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Pêche du silure au leurre : mœurs, postes et techniques, vous saurez tout !

Le silure est le poisson de sport d'eau douce que de nombreux pêcheurs à travers le monde nous envient. Certains passionnés n'hésitent pas à faire des milliers de kilomètres pour venir le pêcher. Toutefois la pêche de cette espèce au leurre requiert une certaine connaissance de ses mœurs et des techniques appropriées.
La pêche du silure au leurre
  1. Pêche du silure au leurre : mœurs, postes et techniques, vous saurez tout !
  2. Le matériel idéal et les meilleurs leurres pour la pêche du silure au leurre

Considéré par beaucoup comme un poisson que l’on prend par accident, le silure aune bien mauvaise réputation. Bien que des pêcheurs sportifs français se passionnent pour ce poisson et le défendent ardemment, le désintéressement général envers l’espèce est avant tout culturel et bien propre à la France. De nombreux pêcheurs étrangers nous envient cette espèce d’eau douce démesurée tant elle impressionne par son adaptabilité et son intelligence. Beaucoup pensent que le silure est une espèce que l’on prend facilement aux leurres, mais la réalité est toute autre. Il faut bien connaitre les mœurs de l’espèce et les différentes techniques adéquates pour parvenir à attraper régulièrement des silures aux leurres.

Les silures rentrent en frénésie alimentaire quand les eaux deviennent piquées.

Un comportement très changeant

Tous les pêcheurs de silure du nord de la France qui ont un peu voyagé le savent bien : les silures ont un comportement très différent en fonction des latitudes de notre pays. Espèce timorée à l’activité nocturne la plupart du temps, le silure devient une espèce très décomplexée dans le sud du pays. Il est régulier de voir des silures marsouiner en surface ou se promener en journée dans les rivières du sud de l’hexagone alors qu’il reste très rare d’observer ce comportement sur des fleuves au nord de la ligne Bretagne-Alsace.

Les eaux étant plus chaudes, les poissons ont un métabolisme plus rapide et une activité plus étalée dans le temps. Il ne faut pas se mentir, Adour, Garonne, Lot, Hérault, Dordogne, Charente, Rhône… la pêche du silure au leurre est nettement plus aisée dans le sud du pays.

On remarque également que les poissons sont capables de s’adapter à leur environnement en modifiant leur opportunisme. Il y a des secteurs où les silures affectionnent manger des batraciens, d’autres où ils se focaliseront sur une espèce donnée. Le silure est un régulateur et se régule fortement lui même également, sa nourriture favorite est logiquement l’espèce la plus représentée dans son habitat. La bonne connaissance du régime alimentaire des poissons facilite l’approche aux leurres, il sera plus facile de capturer des silures en surface dans les lieux où ils se nourrissent beaucoup en surface.

Les conditions adéquates

Cette différence marquée de comportement invitera donc les pêcheurs à s’adapter. Pêcher le silure de la même façon partout dans le pays est assez utopique.

Le soir

Le silure possède une faible vision et chasse principalement grâce aux nombreux capteurs qui équipent son corps. C’est une véritable machine subaquatique de la nature capable de se nourrir aveugle toute sa vie. En ce sens, le silure est un parfait chasseur nocturne, à tel point que dans de nombreux endroits il ne s’alimente qu’une fois la nuit tombée.

La nuit commence pour le silure, une longue quête à la recherche de nourriture. Les poissons sont très actifs, nagent beaucoup et affectionnent se promener dans peu d’eau et dans les herbiers où les proies se cachent. On observe régulièrement des poissons venir en surface et y rester dès la pénombre.

La réglementation faisant, on privilégiera donc fortement les coups du matin et du soir. Les silures gardent souvent une certaine activité quelques minutes après le levé du jour. Cette approche est une des plus payantes sur les rivières où l’espèce est réputée difficile.

La crue

La crue est sans doute LE moment pour prendre des silures avec une certaine facilité. Les poissons savent très bien se nourrir dans cette eau boueuse et n’ont pas peur d’affronter de forts courants. L’hydrodynamisme de leur corps est presque parfait. Les silures adorent la crue car ils peuvent ainsi chasser à cœur joie dans les bancs de cyprinidés concentrés et réfugiés dans les remous et autres amortis.

La crue pour les silures rime avec frénésie alimentaire et il n’est pas rare de prendre des silures gavés, le ventre ballonné. Pendant cette configuration, la taille des proies n’a alors que peu d’importance. Le silure ne cible pas une espèce en particulier car il n’a alors qu’à ouvrir la bouche.

