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Pêche d’anthologie de l’aïmara en Guyane : un pattern qui rapporte gros !

C’est l’histoire de deux amis partis se couper du monde le temps d’un week-end à la pêche, dans les profondeurs de la forêt amazonienne. C’est l’histoire d’un changement de plan inopiné, d’une stratégie de pêche à réadapter. C’est l’histoire d’un aïmara record qui ouvrit le bal, et d’une série de poissons tous plus imposants les uns que les autres.
Pêche de l'aïmara en Guyane française
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  4. Pêche d’anthologie de l’aïmara en Guyane : un pattern qui rapporte gros !

Si mes deux premiers voyages en Guyane française en 2021 et 2022 furent marqués par une pluviométrie intense en raison du phénomène « La Niña », il n’en est rien cette année. En effet, depuis le mois de juin 2023, les eaux de surface de l’océan Pacifique tropical se sont progressivement réchauffées, faisant faiblir les alizés : c’est le retour d’« El Niño ». Pour le dire simplement, le climat devrait être particulièrement chaud et sec en Guyane pour les deux à trois prochaines années !

Le niveau du barrage de Petit Saut est très bas

Nous sommes à l’aube du 2 mars 2024 lorsque nous manœuvrons la pirogue sur le débarcadère (ou « dégrad ») du lac de barrage de Petit Saut, et la descente n’en finit plus. Alors que la petite saison des pluies devrait tout juste laisser place au petit été de mars, il n’a plu que quelques gouttes au cours des derniers mois, seulement quelques averses anodines. Le niveau d’eau de la plus grande retenue d’Europe (365km2), alors extrêmement bas, continue de baisser chaque jour, inexorablement.

Débarcadère du lac de barrage de Petit Saut en mars 2021 (haut) et mars 2024 (bas)

« Promenons-nous dans les bois »

Sans le moindre réseau, au beau milieu d’un labyrinthe naturel formé d’îlots sauvages et de nombreuses criques (= sources qui affluent vers les cours d’eau majeurs en serpentant sous la canopée), la navigation n’est pas un jeu d’enfant. Les innombrables « chandelles » d’arbres morts vestiges de la forêt amazonienne inondée par la mise en eau du barrage de 1994 à 1995 font à la fois la magie et la dangerosité du lieu. La baisse du niveau d’eau faisant affleurer certains bois durs juste sous la surface, il arrive que le moteur se soulève brusquement et que la pirogue soit chahutée, mais nous continuons de nous frayer un chemin.

Slalom entre les bois : attention aux chutes d’arbres et aux doigts qui dépassent !

Changement de plan

Dans ce contexte chaud et aride, l’assèchement des zones de pêche habituelles force l’adaptation. Sortir de notre zone de confort ne nous faisant pas peur, nous sommes bien déterminés à utiliser les deux jours que nous avons pour explorer une nouvelle crique relativement large. La fraîcheur de celle-ci devrait avoir attiré les aïmaras, sans que sa profondeur ne soit trop faible pour y donner refuge.

Trace de maïpouri (Tapirus terrestris) : le gigantisme et la vie sauvage ne sont jamais très loin !

Alors que nous avançons pirogue chargée à une trentaine de km/h sur l’un des chenaux principaux du lac, une tête dépassant de la surface nous interrompt brusquement dans notre lancée. Le temps pour nous de faire demi-tour, qu’un serpent (Hydrodynastes bicinctus) de plus d’un mètre avait replongé, comme pour nous montrer la voie à suivre. Mais non, trop concentrés à suivre précisément le tracé du GPS, nous repartons sans nous apercevoir que nous venons de dépasser l’entrée de la crique visée.

Plus loin, et trop tard pour rebrousser chemin, d’autres observations animalières nous ralentissent : les grands urubus (Cathartes melambrotus) et un sarcoramphe roi (Sarcoramphus papa) se partagent les entrailles d’un acoupa rivière de bonne taille, sous les cris déchirants d’un couple de aras rouges (Ara macao). Là, une bordure abrupte et ombragée, sur la rive concave d’un méandre, retient notre attention.

Couple de aras et plantes épiphytes, sur un arbre mort porteur de vie !

Le pattern gagnant

Prise dans un contre-courant, la pirogue s’est arrêtée de dériver à une bonne trentaine de mètres du bord. Cette distance n’impressionne pas mon ami, qui catapulte un énorme stickbait au centimètre près sous les frondaisons, ne tardant pas à déclencher les premières attaques. Sagement, je décide de plutôt prendre la mesure du fond, en pêchant la pleine eau. Contrôlant la descente du leurre au premier lancer, je n’en reviens pas : « il y a au moins 7-8m d’eau sous nos pieds, là ! »

Westin Shadteez Slim 18cm

Passés les embâcles qui démarquent quelques plages de sable parsemées ici et là, les épais bois morts laissent place aux blocs granitiques extrêmement abrasifs en profondeur. Je décide alors de tâter le fond à l’aide d’un gros chatterbait, complété d’un shad de 6’’ en texan. Remarquez qu’un simple leurre souple monté en texan avec un plomb à attache rapide de 40g fait aussi l’affaire.

Sachant que les leurres souples font partie du « consommable » lorsqu’on pêche l’aïmara, on se doit d’optimiser au maximum le rapport vibrations/prix ! Pour cela, le Keitech Swing Impact Fat 6,8’’, le Westin Shadteez Slim 18cm et le Illex Dexter Shad 200 sont de bons concurrents.

Sans l’appréhension de s’accrocher, et avec une bannière bien tendue, l’approche payante consiste à aller au contact des obstacles, à accélérer et donner un léger coup de scion pour faire glisser le leurre dessus, avant de le laisser retomber directement. Cela demande de bien distinguer le frottement de la tresse de l’impact du leurre sur l’obstacle, et de la touche du poisson qui intervient lors de la phase de descente, 90% du temps.

Approche schématisée d’une pêche d’obstacles à la descente et à gratter

Un énorme aïmara ouvre le bal

Soudain, après quinze minutes de prospection méthodique, mon leurre vient finir sa course dans la gueule d’un énorme aïmara de plus de 10kg. Bien des fois, il arrive que les plus gros sujets ne fassent pas des touches très violentes, et je comprends vite que le poids sourd qui s’exerce jusque dans mon poignet a de grandes dents et des nageoires ! Le combat aussi est différent : plutôt que de donner des coups de tête secs, le poisson encaisse le(s) ferrage(s) sans dévier de trajectoire. Plutôt qu’un combat de boxe, il s’agit là d’un véritable bras de fer ! Après de longues secondes à batailler, le spécimen le plus vieux et massif que j’aie jamais vu crève la surface en même temps que nos cris de joie effarés retentissent par-dessus la canopée.

Record personnel, ni pesé ni mesuré, mais bien gravé dans ma mémoire de pêcheur !

Redescendu de mon nuage une bonne dizaine de minutes plus tard, fier de ma désormais fidèle Canne Casting Travel Team Daiwa HD – DPSG 643 XXH, et plus que jamais confiant en mon pattern, les aïmaras n’ont qu’à bien se tenir !

Une série d’aïmaras de ce calibre viendront clôturer ce week-end d’anthologie entre amis !

Pas manqué, plusieurs d’entre eux viennent rapidement confirmer que le coup de ligne précédent n’était pas un hasard ! Tous plus goulus les uns que les autres, ces poissons nous emplissent de joie et viennent nous rappeler qu’il est bon de saisir chaque occasion d’adapter sa pêche face aux imprévus !

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