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La pêche à vue des carnassiers au leurre, une approche formatrice et addictive !

Pêcher à vue c’est repérer clairement le poisson et lui présenter un leurre, une mouche ou un appât pour tenter de le faire mordre. Cette technique a son lot d’avantages et d’inconvénients mais reste néanmoins ma préférée devant toutes les autres et je vais vous expliquer précisément pourquoi.

Aujourd’hui, La majorité des pécheurs aux leurres pêchent sans réellement savoir ce qui se passe sous l’eau au moment de la touche. Celle-ci arrive de façon plus ou moins inattendue et c’est généralement le premier signe perceptible de la présence de poissons. C’est le procédé logique même pour ceux qui ne sont pas pêcheur : lancer sa ligne à l’eau et attendre la touche. D’ailleurs on le remarque à l’ignorance des passants en streefishing, imaginer qu’il y a des poissons dans le fleuve qui coule devant eux est déjà difficile, mais alors penser que l’on peut les voir est complètement inenvisageable ! Pourtant, essayer d’attraper un poisson que l’on a vu avant est loin d’être anecdotique et c’est même une approche à part entière.

Définition de la pêche à vue

Chaque pêcheur qui a fait preuve d’un minimum de réflexion s’est rendu compte que la tenue des poissons qu’il recherche n’était pas liée au hasard et que pour croiser plus souvent la ligne avec les poissons, il fallait essayer de deviner où et quand les trouver.

De ce point de départ, chacun a établi ses propres théories. Nous allons chercher à repérer les mouvements d’eau trahissant les poissons fourrage, la cache potentielle qui pourrait abriter un carnassier ou encore les remous qui permettent de confirmer sa présence. Mais l’étape suivante, et c’est ce qui nous intéresse dans cet article, c’est de voir de nos propres yeux le poisson ciblé et bien sûr lui présenter un leurre tout en le gardant à vue.

Le chevesne est le poisson le plus pêché à vue. Il est assez facile à repérer proche de la surface durant les fortes chaleurs.

Trouver le poisson

Comme dit précédemment, une fois que l’on a identifié différents aspects du comportement du poisson convoité tels que l’endroit où il trouve sa nourriture, l’heure à laquelle il s’alimente ou encore les zones de repos qu’il affectionne, il va être beaucoup plus facile de savoir à quel endroit regarder.

Et pour peu que l’eau soit assez claire et que la météo soit de notre côté, nous allons probablement réussir à voir de nos propres yeux le poisson que nous recherchons. A l’exception de certains prédateurs qui, parfois, affectionnent nager en pleine eau proche de la surface comme le chevesne, l’aspe, le black-bass ou encore le silure, les autres préfèrent généralement se déplacer proche du fond.

Les zones peu profondes où l’on aperçoit le fond de l’eau sont donc à privilégier pour les pêches à vue. Les conditions météo les plus adéquates pour bien voir dans l’eau sont évidemment le milieu d’une journée ensoleillée et sans vent, mais cela ne correspond pas toujours aux phases d’activité des carnassiers. A vous de trouver le juste milieu entre visibilité et conditions favorables à l’alimentation des poissons recherchés.

Un peu de pratique sera également nécessaire pour que votre œil s’habitue à reconnaitre la forme d’un brochet immobile au milieu des branches ou le mouvement de la queue d’un silure dans le courant entre les algues.

Les black-bass, comme beaucoup d’autres poissons, font preuve de mimétisme pour ne pas se faire repérer.

L’intérêt de la pêche à vue

La pêche à vue est de loin ma préférée car je trouve qu’elle est une source d’apprentissage très importante sur le comportement des poissons. Avant même d’essayer de le pêcher, observer le poisson dans son élément permet d’en apprendre beaucoup sur lui. Il m’arrive même de partir me promener sur des spots de pêche à vue sans canne, pour ne pas être tenté de lancer. Cela me permet de prendre le temps d’observer les carnassiers en toute discrétion.

Aussi, une fois que l’on a lancé, je trouve extrêmement intéressant de pouvoir observer la réaction du poisson et particulièrement son comportement quand le leurre tombe dans l’eau. comment perçoit-il le fil ? Le bruit du leurre sur le fond le gêne-t-il ? Quelles animations lui plaisent ou l’effraient ? Comment réagit-il une fois qu’il a prit le leurre dans sa gueule ? etc. Toutes ces choses dont on ne peut pas être tout à fait certain en pêchant « sous l’eau » deviennent limpides lorsque l’on a le leurre et le poisson sous les yeux.

En pêche à vue, il est plus facile de sélectionner les gros poissons comme ce bar de plus de 75cm.

Le point négatif de la pêche à vue

L’inconvénient principal de cette pêche est que l’action de pêche en elle même se fait plus rare. En effet, la majorité du temps est consacrée à chercher le poisson et les lancers sont beaucoup moins fréquents. Dans cette approche la prospection s’effectue avec les yeux et non plus en multipliant les lancers. Cela peut être source de frustration pour certains.. Autant que le fait de voir un poisson sans pour autant réussir à le faire mordre mettra certains tempéraments à rude épreuve.

Le rubber jig est particulièrement efficace sur les brochets en pêche à vue.

Le matériel à utiliser

Le matériel va bien entendu dépendre des poissons recherchés et de vos préférences. Néanmoins il y a quelques incontournables que je vous conseille d’emmener quelque soit l’espèce recherchée.

Tout d’abord, le plus important est une bonne paire de lunettes polarisantes. Elle permet de mieux repérer les poissons autant qu’elle protège vos yeux des longues heures à scruter l’eau.

Pour la canne je vous conseille une puissance M (spinning ou casting), excepté pour le silure. Cette puissance de canne relativement légère vous permettra de gagner en précision de lancer, en discrétion et d’animer des leurres entre 3 et 20 grammes.

En effet, pour la pêche à vue je privilégie des leurres qui peuvent rester pêchant à l’arrêt ou presque et sur des distances très courtes. Ces leurres sont donc souvent de petite taille, la difficulté n’étant pas de faire se déplacer le poisson pour une proie mais de déjouer sa méfiance avec un maximum de discrétion, tant dans l’approche que dans le montage.

Grosse perche prise à vu au worm dans une eau cristalline.

Un bas de ligne en fluorocarbone de diamètre assez fin est de rigueur pour les poissons méfiants en eau claire. Toutefois, il doit être suffisamment résistant pour ne pas casser sur les poissons. Le but n’est pas de laisser des leurres dans la gueule de ces derniers.

Les leurres adaptés

Pour les leurres je considère à titre personnel que certaines références sont indispensables :

  • Le rubber jig est de loin le leurre le plus tout terrain ! Associé à une écrevisse ou à un petit shad en trailer, il m’a permis de prendre énormément d’espèces à vue (brochet, bass, truite, perche, silure, sandre, carpe, chevesne, barbeau, aspe, bar, lieu, morue, congre, etc.)
  • Tous les poissons d’eau douce en France se nourrissent de vers. Un worm est donc un leurre à avoir en toutes circonstances.
  • Un minnow suspending est également un atout de taille. Il permet de s’arrêter devant le poisson pendant plusieurs secondes sans pour autant être sur le fond.

Pour le reste je vous en reparlerais plus précisément dans des articles dédiés à chaque espèce.

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