L’approche stratégique visant à proposer un leurre dont le coloris imite, avec plus ou moins d’exactitude, une proie habituellement rencontrée par la truite, voire recherchée activement, n’a pas d’autre objectif que d’offrir des signaux visuels « conformes » qui permettront de désinhiber un poisson lors de la phase d’attaque. Le niveau de ressemblance peut différer en fonction du choix retenu par les fabricants.
Imiter les proies chassées par la truite
Ainsi, certains modèles tendent à se rapprocher dans le moindre détail de la livrée des poissons « fourrage » qu’ils sont censés imiter, alors que d’autres ébauchent simplement les traits principaux avec un pouvoir de suggestion et d’efficacité quelquefois comparables. De nombreuses marques proposent ainsi leur propre version du vairon dont la présence est incontournable dans nos boîtes. Une imitation de truitelle est également appréciable car la truite n’hésite pas à prélever sa propre progéniture. Pour le reste, les imitations de chabot, de goujon, d’ablette ou de loche pourront utilement figurer dans notre sélection avec la quasi-certitude de tromper la méfiance des truites à un moment de l’année, notamment lors de la concentration de ces poissons durant les phases de reproduction et d’alimentation. Il est ainsi fréquent d’observer plusieurs truites dans de faibles hauteurs d’eau en périphérie des bancs de vairons afférés aux préparatifs nuptiaux dès que les conditions sont réunies.
Des teintes différentes selon les milieux
Si le niveau d’exactitude peut différer d’un modèle à l’autre, la tonalité des coloris peut aussi être pris en compte car les proies de la truite exploitent leur qualité mimétique pour échapper à leur prédateur. Dans l’absolu, il serait intéressant de disposer, par-devers soi, de différentes tonalités en fonction de chaque milieu afin de se rapprocher des proies à imiter avec la plus grande fidélité.
Savoir aussi simplement suggérer
Heureusement, la truite n’est peut-être pas aussi sensible que nous aux détails. Ainsi, une truite qui n’a jamais vu un vairon de son existence l’attaquera sans retenue si ce dernier est convenablement présenté. Sa vue ne lui permettant pas de percevoir certains détails, la robe de la proie peut être simplement suggérée. La présence des « taches juvéniles » sur un poisson nageur suffit généralement à rendre le leurre opérant, en tout cas suffisamment crédible, pour provoquer une attaque.
Certains modèles se sont vus adjoindre des peinture UV qui révèlent leur contraste chromatique uniquement quand ils sont soumis à l’éclairage d’une lampe éponyme pour permettre à notre vue de les voir ; l’œil de la truite les perçoit pourtant aisément, même par très faible luminosité.
Sélectionner un leurre imitatif permet de mettre en place un pattern cohérant, sinon pertinent, notamment quand on découvre une rivière pour la première fois. Les signaux visuels ainsi proposés sont de nature à désinhiber la truite lors de l’attaque, notamment dans les ultimes instants, malgré sa fulgurance.
