Dans l’article précédent j’ai d’abord partagé avec vous les informations capitales sur le comportement de ce poisson et où le trouver en street fishing. Dans ce deuxième article je vais vous confier mon retour d’expérience et les astuces peu conventionnelles que j’ai trouvées sur place pour améliorer la qualité de ma pêche.
L’approche classique
Je suis allé pour la première fois en Norvège en 2022 avec mon ami et partenaire de pêche Eliot. Evidemment, nous nous étions renseignés auparavant et grâce à de bienveillants pêcheurs avions déjà une idée des spots de pêche à privilégier et des techniques à utiliser pour leurrer les cabillauds norvégiens.
La pêche a donc débuté en milieu portuaire, le long de quais immenses où la profondeur dépasse les 10 mètres, et nous avons logiquement commencé au shad. En effet la morue étant réputée pour être un poisson peu regardant sur les montages, agressif, opportuniste et très sensible à l’effet de concurrence alimentaire au sein du banc, une pêche de prospection avec des leurres « flashy » permettant de battre du terrain semblait logique. Nous avons rapidement pris les premiers sujets sur des shads roses ou orange entre 4 et 5 pouces, ce qui nous a donné une impression de pêche facile…
L’incompréhension
Cette pêche sans prise de tête au shad peut être très rentable, et je vous conseille de toujours commencer ainsi, en prospectant. Cette approche avait fonctionné de nuit en ce qui nous concerne mais de jour, plus moyen de reprendre la moindre morue de cette façon.
Fort heureusement, la Norvège regorge d’espèces intéressantes à chercher au leurre. Dans les moments difficiles vous pourrez toujours, comme nous, vous rabattre sur une pêche de lieu jaune ou de vieilles car ces poissons sont toujours présents, même en hiver. Néanmoins nous étions principalement venus pour ces fameux cabillauds, et quand en retournant de nuit sur les mêmes spots que la veille nous n’arrivions plus à en toucher un seul, une remise en question s’imposait.
Première conclusion
Après une visite obligatoire chez le détaillant d’articles de pêche local à la recherche d’informations, pour nous entendre dire que c’était le pire moment pour pêcher et que rien ne mordait en ce moment, nous ne baissons pas les bras mais tirons plutôt une première conclusion évidente : nous pêcherons la morue de nuit afin d’optimiser nos chance et les autres espèces nous occuperons durant les quelques heures illuminées de la journée.
Changement de spot
Le soir même nous changeons d’approche et ciblons une passe étroite qui devrait accroître nos chances de passer un leurre devant une morue. Nous commençons la pêche en peignant la veine de courant au shad mais rien ne se passe.
Nous pêchons proche du fond dans 2 mètres d’eau sans pour autant gratter le fond pour ne pas perdre trop de leurres. La zone ne nous parait pas assez profonde pour abriter des morues car nous somme encore plein d’a priori, et nous décidons de changer de spot sans imaginer un seul instant que les poissons étaient bien présents mais que c’était peut-être la technique qui ne leur plaisait pas.
Morue ou black-bass ?
Particulièrement l’hiver, les eaux norvégiennes sont d’une clarté stupéfiante pour le plaisir des yeux mais pas que. Nous somme en train de quitter l’endroit lorsque j’aperçois, dans la lumière d’un lampadaire, une morue fouillant le fond à la recherche de nourriture. Ce poisson évolue dans à peine 2 mètres d’eau, soit une profondeur équivalente à celle de la zone que nous venons de juger trop peu profonde.
Pas le temps de cogiter, j’envoie mon shad illico ! La morue le voit, fonce dessus et au dernier moment fait brusquement demi-tour ! Nous somme surpris par ce refus digne du black-bass le plus éduqué. Je me pose donc quelques minutes pour réfléchir devant mes boites de leurres.
Une nouvelle piste
Si ce poisson se comporte comme un black-bass trop méfiant, pourquoi ne pas le pêcher comme tel ? Me voilà armé de mon meilleur rubber jig en texan associé à une écrevisse en trailer. A peine quelques minutes s’écoulent avant que je n’aperçoive une autre morue en train de s’alimenter. Je pose le jig à quelques mètres, anime jusqu’à ce qu’elle le perçoive puis elle fonce dessus et le sanctionne d’une touche brutale. C’est gagné !
Sur le lancer suivant, j’expédie mon montage en pleine eau et gratte le fond lentement avant de reprendre une nouvelle touche à m’en arracher la canne des mains ! Pendu une nouvelle fois, je tiens quelque chose.
Nous tâtons alors le ventre de ce second poisson. Il est plein de carapaces et la morue régurgite quelques crabes à nos pieds. La réponse est là, ces morues se nourrissent de crabes sur le fond et mon écrevisse est le leurre adapté à la situation.
Ca fonctionne aussi en pleine journée
Très vite le montage « Texas » avec un plomb balle devant une écrevisse remplace le rubber jig. Il nous permet de pêcher sur le fond sans trop nous accrocher et nous rapportera des dizaines de morues durant la semaine. Nous avons d’ailleurs aussi essayé cette technique en pleine journée et même s’il faut reconnaitre que la pêche de nuit rapporte plus de poissons, nous avons réussi à sortir quelques morues sous le soleil d’hiver.
