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Pêche des truites farios sauvages en Espagne en nymphe au toc !

C’est à l’heure de la rentrée scolaire, qu’avec un ami passionné, nous décidons de partir à l’aventure de l’autre côté des Pyrénées, pour traquer les grosses truites espagnoles. Dans un premier temps direction le val d’Aran pour une pêche en nymphe au toc sur des parcours sauvages regorgeant de farios de souche méditerranéenne.
Pêche de la truite dans les Pyrénées espagnoles
  1. Pêche des truites farios sauvages en Espagne en nymphe au toc !
  2. A la recherche des grosses truites farios des Pyrénées espagnoles au leurre !

Après avoir longtemps rêvé des truites espagnoles aux mensurations de rêve, en septembre nous nous lançons dans une expédition en terre catalane. L’objectif est simple : découvrir plusieurs rivières et parcours avec deux approches différentes. La pêche en nymphe au toc et la pêche au leurre. Nous nous concentrerons aujourd’hui sur la première.

Les combats sont souvent rudes avec les truites catalanes survitaminées !

La rivière

Pour commencer nous avons choisi un parcours de montagne sur la rivière Noguera Pallaresa.

C’est après une route de toute beauté et la traversée du val d’Aran et de la station de ski de Baqueira (station du roi d’Espagne, rien que ça!), que nous entamons la descente vers la vallée tant convoitée.

Nous découvrons un rio somptueux se faufilant entre les canyons et les falaises abruptes renommés pour l’escalade.

La Noguera prend sa source au Pla de Beret à quelques mètres de celle de la Garonne. A la différence de celle-ci qui coule vers l’Atlantique, la Noguera Pallaressa s’écoule vers le sud. C’est sur un parcours d’une quarantaine de kilomètres que nous avons pris les « cotos » (permis journaliers indispensables à la pratique de la pêche sur un tronçon bien défini. Celui-ci ne dispense en rien la prise du permis annuel).

La rivière alterne entre grands lisses, fosses de plusieurs mètres de fond dans les virages et portions de rapides. Le parcours est interminable et une vie ne suffirait pas à en faire le tour.

Un des paysages enchanteurs de la Noguera Pallaresa.

Pour cette fin de saison le niveau d’eau est correct, plutôt bas et le courant lent et régulier peut toutefois s’avérer soutenu sur les zones de rapides.

Attention, la vie de la rivière est rythmée par les lâchers d’eau du barrage hydroélectrique. Pour toujours pêcher dans des conditions optimales je vous conseille de télécharger l’application « RiverApp » qui permet de connaitre les heures de lâcher et le débit en mètres cubes par seconde.

Ces informations seront capitales pour réussir votre pêche. Elles vous permettront de choisir par quelle partie commencer et par laquelle finir.

En effet, s’il s’est avéré que les premières minutes de la montée des eaux étaient excellentes, les deux heures qui s’en suivent le sont nettement moins. Trois solutions s’offrent alors à vous. Remonter la rivière d’une quinzaine de kilomètres pour retrouver des eaux moins vives et surtout plus claires, profiter de la montée pour déguster le pan tomaquet y jamon et la gastronomie locale ou bien faire la sieste mais jamais trop près de la rivière. Selon les périodes, le niveau peut brusquement monter d’un mètre, la prudence est donc de mise.

La taille moyenne des poissons est considérablement plus élevée qu’en France.

La Noguera Pallaresa est de type moyenne/grande rivière. Elle varie entre 15 et 60 mètres de large. Très fréquentée par les raftings et les canoës lors des lâchers, elle est relativement déserte le reste du temps. Durant quatre jours nous ne croiserons aucun pêcheur. Un véritable luxe !

Nymphe au toc une technique redoutable

La technique utilisée sera celle de la nymphe au toc. A savoir, faire passer une ou deux nymphes en dérive naturelle à l’aide d’une canne anglaise et d’un moulinet.

L’objectif étant de cibler les gros poissons nous nous sommes concentrés sur les veines plus profondes. Pour cela il faut pêcher lourd ! De manière à ce que la nymphe arrive à traverser toute les couches d’eau rapidement. L’idéal est d’utiliser un Javi en bas et une bille tungstène en potence.

Il ne faut pas hésiter à changer en permanence de grammage jusqu’a trouver le combo parfait qui passera à merveille dans la couche d’eau. A mon humble avis la qualité de passage influe plus que le choix des nymphes et la couleur des billes.

Selon la force du courant, le lancer s’effectue à 13, 14, ou 15 heures. Il faut ensuite laisser le fil nécessaire aux nymphes pour qu’elles touchent le fond. La prise de contact se fait par la suite. Il s’agit alors d’accompagner la dérive avec le doigt sur le fil comme pour une pêche au toc classique.

