créera toujours moins de bannière.
Le bas de ligne, quant à lui, devra être conséquent également. Vous ne serez pas à l’abri de piquer un poisson trophée, de plus de 7 kilos pour les plus gros voire plus pour certains.
De plus, votre bas de ligne sera soumis à l’abrasion en frottant contre l’épave. Ici, le fluorocarbone est indispensable. J’emploie un modèle compris entre 40 et 50 centièmes lorsque je pêche avec un teaser pour faire face à un potentiel doublé de poissons.
👉 Voir aussi : Notre sélection du meilleur matériel de pêche en mer !

Ma sélection de leurres
Pêcher sur épave signifie pêcher profond, parfois avec du courant. Le but est que votre leurre descende rapidement, le plus à l’aplomb possible afin de pêcher au mieux ! Cela vous oblige à employer des ensembles leurre/tête plombée lourds ou des jigs.
Ces derniers, par leur forte densité, sont parfaitement adaptés. C’est d’ailleurs le leurre que j’emploie le plus pour pêcher les épaves. Ils permettent une descente rapide du leurre.
Les modèles en 100, 150 voire 200 grammes pour les épaves proches de 80/100m de fond sont adaptés. Une fois n’est pas coutume, mon choix se tourne vers le Hareng de Ragot.

Pourquoi cela ? Ce jig possède un excellent rapport qualité/prix. La gamme se décline en différents grammages et coloris forts intéressants. Sa forme, légèrement ondulée, lui confère une nage qui plaît énormément aux lieus jaunes. Il est possible d’accentuer encore cette nage en le tordant légèrement.

Les Shads
Je recherche des ensembles avec le minimum de résistance lors de la descente. La forme la plus hydrodynamique possible. Pour cela, les shads ne sont pas mes favoris même s’il m’arrive d’en employer pour pêcher lentement, lorsque les conditions le permettent (profondeur moindre et dérive très faible). Dans ce cas un Black Minnow 200 de Fiiish monté sur une tête plombée en 120 grammes ou encore un Nitro Shad 180 Illex sur une tête en 100 grammes sont 2 ensembles que j’affectionne.

Les Slugs
Second type de leurre souple que j’apprécie pour la pêche sur épave : les slugs et lus largement, tous les leurres effilés.
Ils permettent eux aussi une descente rapide. Mon favori, et ce n’est pas un secret, est le Crazy Sand Eel 220 de Fiiish monté sur une tête en 90 ou 120 grammes. Même si je dois reconnaître que le Black Eel dans sa nouvelle taille en 220 mm m’apporte aussi de très bons résultats. Les coloris rose ou kaki sortent vraiment du lot.
👉 Voir aussi : Notre sélection des meilleurs leurres pour la pêche en mer !

Des animations très simples
Le point fort de cette pêche est que la technique d’animation est très simple. Elle permet aux débutants de s’y atteler si on se concentre uniquement sur le côté animation.

La dandine
La dandine consiste à prendre contact avec le fond et à animer le leurre par des tractions verticales juste au-dessus de l’épave. C’est certainement la technique la plus basique, mais celle qui malheureusement entraîne le plus de croches. Un pêcheur non-initié ne prendra sûrement pas garde à jeter un œil au sondeur et ne détectera pas une éventuelle remontée.

Le rôle du skipper est important et il devra annoncer à tout l’équipage les changements de hauteur d’eau. Ainsi, les pêcheurs pourront soit remonter la ligne soit lâcher du mou pour être le plus proche possible du fond.
L’ascenceur
La seconde animation, celle que j’emploie à chaque fois, est celle de l’ascenseur.
Après avoir pris contact avec le fond (le bruit du leurre sur la tôle attise la curiosité des poissons.), j’effectue une récupération linéaire du leurre. La récupération est entrecoupée de pause et d’accélérations. Cela aura pour effet de déclencher l’attaque des lieus qui peut survenir à mi-profondeur. N’hésitez pas à remonter le leurre à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du fond.
Le gros avantage de cette technique est que le leurre ne reste pas très longtemps à ras le fond. Ainsi, les risques de croche sont considérablement réduits.