L’installation de l’été rime pour de nombreux pêcheurs avec la reprise de la pêche du black-bass. N’existant pas de période officielle de fermeture, il est officieusement admis que cette reprise se situe au 1er juillet à l’échelle nationale, cela afin de ne pas perturber le cycle de reproduction de l’espèce qui peut s’étaler d’avril à fin juin en fonction des zones géographiques. Le black-bass étant l’espèce qui se déplace le plus rapidement sur la colonne d’eau, on retrouve facilement les poissons à proximité de la surface dès l’arrivée des beaux jours. L’occasion parfaite pour ressentir ces sensations si particulières de les pêcher à vue !
Les différents types de leurres
Pour cibler ces poissons, le choix de leurres se portera logiquement sur des leurres évoluant sur la surface (topwater) ou à proximité de celle-ci. On peut alors spontanément armer sa canne d’un stickbait, d’une frog, d’un popper, d’un wakebait ou encore d’un crawler. Mais lorsqu’il est nécessaire de se faire plus discret en présentant un leurre à l’attitude la plus naturelle possible, alors certains leurres souples n’ont pas leur pareil.
Les Worms
Le premier leurre souple étroitement associé à la pêche du black-bass est l’imitation de ver ou « Worm » qui sera majoritairement présenté en wacky. Ce montage très simple consiste à piquer le worm perpendiculairement en son centre. Vous pouvez également utiliser un petit élastique, l’enfiler sur le worm jusqu’au milieu et passer votre hameçon entre ce dernier et le corps du leurre. Une autre alternative à la fois économique et tout aussi efficace consiste à réaliser le même montage en employant de la gaine thermo-rétractable.
L’animation d’un montage Wacky consiste dans un premier temps à ne rien faire. On lance le montage à proximité du poisson et on laisse la magie opérer. Le leurre, sous l’effet de sa seule densité, va descendre lentement en ondulant plus ou moins en fonction des modèles. la nécessité de l’animer interviendra si toutefois le poisson convoité se montre peu réceptif. Quelques légers tressautements du scion pourront redonner suffisamment de vie à votre leurre pour décider le Bass à passer à l’action.
Le Flick Shake Illex, l’OSP Dolive Crawler ou en encore l’OSP Mimizu sont de véritables références pour la pêche en Wacky.
Les créatures
Une autre catégorie de leurres souples est la très vaste famille des « créatures » qui, soyons francs, sont redoutables pour la pêche du Bass mais ressemblent à tout et à rien !
Ces leurres peuvent être piqués au niveau de leur tête sur un hameçon simple type Wacky (montage Nose Rig) ce qui leur permet de conserver une très grande mobilité. On privilégiera cette présentation pour la pleine eau ou à proximité des obstacles compte tenu du fait que l’hameçon est exposé.
L’animation des leurres souples présentés en Nose Rig, comme en Wacky, consiste à réaliser de petits tressautements à l’aide du scion de la canne de manière à faire onduler le leurre sous le regard du poisson. C’est d’ailleurs pour obtenir cet effet que l’on privilégiera les leurres longilignes. J’affectionne notamment la Dolive Shrimp OSP et le Scissor Comb Illex pour cette approche.
Si la zone est encombrée, on pourra les monter sur un hameçon texan non plombé (Texas Weightless). Ce que l’on perdra en mobilité du leurre on le gagnera dans la possibilité d’aller solliciter les poissons au cœur des obstacles. Le célèbre Fat Ika de Gary Yamamoto est un incontournable.
L’ensemble des leurres évoqués jusqu’à maintenant doivent pouvoir couler naturellement, sans que l’on ait besoin de les lester c’est pourquoi il est important de privilégier les leurres souples salés car, en plus de les rendre plus attractifs, le sel leur confère cette densité coulante.
Le micro Jig
Une autre option est le micro jig. Un des objectifs de l’utilisation de leurres souples pour la pêche à vue est que les leurres coulent lentement de manière à rester le plus longtemps possible dans le champ de vision du poisson. Le micro jig représente l’alternative la plus lestée que l’on réservera lorsque les poissons sont réceptifs est n’hésitent pas à suivre vers le fond un leurre tombé sous leur nez.
La règle est simple : plus les poissons sont difficiles, plus il faudra insister en restant le plus longtemps possible dans leur champ de vision en employant donc des leurres les moins lestés possibles.
La prospection
La prospection lorsque l’on pêche à vue n’a rien à voir avec une prospection classique où l’on va se déplacer et enchaîner rapidement les lancers jusqu’à faire réagir un poisson et obtenir de cette manière des informations. Ici, on prospecte avec ses yeux, on scrute la surface de l’eau jusqu’à apercevoir la silhouette du poisson convoité. Chaque lancer comptera et il sera capital de le réaliser le plus proprement possible.
L’approche
L’approche est évidemment très liée à la prospection. Elle implique d’être extrêmement discret, de parvenir à distinguer un poisson sans que lui-même ne nous ait vu. On évitera alors les ombres portées, les vêtements trop voyants (le blanc est à bannir notamment) et on cassera au maximum notre silhouette. Le port d’une casquette et d’une bonne paire de lunettes polarisantes est obligatoire. Pour ces dernières, les marques Costa et Maui Jim offrent ce qui se fait de mieux en la matière.
La présentation des leurres
Comme nous venons de l’évoquer, chaque lancer compte et doit être correctement réalisé. Il faut autant que possible lancer devant le poisson, qu’il soit en mouvement ou immobile, ou bien largement derrière lui puis passer devant son regard s’il est immobile en pleine eau. En aucun cas il ne faut que le fil ou le leurre touchent le poisson, c’est le plus souvent rédhibitoire !
La présentation du leurre est fondamentale dans cette approche aux leurres souples. Le leurre doit avoir une attitude la plus naturelle possible. L’animation se doit donc d’être minimaliste et se limiter à des petits tressautements du scion de la canne.
Le matériel
Une des caractéristiques de cette pêche est le peu de matériel nécessaire à sa mise en œuvre. Un ensemble spinning pourrait suffire mais en avoir deux avec soi garantit une plus grande efficacité. Cela permet de dédier chacune des deux cannes à deux approches différentes et d’être par conséquent plus réactif lorsqu’il s’agit de changer de leurre.
Par exemple, la première canne, la plus légère, peut être réservée à l’approche en Wacky et Nose Rig et l’autre, plus forte, au Weightless Texas pour pouvoir pêcher dans les obstacles.
Une canne UL (Ultra-Light) associée à un moulinet en taille 1000 sera idéale dans le premier cas de figure et une L ou ML associée à un moulinet en taille 2000 à 2500, dans le second.
En ce qui concerne le fil, il n’y a pas vraiment de règle, chacun voit midi à sa porte. On peut employer, au choix, une tresse fine, du fluorocarbone ou du nylon.
Une pêche ludique et technique
Rares sont les pêcheurs qui n’apprécient pas la pêche à vue (black-bass, chevesne, bar en estuaire, etc) et pour cause, elle donne à voir ce qui reste totalement invisible pour la majorité des autres approches au leurre. Cette approche offre notamment la possibilité d’avoir un retour d’information direct sur le comportement des poissons et de pouvoir adapter sa pêche en conséquence instantanément. D’autre part, il s’agit d’une pêche qui peut être pratiquée par des pêcheurs souhaitant découvrir les joies de la pêche du black-bass (d’ailleurs, c’est souvent à vue que l’on prend ses premiers Bass) comme par les pêcheurs de bass les plus techniques.