Devenir membre premium

Devenez membre Premium et bénéficiez de remises immédiates

Journée magique de pêche à la truite en lac d’altitude et découverte d’une technique redoutable !

L’année dernière, au début du mois de juin, j’ai découvert une pêche que je n’avais jamais vraiment expérimentée auparavant : la pêche de la truite en lac de haute montagne. Je vous propose donc de plonger dans le récit d’une journée mémorable, tant en termes de poissons que de paysages. Et bien sûr je vais vous parler d’une technique qui s’est révélée très efficace.

Au cours d’un trip de quelques jours avec un bon copain en quête de truites, j’ai eu l’occasion de découvrir certains lacs. L’ironie est que j’étais plein d’a priori sur la pêche en lac que j’imaginais fastidieuse et difficile pour des poissons de petit gabarit. J’ai même lourdement insisté auprès de mon binôme pour commencer par de la pêche d’eau vive, mais la pluie en a décidé autrement et après avoir perdu deux journées sur des rivières en crue, nous n’avions plus d’autre choix que d’essayer les lacs de montagne.

Même si les poissons sont souvent de taille modeste en lac d’altitude, chaque truite est une pépite d’or.

Grimper

Le réveil sonne donc  beaucoup trop tôt. Nous voulons être sur le lac au lever du jour à 6h et le périple pour s’y rendre est long et douloureux. Le GPS indique 40 minute de route mais il ne mentionne pas qu’il s’agit presque uniquement d’une piste rocailleuse et raide, peu empruntée à en juger par les blocs de roche que je dois déplacer à la main pour que le Duster puisse continuer son ascension. Après quelques sueurs froides, nous voilà garés et équipés pour gravir cette montagne et atteindre le fameux lac.

A ce stade de l’ascension je souriais encore…

Le terrain est de plus en plus raide et le sentier qui monte en lacets nous semble interminable. Le col me paraît inaccessible vu d’en bas et pourtant les truites nous attendent derrière. Durant la montée nous effrayons quelques animaux à cornes et les vêtements s’entassent sur les sacs à dos pendant que l’on transpire à grosses gouttes. Il faut dire que nous ne sommes pas habitués à ce type d’efforts pour atteindre un spot de pêche…

Enfin, le lac s’offre à nos yeux ! Le décor est à couper le souffle et je souhaite à tous de vivre cela. Alors que nous avons quitté le village en t-shirt au petit matin, je ne regrette vraiment pas la polaire et la veste de ski que j’ai emportées. Le froid de la montagne nous a rattrapé et à plus de 2000 mètres d’altitude. Les  pentes enneigées nous font presque oublier que nous sommes au mois de juin.

On se sent si petit face à la montagne.

Un début de pêche difficile

Nous commençons rapidement à pêcher. Même si le jour est levé, le soleil reste caché derrière les montagnes et le lac est plongé dans l’ombre des pics rocheux. Nous avons froid et les touches ne se bousculent pas.

Le premier plateau ne donne rien, nous entamons donc la pêche que je redoutais, celle de la pleine eau. Le lac est profond et ne connaissant pas cette pêche et les habitudes des truites sur ce type de milieu, j’essaie un peu toutes les couches d’eau sans trop y croire en variant les techniques. Les cuillers ondulantes lourdes laissent place au Black minnow et je m’octroie même un peu de pêche au swimbait sous la surface. Rien n’y fait.

Je décide de repasser un gros minnow, un Megabass Vision 110 en l’occurrence, et là, juste devant moi dans 3 mètres d’eau, une petite truite sort de sous un bloc rocheux et m’offre ma première touche de la journée. Ce n’est pas un monstre mais dans un cadre aussi sublime, une photo s’impose. Mon ami Alexis fait rapidement sa truite également, à l’ondulante, et cette fois encore elle sort de la bordure.

La première du jour. Après la splendeur du cadre je découvrais la beauté de ces truites.

Un poisson fabuleux

La pêche est difficile mais le soleil commence à pointer derrière les crêtes des montagnes. J’ai espoir que ses rayons réchauffent les zones peu profondes et activent les truites.

