Le titre de cet article est quelque peu trompeur car il n’existe pas un seul ensemble ultime pour pêcher le brochet au Jerkbait minnow. L’emploi de tel ou tel ensemble canne/moulinet dépendra des conditions de pêche, du biotope. Néanmoins, et même s’il est vivement conseiller de s’équiper d’un matériel adapté, pas besoin de stocker 36 cannes différentes pour cette technique, une canne casting Medium Heavy va répondre à la grande majorité des situations.
Faire le choix de la bonne canne
Il est tout d’abord important de préciser que la mise en pratique de cette technique pour la recherche spécifique du brochet pourra se faire indifféremment avec du matériel spinning ou casting. Même si j’ai personnellement une nette préférence pour le casting, cela pour des raisons diverses dont je reparlerai plus bas, je vais utiliser 3 ensembles dont un principal, casting. Si ces 3 ensembles vont différer en bien des points, elles auront toutes en commun leur action.
Cette action sera une action de pointe rapide (Fast ou Extra Fast) mais conservant ce qu’il faut de souplesse pour amortir les touches et optimiser le taux de réussite au ferrage. L’action doit permettre de retransmettre parfaitement, et avec précision, l’animation initiée par le pêcheur. Avec une canne trop souple la précision serait moindre et la canne absorberait une partie de l’énergie déployée par le pêcheur pour animer le leurre.
Les cannes casting
L’ensemble de base pour la pêche du brochet au Jerkbait minnow permettant de répondre à la majorité des situations est constitué d’une canne type Medium Heavy (MH) de puissance de lancer d’environ 7-28g. L’équivalent en spinning se retrouvera avec une canne MH voire H de 10-40g ou 15-50g.
L’idéal dans les 2 cas est d’avoir une canne n’excédant pas les 2,20 m de manière à pouvoir correctement animer canne basse sans être gêné. D’autre part, un talon court, sans être indispensable, est le bienvenu.
L’autre canne casting que je vais employer est une canne de type Heavy (H) d’une puissance de lancer de 15-60g. S’il est tout à fait possible d’utiliser ce type de canne pour pêcher convenablement le brochet au Jerkbait minnow, il ne s’agit pas d’une canne spécifiquement développée pour cette utilisation. Elle est avant tout ma canne par défaut lorsque je n’embarque avec moi qu’une seule canne pour partir pêcher le brochet. Elle me permet de couvrir un large panel de techniques différentes et s’en sort plus qu’honorablement lorsqu’il s’agit d’animer un Jerkbait.
Les cannes spinning
Je vais utiliser des cannes spinning de longueur équivalente (2,15 m environ) mais de puissance différentes. Je vais avoir recours à la première, de type MH et d’une puissance de lance de 7-28g, lorsqu’il y aura besoin de « Donwsizer », c’est-à-dire descendre en taille de leurre, généralement avec des Jerkbait minnow de moins de 10 cm. Cela peut s’avérer nécessaire lorsqu’on a affaire à des poissons méfiants (plus un leurre est petit, plus sa présentation sera naturelle) ou bien que ces derniers sont focalisés sur une taille de proie bien particulière et que rien ne les en détourne.
La deuxième canne est une spinning de 10-50g dont je vais principalement me servir dans les grands espaces, embarqué ou du bord, lorsque la distance de lancer est un critère essentiel pour à la fois battre du terrain plus rapidement, atteindre des distances au-delà desquelles les poissons sont moins souvent sollicités ou pour aborder les postes de plus loin dans un souci de discrétion, ce qui est régulièrement le cas en eau claire notamment.
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Le moulinet
Sur les cannes casting les moulinets que j’emploie ont en commun leur profil très plat pour une meilleure prise en main et une dextérité parfaite, leur légèreté pour un plus grand confort lorsque l’on anime des heures durant car cette technique sollicite beaucoup le poignet ainsi que leur ratio intermédiaire associés à des récupérations d’environ 75 cm par tour de manivelle.
Ce type de ratio « polyvalent » a ma faveur pour la pêche au Jerkbait minnow car il permet de rester précis dans les animations. On peut facilement, mais pas trop vite, récupérer l’excédent de bannière après chaque animation. Sur les phases de pauses prolongées, lorsqu’il est très important que le Jerkbait reste immobile en suspension dans la colonne d’eau, un ratio trop rapide pourrait facilement occasionner une récupération trop rapide de la bannière, générant alors un mouvement parasite du leurre. A l’opposé, un ratio trop lent, ne permettrait pas de garder facilement le rythme d’une animation cadencée en Jerking.
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Le corps de ligne
Les goûts et les couleurs varient sur la question. Les puristes, généralement les pêcheurs aux leurres largement influencés par la culture du Bass Fishing (le Jerkbait minnow étant un leurre développé initialement pour la pêche du black-bass) à la japonaise ou US, auront tendance à logiquement utiliser un corps de ligne en fluorocarbone pour pêcher avec des Jerkbaits minnow.
Même si je souhaite tester cette option bientôt, je fais partie de la masse qui emploie de la tresse en corps de ligne pour la grande majorité des techniques de pêche que je mets en œuvre. J’utilise une tresse 8 brins en PE 2, à la fois fine, souple (ce qui est important lorsqu’il est impératif de détendre sa bannière sur les phases de pauses) et au profil très régulier.
Tête de ligne et bas de ligne
A la ligne j’ajoute généralement un bas de ligne de discrétion en fluorocarbone en 35°° que je prolonge par un bas de ligne entre 30 et 40 cm en fluorocarbone. Le diamètre de ce dernier est une histoire de compromis. En effet, lorsque l’on pêche avec des Jerkbaits minnow suspending il est impératif de conserver les propriétés mécaniques du leurre, en d’autres termes, que le leurre puisse toujours rester immobile sur les phases de pauses, même prolongées. Un bas de ligne trop lourd aurait tendance à le faire couler.
Bien entendu cette contrainte varie en fonction de la durée des pauses qui, elle-même, est très liée à la saisonnalité. En effet, plus on avance en saison, plus l’eau se refroidit, plus les poissons mettent du temps à digérer et donc moins ils sont actifs. Il faut donc allonger les temps de pause. En début de saison les animations pourront être plus rapides et l’influence du diamètre, et donc du poids, du bas de ligne sera moindre.
En général, je vais employer un fluorocarbone de 73°° maximum et descendre jusque sur du 64°°, très rarement en dessous.
Dernier détail, et notamment pour respecter les propriétés mécaniques du leurre, je relie le leurre par un nœud-agrafe. L’emploi d’une agrafe rendrait l’ensemble disgracieux et aurait surtout tendance à alourdir le bas de ligne.