Le matériel pour pêcher le bar à gratter : faire les bons choix !

Exigeante sur le plan de la conduite de ligne, susceptible d’engendrer des accrochages et nécessitant un retour d’informations important, la pêche à gratter nécessite de faire des choix précis et réfléchis en termes de matériel. Faisons le tour d’horizon de nos besoins.

Si l’on prenait chaque technique séparément, on pourrait penser qu’il nous faut un ensemble et une sélection de leurres dédiés à chacune. Heureusement les exigences et caractéristiques sont transversales et avec le même équipement vous pouvez balayer efficacement plusieurs approches. Ainsi, le matériel décrit dans ce sujet pour la pêche à gratter conviendra aussi parfaitement pour la pêche à la volée. Il n’en demeure pas moins la nécessité de faire des choix pertinents au regard du cahier des charges imposé, à savoir, une pêche sur le fond synonyme d’accrocs, d’un retour d’informations indispensable et de précision dans les animations. De la canne au leurre, en passant par la tresse, il est possible de répondre de manière judicieuse à ces contraintes.

Une action de pointe, rapide et résonnante

Précise, tactile, se pratiquant proche du fond, la pêche à gratter ne s’entend qu’avec une canne d’action de pointe prononcée. En effet, cette action spécifique permet non seulement de conduire des animations précises en amplitude mais aussi de réaliser des ferrages efficaces avec des hameçons simples de tailles importantes, parfois texans, c’est-à-dire, non exposés.

Par ailleurs, sur le plan dynamique, votre canne doit avoir une action la plus rapide possible, c’est-à-dire, une fréquence ou vitesse de retour en place très élevée pour maximiser les retours d’informations que ce soit sur le fond ou lors des touches.

Enfin, dans cette même logique de résonnance accrue, vous devez orienter votre choix vers un blank haut module. Ce niveau de carbone étant le plus sonore d’entre tous.

Alors, en fonction des grammages de têtes plombées et de la taille des leurres souples utilisés, vous pourrez choisir une canne de puissance 5-25g à 20-50g dans une longueur comprise entre 6.8 et 7.2 pieds en bateau (2 m à 2,20 m) ou de 7 à 7.6 pieds du bord (2,10 m à 2,30 m).

Une tresse fine

Au-delà de la canne, conduire des animations précises dans le courant ou dans 15 mètres d’eau tout en étant capable d’identifier et différencier les contacts avec le fond ou un prédateur requiert le choix d’une tresse aux qualités les plus aéro et hydrodynamiques possibles. Les tresses fines et rondes en 8 et 12 brins sont alors les plus indiquées pour exercer cette technique. D’une part, elles faciliteront la descente du leurre et vous permettront de conserver votre bannière la plus tendue possible en offrant le moins de prise possible au vent et au courant.

En fonction de la puissance de votre canne, une tresse en PE1 ou PE1.2 (16 à 19/100) reliée à un bas de ligne en fluorocarbone entre 25 et 35/100. Le choix du diamètre sera fonction de l’abrasivité du milieu pêché et des exigences de discrétion.

Par ailleurs, au-delà de la discrétion, le choix de ce matériau pour votre bas de ligne est conduit par sa résistance à l’abrasion. Lorsque l’on pêche à proximité du fond c’est une caractéristique indispensable.

L’incontournable montage Texan

L’usage de l’hameçon texan s’est démocratisé en mer avec l’apparition sur le marché du Black Minnow de Fiiish qui est le roi incontesté des pêches à gratter. De par sa conception, avec ce fameux hameçon caché limitant les accrocs (l’hameçon texan), il a permis à de nombreux débutants de capturer leur premier bar et aux plus confirmés de s’aventurer et de laisser trainer leurs leurres plus proches du fond et des roches. Par ailleurs, son efficacité réside aussi dans sa signature vibratoire engendré par son paddle rectangulaire et transparent.