J’ai pris deux cannes avec moi, l’une est armée d’un leurre souple et l’autre de mon Vision Oneten. Ce minnow flottant l’est encore plus ce jour-là puisque, conformément à la réglementation, j’ai retiré le troisième hameçon sous le ventre. Je n’ai pas pris le temps de le rééquilibrer en collant une pastille de plomb et c’est certainement une erreur…

Désormais face à un énorme bloc de roche immergé dans 4 mètres d’eau, je pêche tout autour au Black Minnow lorsqu’ une grosse frappe résonne jusque dans mon poignet. Je vois le reflet du poisson qui me semble très gros. La truite ne s’est pas piquée mais elle peut revenir. Pourtant, plus rien ne bouge sur mon leurre souple. Je passe donc au jerkbait minnow et j’aperçois la truite qui suit une première fois, sans attaquer. Je pêche trop vite.

Je refais un passage plus lent en marquant des pauses, et la revoilà derrière. C’est un très vieux poisson aux déplacements excessivement lents pour une truite fario. J’ai beau faire des pauses, elle n’arrive pas à se saisir du leurre. C’est trop tard, le leurre est à mes pieds, dans 50 cm d’eau. Je ne peux plus l’animer. Je m’arrête et regarde mon leurre remonter à la surface. Je me maudis intérieurement de ne pas avoir pris le temps de le rééquilibrer…

Mais contre toute attente, semblant ignorer complètement ma présence, cette grosse truite méditerranéenne monte doucement en surface et effectue ce qu’on peut appeler un gobage sur mon jerkbait minnow de 11cm ! Un ferrage, un coup d’épuisette géré de main de maître et c’est l’explosion de joie !

La reine du lac, un poisson de 55cm à la robe étonnante qui m’a laissé sans voix.

Analyse de la situation

Après avoir relâché ce bijou de la nature, je tire mes conclusions de cette prise et des précédentes. Les poissons sont visiblement proches du bord, à proximité des blocs de roche, peut-être pour profiter de la chaleur du soleil désormais bien haut dans le ciel.

Les pauses aménagées lors de la récupération ont l’air d’être les éléments déclencheurs des attaques que nous avons eues. Je prends donc le temps de rééquilibrer mes leurres en collant une pastille de plomb sous la tête de chacun dans le but de les rendre suspending.

Un poisson majestueux leurré par Alexis. Il faut voir ces truites en vrai pour percevoir toute les nuances de leurs robes.

Un véritable festival

Pendant ce temps mon binôme pêche une arrivée d’eau et rentre un deuxième poisson d’exception qui passe lui aussi allégrement la barre des 50 centimètres. Nos espérances du jour en termes de poissons sont comblées et le reste n’est que du bonus.

Je me mets à faire de longues pauses entres mes jerks et rapidement je me fais sanctionner brutalement par un troisième poisson de rêve qui me vaudra ce cliché parfaitement représentatif de notre expérience sur le toit du monde.

Un joyau de la nature vivant dans un lac coincé entre les sommets des montagnes.

Nous avons belle et bien trouvé la pêche. Plusieurs truites s’enchaînent, certaines frôlant encore les 50 cm et d’autres plus petites mais pas moins belles.

Chaque poisson a une saveur particulière, nous faisant oublier la neige en train de fondre dans nos chaussures. Quelques doublés viennent même accentuer la magie de ce moment de partage et de communion avec la nature.

Dans une eau à 6 degrés, les jerkbaits minnow suspending nous ont rapporté bon nombre de truites.

L’ultime spectacle

Après cette partie de pêche exceptionnelle, nous entamons la redescente de la montagne en milieu d’après midi. Soudain au milieu du chemin en lacet, mon ami se fige en fixant un point devant lui. La montagne avait décidé de nous offrir la plus belle des récompenses.

A une dizaine de mètres de nous, trois jeunes bouquetins dansaient un véritable ballet. Ils « jouaient à la bagarre » comme les grand, sautant sur les rochers et se percutant violemment, faisant claquer leurres cornes les unes contre les autres.

En observant autour de nous, nous repérons au total plus d’une trentaine de d’animaux, dont un énorme mâle couché dans la pente un peu plus haut. Ses cornes démesurées sont impressionnantes mais son calme me fait croire qu’il me laissera approcher les petits pour les photographier… grossière erreur de ma part.

À peine me suis-je rapproché des jeunes bouquetins que le patriarche se lève et fonce dans ma direction. Il ne m’en faudra pas plus pour prendre la fuite plus vite que nécessaire !

Nous redescendons finalement jusqu’à la voiture avec de belles images plein la tête. Je me souviendrai longtemps de cette journée là-haut dans les montagnes.

Haut de page