Lorsque l’on pêche le thon rouge, une erreur ou un détail négligé se traduit immanquablement par la perte d’un poisson, voire la casse de matériel. La saison est courte et réaliser un début empreint d’échecs ne met pas en confiance et peut vous faire prendre du retard qu’il sera difficile de combler. Alors, avant que la course derrière les chasses soient lancées, pensez à vous préparer.
Vérifiez que vous êtes en règle
La première chose à faire est de vérifier que vous avez obtenu votre autorisation de pêche aux thons rouge pour la saison 2023 !
Vous trouverez les reneignements nécessaires dans l’article suivant « La réglementation de la pêche de loisir du thon rouge en France ».
Puis il est aussi très important de vérifier que l’ensemble du matériel de sécurité nécessaire pour votre embarcation est en parfait état de fonctionnement et de validité.
Vérifiez votre matériel
Cela sonne comme une évidence et pourtant de nombreux pêcheurs font le point seulement quelques jours avant la reprise. Il est important de vérifier l’état de son matériel, notamment de la tresse que l’on peut éventuellement retourner si elle n’a qu’une saison. Il est aussi indispensable de vérifier que votre moulinet est suffisamment garni pour ne pas vous faire vider la bobine sur le premier rush.
Au-delà de votre ligne, il est important de porter une attention particulière au petit matériel en termes de quantité mais aussi de vétusté. Les hameçons, anneaux brisés, assist ne doivent souffrir d’aucun point de rouille et il est fondamental d’en posséder suffisamment pour l’ensemble de la saison.
De la même manière, faites le point sur la quantité de fluorcarbone restante, les leurres, mais aussi la fonctionnalité de vos accessoires tels que votre pince à anneaux brisés.
Faites le point sur le matériel manquant
Une fois le contrôle effectué, rédigez une liste des éléments manquants mais faites aussi le point sur la saison passée en vous remémorant les différentes phases de sorties pour identifier si un accessoire utile est venu à vous manquer. Cela peut être une paire de gant pour le combat ou le lignage par exemple, une pince plus longue pour décrocher les hameçons, un porte canne supplémentaire ou encore des éléments de confort comme des vêtements techniques ou simplement un thermos, une trousse à pharmacie, etc…
Pas de fausses économies
Une fois ce tour d’horizon effectué ne tardez pas trop à réaliser vos emplettes, un grand nombre d’accessoires sont vite en rupture de stock en début de saison (notamment certains leurres dans des coloris spécifiques) et cela vous apportera de la sérénité avant la reprise.
Attention à ne pas vouloir faire de fausses économies. C’est toujours tentant de choisir des accessoires un peu moins chers et moins qualitatifs en espérant qu’ils feront le job, mais la réalité est que tôt ou tard vous risquez de le regretter… La pêche du thon rouge est une pêche onéreuse que ce soit en termes de carburant ou de matériel, alors ce ne sont pas 50-100 euros de plus investis dans du petit matériel réputé pour sa fiabilité et sa fonctionnalité qui changera fondamentalement l’addition en fin de saison.
Investissez dans une très bonne paire de lunettes
Lorsque l’on pêche sur chasse, la réussite de nos sorties dépend de la localisation des poissons. A ce petit jeu, nous ne sommes pas tous égaux et certains ont des yeux de chat pendant que d’autres, comme moi, ont du mal à distinguer les fous de Bassan tournant au-dessus du bateau… Une paire de lunettes polarisantes, éventuellement à votre vue, de très bonne qualité est un grand plus pour ce type de traque et il ne faut pas hésiter à investir réellement dans cet accessoire pour optimiser les contrastes et votre vue à longue distance.
Vérifiez et révisez vos nœuds
Avant la saison, si vous êtes encore débutant dans la pêche du thon rouge, prenez le temps à la maison de faire et refaire des nœuds. Le nœud au tube notamment, avec parfois des shock leader en 140/100 demande une certaine expérience et un peu d’entrainement. Ce serait dommage d’y passer 20 minutes dans la houle en plein cœur d’une chasse !
Travaillez vos lancers
Les thons rouges peuvent être parfois difficiles à approcher, notamment en fin de saison où ils assimilent le bruit des bateaux à un danger. Il est alors indispensable de placer sa dérive le mieux possible en tenant compte du vent, mais aussi d’être capable de propulser ses leurres le plus loin possible.
Si le matériel utilisé a une influence sur ce paramètre, la technique en a beaucoup plus ! Lancer des leurres (pas toujours gros et lourds) avec de stresses épaisses (PE10 en Bretagne) nécessite de laisser une grande longueur de bannière (environ 2m) et de jouer sur l’amplitude et l’accélération du mouvement.
La maîtrise de l’effet de levier généré par la coordination du bras qui tire le talon et de celui qui pousse le porte moulinet et le rythme du mouvement conditionnent la plus grande partie de vos performances.
Alors prenez 30 minutes le week-end et rendez vous sur un terrain de football ou dans un champ pour vous exercer !
Formez un équipage
S’il y a bien une pêche qui ne se pratique pas seul, c’est bien celle du thon ! Il faut être au minimum 2 pour pouvoir gérer le bateau et réaliser le combat, mais l’idéal est 3 ! C’est donc en amont de la saison que vous devez former un équipage régulier et identifier un groupe d’amis disponibles de manière régulière et motivés pour des sessions d’une ou plusieurs journées à la recherche des thons rouges.
Constituez-vous un réseau
L’objectif principal à chaque sortie, et encore plus aux leurres, est de localiser les poissons. Non seulement cette recherche doit avoir lieu à l’échelle d’une journée mais aussi sur des durées bien plus longues. Ainsi, il est important de se constituer un réseau au sein duquel chacun véhicule avec confiance ses informations. C’est seulement à ce prix que vous gagnerez un temps précieux en amont pour déterminer les zones d’activité du moment et que vous pourrez une fois sur l’eau échanger des informations capitales avec d’autres équipages présents sur zone. Se répartir sur le plan d’eau pour quadriller la zone vaste de plusieurs milles et localiser les poissons permet de multiplier considérablement ses chances de capture.
Faites du renforcement musculaire
Lorsqu’on pêche le thon, les notions de « pêche sportive » et « combat » prennent tout leur sens. La lutte contre des poissons dépassant parfois les 200 kg avec des freins supérieurs à 15kg met nos corps à rude épreuve. Ainsi, je vous recommande chaudement de profiter de l’hiver et du printemps pour renforcer votre endurance, votre force, votre cardio et des zones bien ciblées de votre anatomie, notamment le dos, les cuisses et toute la chaîne abdominale.
