Le bon matériel pour partir pêcher l’Aïmara en Guyane française !

Savoir où, quand et comment pêcher l’Aïmara est primordial, mais ne suffira pas si votre matériel n’est pas suffisamment adapté à la pêche en milieu encombré et assez robuste pour contrer la puissance de ces diables d’eau douce. Plus encore, la manipulation de tels poissons dans un environnement hostile et reculé comporte de nombreux risques qu’il vaut mieux savoir prévenir pour ne pas aller au-devant de grandes complications. De la canne au moulinet, sans oublier l’équipement essentiel et les leurres les plus efficaces, nous passerons en revue le matériel utile pour capturer les Aïmaras de Guyane française en toute sécurité.

Un mot d’ordre pour le matériel de pêche : robustesse

Chandelles de black-bass, dents dix fois plus coupantes que celles d’un brochet, puissance d’un silure moyen : voici ce qui doit guider votre choix de matériel pour la pêche de l’aïmara ! Les actions de canne paraboliques ne permettront pas de ferrer efficacement la gueule dure et pleine de dents de l’aïmara. Au contraire, préférez les actions dites « fast », de type spinning ou casting selon votre aisance.

L’idéal est de disposer d’un ensemble Travel en 20-30lbs d’une longueur d’environ 2,20m pour la pêche en zone dégagée (dérives en pirogue), et d’un autre plus costaud en 50-60lbs pour extraire directement les aïmaras de leur repère (approche en track shadow). Pour les personnes recherchant une valeur sûre à un prix abordable, Daiwa et DPSG ont collaboré pour créer une canne parfaitement adaptée au terrain de jeu guyanais : la « Team Daiwa HD ». Cette canne courte et forte vous permettra d’aborder les spots les plus encombrés, sans crainte de perdre les poissons.

Canne Casting Travel Team Daiwa HD – DPSG 643 XXH

Que ce soit en spinning ou en casting, votre moulinet doit être apte à lancer des leurres de 30 à 100g et disposer d’un frein de combat de 10kg de résistance minimum. Personnellement, j’étais équipé d’un moulinet Penn Spinfisher VI en 3500 qui ne m’a jamais fait défaut.

Celui-ci sera garnit d’une tresse de plus de 20kg de résistance, idéalement en 4 brins pour plus de résistance à l’abrasion. Une tête de ligne shock leader en 60 centièmes d’une à deux fois la longueur de votre canne peut être une bonne idée, notamment pour passer entre les gros blocs de dolérite sans abîmer votre tresse.

Enfin, en guise de bas de ligne, vous trouverez sur place de l’acier 49 brins d’1mm de diamètre (véritable câble à vélo), que vous relierez d’une part à un émerillon baril de 100kg et d’autre part à un solide anneau brisé, à l’aide de sleeves doubles (2 à chaque extrémité, pour les plus précautionneux). Cela vous évitera d’exploser des bas de ligne en titanium à la touche, et vous permettra même de sortir les piranhas noirs s’il s’en trouve là où vous pêchez !

Manipuler ses poissons en sécurité avec le bon équipement

Vous l’aurez compris, tout un attirail d’accessoires de pêche supplémentaire sera nécessaire, comprenant une pince à sleeves, à anneaux brisés, ainsi qu’une pince longue pour décrocher les poissons. Cet équipement ne doit pas être négligé, car il permet d’assurer votre sécurité lors de la manipulation des poissons.

Pour ne prendre aucun risque, et éviter des décrochages, trouvez sur place une épuisette à mailles larges et assurez vos prises. Une fois l’aïmara dans le fond de l’épuisette, saisissez-le à l’aide d’un fish-grip avant de décrocher le leurre tel que les pinces Fish Grip Flottantes Flashmer 23cm.

Attention enfin lorsque vous remettez la bête dans l’eau car celle-ci ne demandera pas son reste et pourrait vous arracher le fish-grip des mains pour repartir avec en souvenir ! Pour les plus à l’aise, il est possible de saisir un aïmara par les ouïes, comme pour un brochet, avec ou sans gants de protection.

Leurres et proies naturelles de l’aïmara

Opportuniste et agressif, l’aïmara peut se pêcher avec une grande variété de leurres. En milieu naturel, son menu se compose majoritairement de poissons blancs localement appelés « yayas » ou « carpes ». Ces petits poissons arborent des couleurs très variables selon les espèces, allant des points noirs sur robe argentée, parfois accompagnés de rouge vif, jusqu’au orange entrecoupé de bandes noires. D’expérience, et d’après les dires des pêcheurs locaux sur les meilleurs vifs à aïmara, le signal sang rouge ou l’orange fluo semblent être déclencheurs de nombreuses attaques.

Néanmoins, l’aïmara reste disposé à attaquer n’importe quel animal ayant plus ou moins une taille de proie qui s’aventurerait un peu trop près de la zone d’embuscade, y compris des petits vertébrés tombés dans l’eau et ne se faisant pas assez discrets à la surface. Cela est particulièrement vrai en saison des pluies, lorsque l’eau envahit la forêt où les aïmaras trouvent le gîte et le couvert. Cet opportunisme permet de pêcher l’aïmara en surface avec des stickbaits comme le Sakura Mousty 125 F ou des propbaits comme le Borboleta Woodstock 13.

La pêche de surface garantit les attaques les plus spectaculaires et de bonnes montées d’adrénaline, mais s’avère moins productive qu’une pêche classique sous la surface. L’objectif sera alors d’émettre d’importantes vibrations tout en évitant de s’accrocher dans des obstacles. À ce jeu-là, les gros spinnerbaits et chatterbaits seront vos meilleurs alliés. Sur le Sinnamary, en l’absence de piranhas, vous pourrez utiliser des shads de 6’’ à 10’’ en texan selon la règle suivante : 1 attaque = 1 leurre souple détruit.

Vous porterez une attention particulière à ce que tous vos hameçons soient forts de fer, les hameçons triples Owner ST 66 ou STX 68 TN étant de bonnes références. Enfin, il peut être judicieux d’écraser ses ardillons ou de remplacer ses hameçons triples par des simples, non seulement pour les poissons, mais aussi pour limiter le risque d’accident : gardez toujours en tête qu’un hameçon mal planté peut mettre fin en urgence à une expédition de plusieurs jours reculés en forêt, et entraîner de graves complications !