C’est donc ces configurations d’amortis créées par le lit de la rivière ou des ouvrages immergés, que l’on ciblera en priorité. Dites vous que la présence de silures dans ces postes de refuge en temps de crue y est presque permanente.

Comme pour le sandre la crue se passe en plusieurs temps et l’activité du silure n’est pas la même au fil des jours. Le début de la crue est souvent caractérisé par une eau très chargée et boueuse avec beaucoup de débris qui dévalent. Ce n’est clairement pas le meilleur moment. Vient ensuite la seconde phase où la crue est installée depuis plus de 24h. Le niveau de l’eau continue de monter et l’eau devient moins boueuse, c’est à ce moment-là que les silures vont se gaver. La décrue arrivant, l’eau se dépique petit à petit et les poissons gavés quittent les amortis, la pêche y est donc moins facile que lors de la fin de montée des eaux.

Il fait moins de 0 degré, la rivière est en crue. Et pourtant les silures mangent !

L’activité des cyprinidés…

Chaque pêcheur assidu en rivière est déjà tombé sur une fraie des cyprinidés avec des chasses de silures autour. La fraie des brèmes, chevesnes et carpes sont réputées pour rameuter des silures et généralement de gros sujets. Les poissons sont souvent postés en retrait, à n’importe quelle heure de la journée, pour se saisir d’une proie peu prudente. C’est une pêche qui se pratique beaucoup sur l’observation avec des poissons que l’on peut aborder parfois à vue et où le nombre de lancers n’est pas forcément gage de réussite.

Ces moments de frénésie dus à la reproduction des « poissons proies » ne dure en général pas plus de 48h. Il faut donc soit avoir de la chance, soit être très souvent sur l’eau pour peut-être réaliser la pêche de votre vie.

On tombe également régulièrement sur des activités de silures près des postes où les cyprinidés se nourrissent comme sous un cerisier, des ronces, un figuier ou encore un endroit régulièrement amorcé.

…et des mollusques

On le sait désormais, la mortalité massive des corbicules dans nos rivières crée un phénomène exceptionnel chez l’espèce silure avec une très grande majorité des poissons qui se mettent alors à se nourrir en surface toute la journée. Lors de ces euphories alimentaires, il est possible de capturer bon nombre de poissons en une journée. Il suffit alors juste de passer un leurre au ras des moustaches du silure que l’on attaque à vue.

Réussir à pêcher dans sa vie plusieurs alimentations de corbicules reste un véritable challenge car cela n’arrive que un ou deux jours par an.

Les ouvrages hydrauliques

Le silure est une espèce opportuniste par excellence, sans doute la plus opportuniste de nos cours d’eau. De la plus petite des rivières au lac immense, il sait s’adapter à 1001 configurations.

Ainsi, le silure repère assez vite les passages obligatoires de ses proies comme les barrages, les entrées de darses ou encore les passes à poissons. La pêche n’est pas autorisée sur l’intégralité de ces ouvrages mais clairement le silure sait tirer profit de la vie humaine et de la modification artificielle des cours d’eau. Si des poissons passent régulièrement sur des trajectoires restreintes, il y a fort à parier que les silures ne sont pas loin.

Les passages obligatoires pour les poissons sont tous des postes de chasse à silures

Privilégier les courants

Les silures sont pour bon nombre d’entre eux des poissons qui ont déjà déjoué de nombreux pièges tendus par l’homme. De ce fait, les refus de silures sur des leurres artificiels sont très fréquents. Il faut alors présenter le leurre dans des conditions où le poisson perd en méfiance et où il laisse ses réflexes de chasseur s’exprimer.

Il est donc plutôt très délicat de prendre des silures par très faibles courant en journée et avec des leurres. Bien souvent les poissons inspectent les leurres et ne s’en saisissent pas. Il faut donc privilégier autant que possible les zones agitées.

Un silure de crue printanière leurré au crankbait dans un fort courant

En toute saison

Il est possible de pêcher le silure aux leurres tout l’année si les configurations sont réunies, le seul moment critique étant sa période de reproduction où l’espèce cesse de s’alimenter. Ce grand poisson de sport est donc capturable dans toutes les conditions, y compris les plus rocambolesques en temps de crue. Nous avons là la chance de pêcher un poisson exceptionnel et unique au monde en bas de chez nous, il serait vraiment dommage de ne pas s’en apercevoir.

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