Cependant, il n’est pas le seul leurre prémonté en texan sur le marché et dans ma boîte. En effet, j’utilise deux autres modèles, à savoir le Blue shad de Flashmer pour ses vibrations puissantes et le Blue Equille de la même marque pour son corps effilé synonyme de descente très rapide et de sa vibration particulièrement fine. Dans les courants du Golfe du Morbihan, c’est mon indispensable !

Si les leurres prémontés sont une source de confort non négligeable, ils limitent cependant le choix du leurre et du grammage. Il existe alors d’autres solutions très accommodantes comme les têtes plombées texan pesant en règle générale de 3 à 14gr. J’aime tout particulièrement la VJ36 de Decoy pour sa polyvalence, la Gambit Texas Jig d’Illex pour les pêches finesses et la Chebu Jig de Sakura pour son articulation en tête.

Enfin, il est toujours possible de glisser un plomb sur votre fluorocarbone en amont de l’hameçon  texan à la manière des pêcheurs de bass en eau douce.

Des shads complémentaires

L’intérêt des têtes plombées texan ou classiques sont que l’on peut y monter n’importe quel leurre souple. Pour la pêche à gratter, il s’agit là d’un avantage incontestable, car cela permet de s’adapter à l’humeur des bars en termes de formes et de vibrations mais aussi de grammages en fonction de la profondeur, du vent, du courant et de l’animation souhaitée.

Alors, dans ma boîte j’ai quelques références de softbaits que je fais tourner lorsque la pêche nécessite des ajustements.

A mon sens, vous devez posséder un shad muni d’un petit paddle, d’un autre avec un paddle plus volumineux et d’un dernier à la gomme dure et réactive pour les pêches dynamiques. Toutes les références peuvent convenir à condition d’être bien présentées et je vous conseille de vous laisser aller à vos coups de cœur, mais pour ma part j’utilise 4 modèles :

• Le One Up Shad de Sawamura pour sa densité et sa capacité à être lancé loin
• Le Turbo Shad de Bass Assassin pour sa résistance et sa gomme dynamique
• Le Yum Pulse pour ses vibrations puissantes et sa portance
• Le Nitro Shad d’Illex (même si ce n’est pas sa vocation première) pour les animations les plus dynamiques et agressives sur le fond ou lorsque le courant est puissant.

De la variété

Afin de proposer des vibrations différentes et souvent lorsque la pêche est difficile, j’utilise d’autres formes de leurres souples, à savoir les Finness avec une queue en V, des pintails et des craws lorsque les bars sont focalisés sur les crustacés.

Mes références préférées sont alors :

• Le Xlayer de Megabass dont le rattle apporte une signature sonore différente
• Le Fin’s de Lunker City
• Le Shad Impact de Keitech et le DoLive Stick d’OSP qui offrent un volume et une densité complémentaires
• L’AX Craw de Reins pour son coté imitatif. Je ne saurais trop vous conseiller par ailleurs de la monter sur un rubber jig si cher aux pêcheurs de bass.

Sur les zones où les vers sont nombreux, il est aussi possible d’employer des worms assez longs, de couleur noire pour rappeler une arénicole, et de le laisser dériver au plus proche du fond. A vue, un montage wacky peut aussi être excellent ! Lentement, dans les couloirs des parcs à huîtres, les touches ne se font pas attendre…

Quelques subterfuges supplémentaires

Il est toujours possible, lorsque la pêche est difficile et que l’on est certain de la présence de poissons, de chercher un élément déclencheur. A ce titre vous pouvez par exemple adjoindre à votre softbait un rattle, de préférence en verre ou avoir recours à des attractants.

S’il existe des leurres imprégnés dans la masse d’attractants vraiment « forts » comme les Gulp de Berkley, j’utilise pour ma part le Nitro Booster Cream D’illex parfum crustacé pour enduire mes leurres. Cet attractant a la particularité d’avoir une excellente tenue sur les leurres souples et tout particulièrement ceux munis de stries.