En haut, les nymphes à utiliser en potence. En bas, les Javis et doubles billes à utiliser ne fin de ligne.

Au moindre arrêt de la ligne il vous faut ferrer. Si vous attendez de sentir la touche dans la canne il sera malheureusement bien souvent trop tard.

Pour ce genre de rivière prévoyez du lourd et en quantité suffisante car très souvent le Javi d’en bas reste coincé dans les cailloux et les casses sont fréquentes. Utilisez uniquement du tungstène qui descend bien plus vite et qui a l’avantage d’être moins polluant que le plomb.

Les billes en argent se sont très clairement démarquées ainsi que les Javis moutarde et olive. Les pheasant tail bille cuivre en diamètre de 2 à 4 en potence ont aussi fait des merveilles. N’oubliez pas non plus dans vos boites les perdigones qui n’ont pas leur pareil pour fendre la couche d’eau.

Nous pêcherons quasi systématiquement avec deux nymphes sur la ligne. En plus de permettre d’alourdir la ligne et donc de descendre plus rapidement dans la couche d’eau, cela permet de viser les poissons décollés ou ceux se nourrissants de proies légères planantes dans le courant. Il suffit, selon les conditions et le niveau d’eau, d’adapter la longueur de votre bas de ligne. Seulement 20 centimètres d’écart entre les nymphes dans des rapides peu profonds et jusqu’à 60 centimètres dans les fosses. N’hésitez pas à rallonger et raccourcir sans cesse selon les profils, c’est la clé de la réussite.

Autre avantage, vous pouvez combiner les couleurs pour trouver rapidement ce qui fonctionne le mieux. Exemple : argent en haut et cuivre en bas ou inversement. Vous dégrossirez donc plus facilement, surtout si vous êtes seul. Il vous arrivera même, lors de moments de frénésies, de réaliser un doublé. Attention toutefois à la casse !

En bref n’oubliez pas la potence !

Sacré coup de ligne pour ce doublé de truites !

Le matériel

Nous avons utilisé des cannes anglaises de 3,80 m de type Native idéale pour propulser de petit poids à grande distance.

Un Javi argent, corps noir et tag orange aura su séduire cette truite.

Leur action parfaitement progressive délivre la puissance tout le long du blank sans aucun point dur. Il est ainsi possible de brider les gros poissons tout en protégeant au maximum votre bas de ligne et en réduisant le risque de décrocher pendant le combat. Cela donne une canne très réactive, un confort de pêche incomparable et vous ressentez les frottements sur le moindre cailloux.

Un nylon fluo est indispensable pour bien distinguer sa ligne.

Pour le moulinet, un taille 2500 est nécessaire sans trop alourdir la canne. Je vous conseille la gamme Shimano et notamment le vanford ou le top du top, le Vanquish.

Pour le garnir j’utilise du nylon Varivas super tout Advance Sight édition en 18 centième en fluo. Ce fil sans mémoire de forme est un véritable régal de glisse et se voit à merveille même par temps obscur.

Pour le bas de ligne un nylon ou fluorocarbone Varivas en 16 centième complète parfaitement l’ensemble.

Les robes sublimes des truites catalanes.

Sur ce genre de rivières il est nécessaire de pêcher gros car elles abritent un potentiel énorme de gros poissons. Croyez moi le 16/100 ne nous a pas empêchés de casser à plusieurs reprises sur des poissons.

Un Rigoletto ou indicateur de touche est capital pour comprendre à quelle profondeur évoluent vos nymphes. Il vous faudra souvent l’ajuster en fonction du niveau d’eau.

Pour compléter l’équipement, une bonne paire de wadders et de chaussures de wadding vous seront indispensables . Attention, les semelles en feutre sont interdites en Espagne. L’épuisette est quand à elle obligatoire et bien souvent plus que nécessaire.

Ce qu’il faut retenir

La Noguera Pallaresa n’a rien à envier aux rivières de Patagonie ou de Mongolie. Elle offre un vrai paradis à la fois sauvage et préservé, à moins d’une heure de la frontière française. Comme tout paradis elle se mérite et se respecte. Les accès difficiles, les niveaux d’eau changeants, les poissons capricieux en font un véritable joyau pyrénéen.

Ici, l’absence de pression de pêche ne signifie pas qu’il s’agit d’une pisciculture. Les truites restent sauvages et malignes pour le plus grand bonheur des pêcheurs. En outre, l’Espagne vous ravira par sa culture, sa gastronomie et son sens de l’hospitalité. Il est très facile de se loger à moindre coût (environ 50 euros une chambre d’hôtel pour deux). L’ambiance festive vous permettra de debriefer la « pesca » jusque tard dans la nuit autour de tapas et de vino tinto.

C’est un véritable voyage de pêche qui s’offre à vous mais dépêchez-vous : la fermeture c’est le 15 octobre !

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