La pêche du bord de mer est une pratique très intéressante qui n’a rien à envier à celle en bateau. Pour de nombreux pêcheurs, il semble compliqué de réussir à piquer de beaux poissons. Eh bien, nous allons voir que cela est faux. En fin de saison, je délaisse même les sorties en bateau pour me concentrer sur la pêche depuis le rivage à la recherche spécifique du bar. La saison s’y prête et la connaissance des spots me permet de réussir de jolies sorties avec de beaux poissons à la clé ! Suivez-moi lors de ma dernière sortie sur la côte du Cotentin.
Choisir son moment de pêche
J’apprécie tout particulièrement sortir tôt le matin et être au bord de l’eau avant que le soleil ne se lève. J’ai profité d’un début de marée montante avec un coefficient de 80 pour me rendre au bord de l’eau sur une zone que je connais bien.
Il s’agit d’un banc de sable sur 6 à 8 m de fond qui vient border une zone de laminaires et de rochers. Les poissons sont postés à l’affût dans les algues, à la lisière sable/roche et sont prêts à se saisir de leurs proies. Connaissant la zone, j’ai décidé de ne pas bouger de place et de pêcher un seul secteur en attendant le bon moment, celui où les poissons se mettrons en activité.
Mon matériel pour pêcher le bar du bord
J’emploie le même ensemble tout au long de l’année pour mes sorties du bord. Ici, les contraintes sont particulières et différentes de celles en bateau.
Ensemble canne/moulinet
La première contrainte est de réussir à avoir une bonne distance de lancer. Pour ce faire, vous pouvez opter pour une canne longue (entre 2,40 m et 2,70 m). Je suis partisan des cannes plus courtes qui rendent plus simple l’animation des leurres. Je compense cela en sélectionnant une tresse de qualité, bien ronde et qui glisse dans les anneaux pour gagner en distance de lancer.
Une canne de 2,10m à 2,30 m d’une puissance de 10/30 grammes ou 15/40 gr sera adapté. Associé à cette canne, un moulinet léger en taille 3000 conviendra parfaitement.
Ligne et bas de ligne
Du bord, la ligne sera plus exposée aux frottements contre les rochers. Je sélectionne une tresse en PE1 à laquelle est raccordé un bas de ligne en fluorocarbone en 30 centièmes.
Habituellement, je mets 1,80 m à 2 m de bas de ligne. Lorsque je souhaite plus de discrétion (par eaux claires ou temps ensoleillé) j’allonge mon bas de ligne jusqu’ à 3 m .
Un choix judicieux de leurres
Du bord, j’aime voyager léger. C’est d’ailleurs ce qui différencie ces sorties à celles en bateau. J’apprécie pouvoir me déplacer aisément dans les rochers sans être encombré par trop de matériel.
Pour ce faire, j’ai effectué une sélection minutieuse de leurres. Pour les stocker j’emploie une sacoche en bandoulière qui me permet d’avoir accès directement au matériel. Je préfère cela aux sac à dos qui demande à chaque fois de poser le matériel puis le sac.
Les leurres de surface
J’ai toujours avec moi 2 ou 3 leurres de surface. Mon incontournable Heddon Super Spook dos jaune que j’emploie par mer agitée. Son dos jaune permet de le suivre facilement à la vue.
J’ai depuis peu découvert la nouveauté 2023 de Fiiish, à savoir le Biotop en coloris blanc. J’emploie ce leurre par mer plus calme et lorsqu’il est facile de garder le contact visuel.
Enfin un Asturie 130 coloris Ghost Lançon vient compléter ma sélection. Celui-ci me permet de lancer très loin, de pêcher rapidement canne haute et de couvrir rapidement une large zone.
Les leurres souples
Pour les leurres souples, j’ai pris le parti de n’avoir qu’un choix très limité, que ce soit en taille et en coloris.
Du blanc, du kaki ou ayu et du bleu. Concernant les grammages, j’emploie des têtes comprises entre 12 et 25 grammes.
Ma sélection personnelle est constituée du Nitro Shad d’ILLEX en taille 120mm, du Black Minnow 105 et 120 mm de Fiiish. Un ou 2 exemplaires en taille 140 mm peuvent venir compléter cette sélection.
Les poissons nageurs
J’apprécie employer les poissons nageurs pour couvrir très rapidement une zone. Je les anime de façon simple qui se résume en une récupération rapide et linéaire entrecoupée de quelques pauses d’environ une seconde. La touche est brusque et vous stoppera net.
Du bord, j’emploie des leurres à bavette assez courte. Sachez que plus celle-ci est longue et plus votre leurre descendra profondément.
Ma sélection personnelle est composée du DUO Tide Minnow Slim en taille 120 et 140 mm ou d’autre poissons nageur du même type. Exceptionnellement, sur certains spots bien précis assez profonds, le DUO Hacker 105 SP est très efficace. Ce leurre plonge entre 3 et 3,50 m. Il m’apporte de très bons résultats et c’est d’ailleurs mon favoris lorsque je pêche en bateau.
Au total, je n’ai pas plus de 15 leurres souples et 3 leurres durs avec moi.
Etre attentif au moindre indice
Du bord vous ne disposez que de vos yeux pour déceler l’activité sous-marine. Ici, pas de sondeur comme en bateau. Ne soyez pas frustrés, cela est un excellent exercice d’apprentissage.
Ayez l’œil partout, cherchez le moindre remous à la surface, les zones de courant, les tâches de sable qui sont d’excellents spots de pêche (J’en parlais d’ailleurs dans l’article disponible ICI).
Gardez l’oreille tendue et décelez le moindre cris de sterne. Ces oiseaux marins poussent des cris stridents qui sont d’excellents indicateurs. Elle montent haut dans le ciel avant de se placer à la verticale des proies. En dessous, soyez-en certains, les bars ne sont pas loin !
Varier les leurres
Vous comme moi nous possédons à coup sûr un choix de leurre conséquent et pourtant nous avons tendance à utiliser souvent les mêmes. Certainement par habitude ou par fausse croyance.
Varier les leurres permet de proposer différentes sonorités, tailles, coloris ou vibrations aux poisons. Ceux-ci peuvent s’habituer à une certaine sonorité. En proposant quelque chose de nouveau, il est possible de déclencher une attaque.
Si je perçois de l’activité en surface, je vais commencer par un leurre de surface. En fonction de l’état de mer, de la distance à atteindre je vais sélectionner un modèle en particulier.
Dans le cas où je ne perçois aucune réaction, je vais prospecter sous la surface en alternant poissons nageurs et leurres souples animés plus ou moins rapidement.
Après une dizaine de lancers, s’il n’y a aucune réaction, je me décale un peu. Il est inutile d’insister pendant des heures sur un spot sans résultat. Il est préférable de revenir un peu plus tard.
Changer l’angle de pêche
En se décalant de quelques mètres par rapport au spot visé, vous allez changer l’angle d’attaque. Par exemple, au au lieu de pêcher de l’amont vers l’aval, vous allez remonter la veine de courant. Vous allez alors offrir un autre angle de présentation du leurre aux poissons postés. Ce petit détail n’est pas à négliger. Il m’a permis parfois de débloquer certaines situations qui semblaient figées.
Vous devez également tenir compte de l’environnement dans lequel vous pêchez pour choisir le bon leurre. Son animation dépendra forcément du comportement des poissons. Encore et toujours la réussite de la sortie passera par une bonne observation de la zone. Nous découvrirons comment procéder dans le prochain article.
