Découverte des spots de pêche du Morbihan : la presqu’île de Quiberon

Quiberon est une des destinations touristiques les plus prisées de Bretagne, en témoignent les bouchons qui se forment sur l’unique route reliant la presqu’île à Vannes en période estivale. Si les touristes sont nombreux, les pêcheurs le sont aussi en raison d’une richesse piscicole importante et d’une grande diversité d’approches et de pratiques possibles.

Pile et face

La particularité qui fait tout l’intérêt de Quiberon est qu’il s’agit d’une presqu’île avec deux zones totalement différentes à quelques décamètres l’une de l’autre.

Vous trouverez d’un côté une face rocheuse exposée à la houle et au vent d’ouest et de l’autre une baie plutôt sablonneuse et protégée des vents dominants. Ainsi, sur la presqu’île vous pourrez pêcher quelle que soit la météo et trouver systématiquement des spots abrités offrant chacun un grand nombre de possibilités et une grande richesse piscicole.

La pêche coté baie

Côté baie, donc à l’est de la presqu’ile, les pêches de bordure sont les plus intéressantes, même pour ceux qui pratiquent en bateau.

En effet, il s’agit d’une vaste zone de sable au milieu de laquelle vous trouverez évidemment, au « large », quelques blocs rocheux isolés, mais dont la majorité des structures se situent dans la bande des 500 mètres.

De la pointe du Conguel au fort de Penthièvre, les pêcheurs pourront exploiter une alternance de pointes et/ou plateaux rocheux, de sable et de tâches de goémon. Ces lisières sont des zones stratégiques dont les bars savent tirer partie pour surprendre le poisson fourrage et aller à la cueillette de crabes. Il est donc particulièrement intéressant de localiser à travers l’eau claire, les tâches sombres, et de pêcher leurs abords.

Si Les stickbaits, poissons nageurs et leurres souples évoluant en pleine eau à la volée vous apporteront un grand nombre de prises, les prospections méthodiques de ces fameuses tâches de goémons à l’aide d’un rubber jig, à l’instar des pêcheurs de black-bass, vous permettra de ferrer un grand nombre de bars dont certains de très belle taille.

Par ailleurs, si les dorades royales naviguent elles aussi sur ces plages, il existe au nord de la baie une grande zone de parcs à huitres particulièrement intéressante pour cette espèce.

La pêche sur la côte sauvage

La côte sauvage affiche un profil bien différent. Même s’il existe par endroit une succession de petites plages, il s’agit principalement d’une côte rocheuse abrupte battue par la houle lorsque les vents dominants d’ouest et de sud-ouest soufflent sur la Bretagne.

De ce fait, outre les bars et les dorades royales qui sont très présents sur cette zone, il est aussi possible de traquer d’autres espèces et notamment le sar qui aime se nourrir dans les failles rocheuses balayées par la houle.

Pêche depuis le bord

La côte sauvage est ainsi un des « hot spots » morbihannais pour celui qui aime pratiquer les pêches aux appâts et tout particulièrement l’isofishing. Cependant rappelons que cette pratique sur des spots escarpés et battus par la houle nécessite une réelle connaissance de son terrain de jeu et une grande prudence pour pêcher en toute sécurité.

Pour le bar, nul besoin d’investir dans une embarcation pour réaliser de belles sorties. Cette côte exposée offre une multitude de spots et une présence très régulière, voire quotidienne, de prédateurs dans les premiers mètres. Il faudra alors prospecter méthodiquement les pointes rocheuses, les lisières de substrats, les couloirs d’écume et les rencontres de courant pour trouver des bars en activité.

Pêche en bateau

Pour ceux qui pêchent embarqués, un peu plus au large, dans la zone des 10 mètres, il y a de très belles pêches à réaliser aux leurres durs et aux leurres souples à la volée avec des imitations de lançons sur les plateaux rocheux posés au milieu du sable.

Il s’agit d’une zone où les courants sont marqués et la recherche de structures exposées donnent souvent de bons résultats. Il n’en demeure pas moins très important d’identifier les bons moments de marée pour optimiser ses sorties.

La pointe du Conguel

La pointe du Conguel, et plus largement la bande rocheuse qui la relie au phare de la Teignouse, marque la frontière entre les deux zones précédentes ; d’un côté une baie sablonneuse et abritée et de l’autre, une zone rocheuse et exposée.

Compte tenu des changements de relief importants sur cette ligne et de l’exposition à un courant fort, cette frontière est identifiable physiquement par les eaux agitées qui s’y forment. Premières structures exposées lors du jusant, il s’agit d’un point stratégique qui devra être exploiter minutieusement par les pêcheurs de bars !

Ils pourront ainsi trouver des plateaux rocheux autour du phare mais aussi des couloirs de graviers entre les roches que l’on nomment le « grand » et le « petit » trou.  Ces spots sont des zones de passage obligatoires et surtout des entonnoirs concentrant immanquablement la nourriture.

Pour les pêcheurs du bord, la pointe du Conguel est évidemment une zone très pêchée mais qui est productive au baissant comme au montant. Compte tenu de sa fréquentation, je ne saurais trop vous recommander de vous y rendre aux extrémités du jour et/ou la nuit pour y trouver des bars sereins et disposés à s’alimenter.

Les pêches profondes

Si les pêches peu profondes et de bordures sont productives et nombreuses à réaliser sur la zone de Quiberon, il est possible aussi pour les pêcheurs embarqués de prospecter, particulièrement en traction, des pierres plus profondes posées sur les 20-25m.

Jusqu’aux Esclassiers, environ 1 à 1.5 miles au sud du Conguel,  le relief est particulièrement escarpé avec même une faille profonde de 40 mètres. Les pics rocheux exposés sont alors nombreux et abritent eux aussi une belle population de bars. Les Esclassiers et les différentes balises qui jalonnent le sud de la zone sont particulièrement intéressantes au montant, mais demandent un bon bagage technique pour pouvoir les exploiter convenablement.