C’est avec une semaine de retard que j’effectue mon ouverture de la pêche de la truite. A vrai dire, j’ai hésité à prendre ma carte pour cette saison. Ceux qui parcourent ce site savent que je suis un aficionado de la pêche en mer. Cette pratique demande plus de logistique et il est compliqué de sortir pour seulement 2 heures. En sortant en rivière, et de surcroît en petite rivière ou ruisseaux, je viens chercher ce que je ne trouve pas en mer. Une pêche dans de petits espaces qui demande de la précision ainsi qu’une bonne lecture de l’eau. Ici, pas de sondeur, pas de GPS, pas de moteur puissant pour me déplacer et changer de spot. Les poissons sont plus petits, mais tout aussi funs à pêcher. C’est donc avec une certaine impatience que j’attendais ma première sortie de la saison 2024 dans le Finistère à la recherche de dame fario.
Des conditions optimales
Cette année, les niveaux d’eau sont plutôt bons en raison des pluies abondantes de l’hiver. Et la température particulièrement douce, il faut le reconnaître. J’espère donc trouver quelques truites actives qui réagiront bien aux leurres car je n’ai pas prévu de pêcher aux appâts.
Durant la nuit, quelques averses sont venues tinter légèrement l’eau et augmenter un petit peu le niveau de la rivière. Sur le papier, les conditions restent tout à fait bonnes.
Je ne connais pas du tout le secteur sur lequel je me rends. Je l’avais repéré au détour d’une balade et en fouillant un peu sur Google Map. J’affectionne les rivières de petite taille, qui demandent une certaine technique pour être efficacement pêchées.
Mon matériel pour cette ouverture
Étant donné que je pêche quasiment toujours le même type de rivière, je ne dispose pas d’un fagot surdimensionné de cannes. J’alterne entre 2 modèles.
La première, une canne de 2,03 m de puissance 2-7g qui me permet de pêcher aisément depuis la berge. Sa longueur facilite les lancers lorsque je suis en hauteur. Ce n’est pas celle que j’emploie en wading en revanche.
Son action est assez ronde ce qui permet de limiter les décroches, surtout lorsque les truites décident de me gratifier de quelques chandelles bien senties.
Cette puissance de 2-7g est destinée à l’emploi de petits poissons nageurs de 50 mm comme les Illex Tiny Fry ou Tricoroll, le Power Tail de Fiiish et quelques cuillères taille 2 ou 3.
La seconde canne est plus courte et moins puissante. Elle mesure 1,85 m et offre une puissance de 1-5g. C’est la canne que j’emploie plus tard en saison, lorsque le niveau de l’eau baisse, qu’il n’y a plus de vésicules de truites sur le fond et que je pêche donc en wading. Elle me permet d’employer de petits leurres comme les Tiny Fry 38 d’Illex, les Power Tail de Fiiish en taille 30 mm ou encore les cuillers Smith AR-S en taille 1.
Le moulinet choisi n’est pas le plus petit modèle qui existe puisqu’il s’agit d’un 2500 garni de nylon en 16 centièmes.
Comme vous avez pu le constater, ma sélection de leurres est assez réduite. Quelques poissons nageurs (Tiny Fry 38 mm et Tricoroll 55 d’Illex), quelques cuillères AR-S de Smith et enfin du Power Tail de Fiiish en taille 38 et 30 mm)
Pêcher amont ou aval ?
Généralement, l’ouverture de la pêche à la truite ne correspond pas à la période durant laquelle elles sont les plus actives sur les leurres. Il est nécessaire de pêcher lentement pour les décider. C’est pourquoi, je pêche en descendant la rivière de l’amont vers l’aval.
Ce n’est pas le type d’approche que je préfère car le poisson, nez au courant, peut rapidement déceler la présence du pêcheur. L’approche devra donc être la plus discrète possible !
L’intérêt de pêche « aval » est la facilité de pêcher lentement. Les leurres, et particulièrement les cuillères, nagent tous seuls dans le courant.
Dès que je peux, je passe dans la seconde situation à savoir pêcher en remontant la rivière, de l’aval vers l’amont. Ici, vous serez plus discrets et attaquerez les poissons « dans leur dos ». Cela vous oblige cependant à mouliner rapidement pour animer le leurre qui lui, dévale le courant. Ratio élevé de rigueur !
Cette approche est très efficace lorsque les poissons sont actifs et qu’ils sortent de leur cache pour se saisir du leurre.
Durant cette journée, j’ai pu procéder ainsi en utilisant essentiellement des cuillères AR-S en coloris cuivré. Ce coloris est très efficace lorsque les eaux sont teintées.
Petit poissons mais grand bonheur
Ce type de ruisseau abrite une belle population de truites. Même s’il s’agit globalement de poissons de taille modeste, quelques beaux spécimens s’y sachent ! J’ai pu les apercevoir, les piquer, être le témoin privilégié de leurs chandelles mais sans les mettre au sec, malheureusement, histoire d’alimenter le vieil adage qui veut que ce soit les plus jolis poissons que l’on loupe !
Le comportement des poissons aura changé au cours de la journée. J’ai pêché le bas du parcours le matin, où j’ai constaté l’efficacité du Power Tail qui me permettait de pêcher lentement les zones plus profondes.
En fin de journée, je suis retourné sur la partie haute. Les poissons étaient plus actifs et c’est naturellement en dévalant le courant que j’ai pu capturer quelques jolies petites truites fario.
Mon ouverture 2024 est faite. Sur la journée, une quinzaine de poissons auront été mis au sec. Certes de petites tailles, mais quel plaisir de retrouver ces magnifiques poissons sauvages de nos rivières bretonnes.