Dans le dernier article paru dans la rubrique Mouche des Carnets de Pêche DPSG intitulé « La pêche du bar à la mouche sur chasse, une approche de saison ! » et disponible ICI, nous avons commencé à survoler une sélection de matériel. Ce second article, plus approfondi, vous permettra, je l’espère, d’y voir plus clair.
La canne à mouche
Choisir la canne peut être un vrai casse-tête quand on ne pratique pas la mouche en mer. Au cours de mes nombreux échanges sur les comptes internet dédiés à mon livre, ce sont souvent les mêmes interrogations qui reviennent. Dans l’ordre, on retrouve la puissance de la canne, son action et enfin, la longueur de celle-ci. Il ne faut pas non plus négliger la qualité des éléments qui composent la canne. Les anneaux ou le porte-moulinet, par exemple, sont des éléments essentiels qui doivent résister aux conditions rudes de l’eau de mer.
La puissance de canne à privilégier
De nombreuses marques de cannes (Hardy, Vision, TFO, etc) pour pêcher à la mouche en mer proposées sur le marché sont en carbone ou en fibre de verre. Les puissances sont prévues pour des soies allant de 7 à 14, voire 16 pour des poissons surpuissants comme le Sailfish ou les gros thons.
Pour la pêche du bar sur les côtes françaises, je vous conseillerai une canne de puissances 8 ou 9. Vous me direz : pourquoi ne pas utiliser une canne de puissance en dessous ou au-dessus ? Elle ferait le job pourtant ?! Je vous répondrais oui et non…
Une canne prévue pour une soie inférieure à 8 pourra combattre les bars, y compris de gros spécimens, mais dans des conditions bien particulières : sur des journées sans vent par exemple. A contrario, les cannes prévues pour des soies supérieures à 9 sont la plupart du temps, trop lourdes pour pêcher plusieurs heures et souvent si puissantes que vous décrocherez de nombreux poissons.
Pour ces diverses raisons, une canne en soie de 8 ou 9 est donc la plus appropriée. Légère et suffisamment puissante, elle vous permettra de lancer dans toutes les conditions météorologiques ou presque, et de vous confronter aux petits comme aux plus gros spécimens. Son intérêt vient aussi du fait qu’elle vous permettra d’écourter les combats pour une relâche dans les meilleures conditions possibles, aspect non négligeable pour le respect, la survie et la préservation de notre poisson favori.
Le choix de l’action de la canne
Un autre aspect à prendre en considération est l’action de la canne selon votre approche.
Si vous recherchez les bars à vue ou sur des chasses, il est préférable de choisir une canne d’action rapide (« action Fast »). Elle vous permettra de lancer vite et loin (possibilité d’arracher 10 à 15 mètres de soie), de replacer, si besoin, la soie dans la bonne direction pour capturer le poisson, à condition d’être un bon lanceur bien entendu !
La canne d’action rapide conviendra aussi pour la pêche en prospection.
En revanche, je déconseille ce type d’action à un débutant car ces cannes sont souvent beaucoup plus raides en pointe et si vous n’avez pas le poignet assez souple, vous essuierez de nombreux décrochages…
Il existe des cannes d’action plus lente (« Medium Fast »), très souvent conçues en fibre de verre. Leur action pourra être comparée à une action parabolique : la canne pliera sur toute sa longueur ou presque, lors du lancer. Ces cannes permettent de corriger assez facilement les erreurs lorsqu’on débute, notamment lors du combat avec le poisson, évitant ainsi de le perdre. Avec ce type de cannes, lancer de grosses mouches se fait sans trop d’effort.
Enfin, je vous conseille de choisir une canne type mer car les anneaux et le porte-moulinet sont conçus pour résister plus longtemps à la corrosion.
Le moulinet mouche
Le choix est vaste (Reddington, Vision, TFO). Certains moulinets sont usinés en alliage d’acier, parfois ornés de gravures magnifiques et à la pointe de la technologie. D’autres sont beaucoup plus basiques, entièrement moulés en composite mais sont aussi très fonctionnels.
En mer, le moulinet est mis à rude épreuve. Il est au contact d’une eau salée et subit parfois les projections de sable ou de petits graviers ce qui endommage le mécanisme. Le frein est aussi très sollicité lors des rushs avec de gros poissons.
La bobine doit contenir suffisamment de backing (au moins 200 mètres de 30 lbs pour combattre les gros poissons), ainsi que votre soie. J’ai une petite préférence pour les modèles de soies intermédiaires de la marque Scientific Anglers car ils sont très polyvalents. Avec, il est possible de pêcher à vue, en prospection, sur des chasses du bord ou en bateau.
Concernant la soie, cette dernière ne doit pas prendre la forme de la bobine, ce qui entrainerait par la suite une mauvaise glisse dans les anneaux de votre canne et par conséquent un mauvais lancer.
Pour toutes ces raisons, je vous conseille un moulinet en « large arbor » (moyeu large), équipé d’un frein suffisamment précis et étanche, en soie de 8 à 10.
Le poids du moulinet
Le poids du moulinet a aussi son importance. Il vous permettra d’avoir un bon équilibre avec votre canne, et de pêcher sans trop de fatigue.
Pour conclure cet article, sachez qu’il n’est pas nécessaire de dépenser une fortune pour vous équiper. Le choix de votre matériel sera guidé par vos goûts et votre portefeuille. Je vous conseille d’essayer les cannes chez votre détaillant ou avec un ami qui en possède une.
L’entretien du moulinet
Il est aussi très important de bien entretenir votre matériel après chaque partie de pêche en rinçant soigneusement vos cannes et moulinet à l’eau douce et tiède pour dissoudre le sel. Ce petit geste ainsi qu’une bonne révision et graissage de votre moulinet à la fin de la saison prolongeront la vie de votre matériel.
