Comprendre et maîtriser les bases de la pêche du bar en traction !

En 20 ans les leurres souples se sont largement imposés dans la pêche du bar au détriment des poissons nageurs par leur capacité à aller chercher des poissons plus en profondeur. Se sont alors développées et démocratisées de nouvelles techniques, dont la pêche en traction. Faisons un focus sur cette approche spécifique !

La pêche en traction est désormais employée en eau douce (pour la pêche du brochet en lac notamment, mais aussi de la perche, à l’aide de shads, de lipless crankbaits ou de leurres métalliques), mais est sans aucun doute née en mer pour la recherche du bar. Il s’agit là d’une approche spécifique à la fois simple et demandant néanmoins une grande maitrise de la conduite de ligne.

Son objectif

Le principe de la pêche en traction est de réaliser des grandes tirées (d’où son nom) pour mettre en action le leurre souple et ainsi le rendre visible et « évident » aux yeux des prédateurs.

Si le comportement de notre leurre peut éventuellement ressembler à un mouvement de fuite d’un poisson fourrage, il n’est pas réellement imitatif de la nature et ce n’est fondamentalement pas là sa vocation. En effet, comme nous venons de l’évoquer, l’objectif premier est de produire des vibrations fortes qui sont perceptibles de loin et mettent ainsi les bars en alerte.

A ce titre, j’estime pour ma part que cette technique se montre bien plus efficace sur des poissons en activité entre deux eaux ou à poste que sur des poissons léthargiques auquel cas d’autres approches seront alors plus indiquées.

Dans le même esprit, cette animation fondée sur l’émission d’un message fort, montre tout son intérêt dans des milieux saturés sur le plan sonore et vibratoire, donc avec beaucoup de courants, de houle, etc.

Les spots

La pêche en traction demande une animation toute en amplitude et est de ce fait toute indiquée pour des postes observant une certaine profondeur. Si cela est tout à fait possible et efficace dans des fonds inférieurs à 5 mètres, je l’utilise principalement sur des zones comprises entre 8 et 25 mètres.

Ainsi, même si je pratique la pêche en traction du bord sur des spots spécifiques où il existe un tombant, et donc l’accès aux eaux profondes à portée de lancer, il s’agit d’une technique qui se pratique principalement en bateau.

Par ailleurs, comme nous l’avons évoqué, l’objectif est de créer un fort appel vibratoire notamment pour mettre en évidence notre leurre. Si la traction fonctionne parfaitement dans des zones calmes elle s’avère particulièrement efficace et pertinente dans les zones battues par le courant.

Alors, mes spots privilégiés pour pratiquer la pêche en traction sont les grands plateaux rocheux et les têtes de roches plein jus. Les mêmes têtes isolées dans des zones calmes et profondes ainsi que les épaves sont aussi de très bons spots notamment en pêchant plus haut dans la couche d’eau.

Enfin, sur les zones sableuses, la pêche en traction s’avère parfois particulièrement productive en laissant taper son leurre contre le fond régulièrement pour mettre en suspension des particules éveillant la curiosité des bars. Dans les zones à lançons, cette animation imite peut-être le comportement de ce poisson. L’utilisation de shad allongés est alors une idée judicieuse.

L’animation

Pour animer son shad en traction, l’amplitude est bien souvent le maître-mot. Une fois votre leurre au fond ou à proximité, le départ se fait canne à l’horizontale, voire scion orienté vers l’eau. On réalise alors une grande tirée en amenant sa main droite jusqu’à son épaule gauche, canne presque à la verticale.

Si ce n’est pas indispensable, on essaye souvent d’accélérer le rythme de sa traction au cours de celle-ci, notamment pour lui donner une dernière impulsion en fin de course, allongeant alors cette dernière.

Le leurre, alors au sommet de sa trajectoire, bascule et entame sa descente vers le fond. Il faut alors le laisser couler sans le brider en accompagnant la descente avec sa canne. L’objectif étant d’avoir sa bannière presque totalement tendue pour ressentir la moindre touche mais sans brider son leurre. Contrairement à d’autres pêches, on ne cherche pas forcément à le soutenir mais davantage à l’accompagner.

Une fois en bas, on recommence !

La bascule, cet instant critique !

La touche intervient 99% du temps à la descente, il faut donc être bien concentré et réactif. Mais il existe un moment crucial, qui est la bascule du leurre en toute fin de traction (ou en début de descente) qui est particulièrement critique en termes de ferrage. A cet instant, la canne est à la verticale et on alors très peu d’amplitude pour réaliser un ferrage efficace. Votre concentration doit être encore plus soutenue, surtout certains jours où les touches ont lieu spécifiquement à cet instant.

Les variables de l’animation

Vous connaissez donc l’animation de base pour la pêche en traction, mais vous savez aussi que les prédateurs sont parfois capricieux et qu’il faut alors trouver « l’animation du jour ». Ainsi, si on peut jouer sur les leurres et faire varier leur présentation en jouant notamment sur la vitesse de traction et sur l’amplitude. Dans des zones où le courant est vraiment très fort, on peut notamment chercher à réaliser des tirées plus courtes pour rester proche du fond.

Le grammage de votre tête plombée aura aussi une influence qui peut être déterminante en agissant directement sur la vitesse de descente. Le bon grammage de départ étant le plus léger mais permettant de prendre contact facilement avec le fond. Ainsi la descente sera lente et naturelle.

Enfin, il est aussi possible de jouer sur la hauteur d’eau ou sur l’impact du leurre au fond, régulière ou absente.