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Truite au leurre souple : pourquoi miser sur une pêche alimentaire ?

La pêche de la truite au leurre souple revêt de nombreux aspects et subtilités. Ce type de leurres permet de balayer le caractère incitatif qui joue sur l’agressivité naturelle des prédateurs comme le caractère alimentaire de la pêche au leurre. C’est ce dernier point que nous allons évoquer dans cet article.


Lorsque l’on pêche au leurre on pêche spontanément, souvent sans s’en rendre compte, de manière incitative. On joue sur les forts stimuli et les signaux plus puissants que les signaux naturels pour mettre en ébullition les sens des truites et autres prédateurs. Jouer la carte « alimentaire » permet de résoudre de nombreuses situations d’impasse et de leurrer des poissons méfiants et difficiles.

Qu’est que le caractère alimentaire et incitatif d’un leurre ?

La pêche au leurre se caractérise par le fait que nous ne pêchons pas avec un appât vivant ou mort, une proie naturelle, mais avec une création artificielle plus ou moins imitative. Les leurres émettent des stimuli variables. Les pêcheurs connaissent les signaux vibratoires, les signaux visuels, les signaux olfactifs et gustatifs, les signaux sonores qui stimulent les différents sens des prédateurs.

Le choix du leurre est une subtile alchimie de la part du pêcheur pour trouver les stimuli qui vont provoquer une réaction d’attaque de la part des truites et autres carnassiers. Dans l’échelle des stimuli, on trouve en haut les leurres très incitatifs qui possèdent des signaux puissants qui éveillent les principaux sens utilisés par les carnassiers pour chasser, comme la ligne latérale (perception des vibrations et déplacements d’eau) et la vue. Pour la truite, on pourrait dire que l’un des leurres les plus incitatifs et la cuillère tournante.

Cette imitation de lombric a fait mouche !

C’est un leurre qui n’imite pas vraiment un poisson mais qui émet de très forts stimuli visuels et vibratoires.

Dans l’échelle des stimuli toujours, on retrouve en bas, a contrario, les leurres émettant de très faibles stimuli. Avec ce type de leurres on ne cherche pas à surcharger les perceptions de la truite pour qu’elle déclenche son attaque, mais on propose un leurre imitatif, finalement assez peu perceptible, pour provoquer chez la truite non pas une réaction agressive vis-à-vis du leurre, mais une réaction naturelle et mécanique : celle de se saisir d’un aliment, une friandise difficile à refuser, d’une proie naturelle communément consommée.

Quels leurres souples pour pêcher « alimentaire » ?

A part quelques rares poissons nageurs ou petites ondulante, la plupart des leurres n’émettant peu de vibrations et signaux visuels appartiennent à la famille des leurres souples.

Ces types de leurres souples sont très utilisés en compétition. Il permettent en effet de leurrer des poissons déjà sollicités avec d’autres leurres incitatifs dont les forts signaux ont pour effet d’éveiller la méfiance des truites.

Les leurres « alimentaires » sont des leurres souples pour la plupart dépourvus d’appendice vibratoire. Ils sont majoritairement très imitatifs de proies habituelles des truites qui sont pour certaines de vrais friandises, comme les teignes, les larves aquatiques, vers en tout genre ou encore petites écrevisses ou batraciens. Il s’agit de leurres peu expressifs d’un point de vue de leur nage, ce qui déroute souvent les pêcheurs. Le principe est de les faire évoluer comme le ferait une proie naturelle.

Une imitation de fourmi présentée dans un courant a dupé cette sauvage qui refusait les autres leurres incitatifs

Pêcher alimentaire, c’est utiliser un leurre émettant peu de stimuli, mais aussi le présenter naturellement comme une vraie proie.

Les leurres souples utilisés sont donc majoritairement des imitations de larves comme les teignes, de vers de terre (lombrics) ou de petits insectes et invertébrés aquatiques.

Comment bien travailler ce type de leurre ?

Tout l’art de la pêche alimentaire se fait dans la façon de présenter le leurre. Pour un pêcheur au leurre, c’est assez peu intuitif tandis que pour un moucheur, c’est beaucoup plus évident à assimiler.

En rivière, c’est le courant qui permet de faire évoluer votre leurre. La canne permet de l’accompagner et le conduire dans différente veines et de varier la hauteur de présentation de votre imitation. Elle ne sert pas à animer le leurre mais juste à le soutenir et garder un léger contact avec lui. Je dis léger car il faut que la bannière soit semi-tendue. De plus, les lests employés sont parfois très légers ce qui ne permet pas de maintenir la tension dans la ligne.

Le moulinet sert juste de réserve de fil et à récupérer l’excédent de bannière. On se rapproche finalement beaucoup de certaines pêches aux appâts naturels à la différence que les cannes sont souvent plus courtes. Par ailleurs, sachez pour information qu’en compétition, la main doit être toujours en contact avec la manivelle du moulinet et ne dois en aucun cas tenir la ligne, justement distinguer la pêche au leurre de la pêche aux appâts naturels.

Un fario qui s’est laissée tenter sur une dérive bien placée.

En eau stagnante, ce sont la plupart du temps les animations très lentes qui payent, voire le « do-nothing » qu’on traduit par « ne rien faire ». Le leurre est posé au fond, descend lentement entre deux eaux ou reste en surface comme le font de vraies larves ou des vers.

Des résultats surprenants !

Si cette pêche peut se révéler fastidieuse et déroutante, elle procure vraiment de belles surprises ! C’est une pêche fine et subtile, très tactile qui procure beaucoup de sensations rien qu’au moment de la touche !

Les imitations de larves et de teignes sont des classiques pour les truites difficiles.

Elle peut se pratiquer sur toutes morphologies de milieux qui abritent des salmonidés. C’est une stratégie redoutable en compétition mais aussi et surtout sur des poissons méfiants, éduqués et très sollicités.

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