En cette fin de mois de juillet, la météo est très capricieuse et les créneaux sont peu nombreux. La moindre occasion doit être saisie pour une sortie en mer à la recherche des thons rouges. Ceux-ci sont bien présents depuis maintenant plusieurs semaines. La dernière sortie (dont le compte rendu est disponible ICI) nous a permis de trouver des chasses impressionnantes comme j’en avais rarement vues.
Certes, ces chasses monstrueuses sont magnifiques pour le spectacle, mais elles sont extrêmement compliquées à pêcher en raison de la densité de poissons. Pour exemple, sur huit poissons ferrés seulement deux arriveront au bateau. La perte de ces 6 poissons fait toujours suite à des casses qui se sont produites sur le rush initial. La ligne entre en contact avec d’autres poissons ce qui entraîne une rupture instantanée de la ligne. Pour tenter de faire face à ce problème et limiter les casses nous sommes obligés de nous adapter et de trouver des astuces.
Des « jacuzzis » à profusion…
Dans notre jargon de pêcheurs, ce terme désigne des chasses de grande taille, souvent circulaires, les thons encerclant une boule de poisson fourrage afin de se nourrir.

Lors de la dernière sortie, nous avons eu la chance de croiser de nombreuses chasses du genre. Le spectacle est grandiose et le bruit de la chasse, indescriptible. Il est possible de voir le poisson fourrage voler au-dessus de la surface tant la pression est forte en-dessous ! À la vue de cette scène, le cœur s’affole et nous n’avons qu’une envie, lancer en plein cœur de la chasse en cours pour tenter notre chance.
…Typiques du début de saison
Ces chasses sont surtout présentes en début de saison, lorsque les thons rouges sont très regroupés. Au fur et à mesure du temps, ils vont s’éparpiller et les chasses seront davantage espacées, moins denses, constituées de seulement quelques individus.
À titre personnel, je préfère clairement pêcher des chasses plus petites. Premièrement parce qu’il est possible de toucher de plus gros poissons, mais aussi, car le risque de casse dû à la forte densité est beaucoup moins important, vous l’aurez deviné.

Les erreurs à ne pas commettre
C’est certain que dans des chasses aussi denses, vous n’aurez aucun mal à piquer un poisson. En revanche, une fois ferré, celui-ci va effectuer un rush violent en direction du milieu du banc. J’ai bien conscience qu’il est frustrant de ne pas pêcher une telle chasse mais croyez moi, c’est voué a l’échec. Si l’envie est trop forte, ne tenter pas de lancer trop de leurres à la fois dans la chasse. Un seul voire 2 au maximum. Dans le meilleur des cas vous vous trouverez avec 2 poissons a gérer ce qui est très compliqué. Dans le pire des cas vous risquez 2 casses…
Mais alors que faire ? Il n’y a pas de recette miracle, j’opte pour deux options pour limiter le risque de casse.
Pêcher la queue des chasses
La première option est employée lorsque la chasse se déplace un petit peu. J’essaye de pêcher la queue de celle-ci à l’opposé du déplacement. Par exemple, si je constate que la chasse se décale vers l’est, je vais pêcher l’ouest de celle-ci là où la densité est la plus faible. J’ai constaté que le poisson a tendance à faire son rush à l’opposé de là où il est ferré. C’est pourquoi je fais en sorte de placer le bateau de telle sorte à ferrer vers l’intérieur de la chasse pour que le poisson fasse son rush vers l’extérieur et ainsi éviter qu’il rejoigne le cœur de celle-ci.

Positionner le bateau au cœur de la chasse
La seconde option consiste à se positionner en plein milieu de la chasse. L’euphorie est telle que les poissons se moqueront de votre présence. Depuis cette position, vous pourrez pêcher l’extérieur de la chasse. Ainsi, lors du ferrage, le poisson cherchera presque systématiquement à faire son rush vers l’extérieur et il vous sera plus simple de l’extraire.

Le rôle primordial du skipper
Dans la pêche au thon, que ce soit pour l’approche ou la gestion du combat, le skipper joue un rôle très important.
Dans le cas de chasses très denses et vastes, il devra constamment faire en sorte que les pêcheurs se trouvent dans des bonnes dispositions, avec le bon angle pour lancer mais aussi pour anticiper la fuite du poisson à l’opposé du ferrage.

Une fois le poisson piqué, il peut être également judicieux d’accélérer fortement dans la chasse pour tenter de la faire stopper. Parfois, les poissons ont tendance à plonger d’un coup épargnant ainsi votre ligne.
Pas de recette miracle
Les deux méthodes présentées ne sont néanmoins pas infaillibles. Dans de telles concentrations, tous les poissons sont proportionnés et il est difficile de sortir un beau spécimen du lot. En revanche, un conseil : une fois la chasse terminée, ne partez pas ! C’est souvent à ce moment-là que les plus gros thons rouges se manifestent en venant se nourrir facilement des proies blessées par les plus petits congénères.
Eviter les leurres durs
Lorsque je pêche une chasse très dense, je ne prends pas le risque de mettre des leurres durs. Et pourtant, ceux qui me connaissent savent que je suis un aficionado de la pêche au popper pour la beauté de l’attaque. Malheureusement, dans ce cas-là, il sera impossible de voir l’attaque.
À cela s’ajoute la très forte probabilité de casser et perdre son leurre. J’avoue sans mal que je préfère perdre un leurre souple plutôt qu’un leurre dur à plusieurs dizaines d’euros. Lors de la dernière sortie, les poissons piqués l’ont été avec des leurres comme le Nitro Slim d’Illex, le Crazy Sand Eel de Fiiish ainsi que le Sandy Andy de Westin. Le tout armé sur des têtes renforcées Crazy Sand Eel X Strond et VD Slim.

Aussi belles soient-elles, ces chasses très denses rencontrées essentiellement en début de saison rendent extrêmement compliqués les combats. Je préfère clairement pêcher une chasse de quelques poissons seulement, mais on ne choisit pas toujours ce que l’on trouve !
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