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Matériel et techniques pour la pêche en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Partir pêcher en eau douce avec du matériel réservé aux pêches exo légères, c'est bien ce qui vous attend si vous projetez de réaliser un voyage de pêche en Papouasie-Nouvelle-Guinée !
Voyage de pêche en Papouasie-Nouvelle-Guinée
  1. Voyage de pêche au bout du monde en Papouasie-Nouvelle-Guinée !
  2. Matériel et techniques pour la pêche en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Le comportement des espèces que l’on peut rencontrer en Papouasie-Nouvelle-Guinée comme le Papuan Bass et le Barramundi, oblige le pêcheur à chercher les poissons au plus profond des obstacles dans de grandes immensités… On cherche bien souvent une aiguille dans une botte de foin. Si les Australiens qui étaient avec nous maitrisaient particulièrement cette approche, ce n’était pas du tout notre cas.

Les mangroove jacks affectionnent les crankbaits.

Trouver les poissons

La pêche en estuaire est très loin de la configuration des rivières encaissées de petite taille comme on peut en trouver en grand nombre en Papouasie Occidentale ou encore en Indonésie. Les postes ne sont pas vraiment marqués et les poissons se situent bien souvent dans des obstacles non devinables depuis la surface dont certains, carrément dans le chenal de la rivière.

Inutile de chercher des poissons en pleine jungle, ils nagent tous dans le lit de la rivière

Il faut donc miser sur la bonne bordure en fonction des courants, du lit de la rivière et de la déclivité. Poser le cerveau et lancer encore et encore le temps de croiser un Barramundi ou un Papuan Bass posté dans son arbre.

Ces espèces d’eau saumâtre sont solitaires et il est très rare d’en capturer plusieurs au même endroit. Il faut donc bien réfléchir à son approche et se mettre à la place des poissons pour supposer leur emplacement.

L’immensité des estuaires…

Pêcher à la traine

Les eaux de Papouasie sont assez turbides, n’espérez clairement pas apercevoir un poisson nager devant vous.

Cette eau chargée en alluvions invite à pêcher avec des leurres vibrants et bruiteurs afin d’être repéré de loin par les prédateurs. Inutile de faire dans la finesse.

En ce sens, culturellement les australiens et les guides sur place invitent à pêcher la plupart du temps à la traîne car cela maximise les chances de croiser des poissons. La traîne pourrait s’apparenter à une pêche facile au premier abord mais la pêche à la traine dans les obstacles est plus technique qu’elle n’y parait. Contrairement à la France, elle est profondément ancrée dans la culture halieutique de nombreux pays dans le monde.

On va donc chercher à pêcher à la bonne profondeur de la dérive avec le bon poisson nageur qui supporte une vitesse de traine conséquente. Si le leurre est en faculté de rebondir sur les racines et troncs d’arbres immergés, l’approche est optimale.

Les pêcheurs, assis de part et d’autre du bateau, tiennent constamment leur canne en main à 45 degrés, prêts à ferrer à la touche en ouvrant l’angle de leur canne vers la proue du bateau.

Lorsque que le leurre s’accroche, ce qui arrive très régulièrement, le pêcheur n’a alors que 1 à 2 secondes pour fermer l’angle de sa canne vers le moteur thermique, donner du mou dans la bannière et ainsi dégager le leurre de l’obstacle.

Un Barramundi prit à la traîne devant un pêcheur du village. Offrande de rigueur…

Le matériel adapté

La Papuan Bass étant réputé comme étant le poisson le plus puissant du monde en eau douce, on ne part pas en Papouasie pour pêcher avec finesse.

Les cannes

Prendre plusieurs vols sur des compagnies aériennes différentes invite à la prudence. En ce sens, nous avons fait le choix de partir avec des cannes multibrins.

Une canne spinning travel en 30lbs fait parfaitement le job pour la grande traîne.

Les cannes casting de puissance XH à XXH, assez courte (autour de 2m) et d’action regular fast correspondent tout à fait à cette pêche puissante où les leurres tirent beaucoup dans la canne et où les poissons doivent être extraits des obstacles à la touche. La meilleure canne casting est peut être une canne avec un blank d’une forte conicité, une pointe souple pour atténuer les vibrations du leurre mais une grosse réserve de puissance.

Les cannes spinning seront moins confortables lors des sessions où les lancers sont nombreux. Comme on ne lance jamais bien loin, la distance de lancer n’est ici pas un critère. Bien que plus lourdes, elles seront efficaces lors des pêches à la traîne où les poissons seront, de part la puissance du frein, extraits plus facilement des obstacles.

Les moulinets

Les moulinets casting devront être puissants avec un frein d’un résistance minimale de 10 kg. Les Abu Garcia Revo Toro Beast et autres Shimano Tranx 301/401 correspondent à ces critères et peuvent être garnis de tresses fortes de type 8 brins en PE7.

Pour extraire avec fermeté les poissons de leurs obstacles, j’utilisais un strap sur mon pouce afin de stopper la bobine avec ce dernier au moment de la touche. Pas toujours confortable mais diablement efficace.

Pour la pêche à la traine, les moulinets spinning seront de taille 8000, inutile de pêcher avec une enclume tant qu’on peut spooler 100m de tresse forte sur un moulinet avec un frein de 25kg de puissance. Pour une pêche aux lancer, on partira davantage sur des tailles plus légères 4000 et 5000.

Les ensembles casting sont donc bien plus polyvalents que les ensembles spinning, confortables à la traîne comme au lancer répétés. Ils permettent également de mieux décrocher les leurres qui viennent se tanker dans un obstacle lorsque l’on pêche en traîne.

Protection sur le pouce de rigueur pour stopper la bobine

Les lignes et bas de ligne

Le corps de ligne sera une tresse 8 brins de PE6 à PE7, les touches sont violentes et les rushs puissants. La tresse sera reliée via un noeud FG à un shock leader en nylon/fluorocarbone de diamètre 100/100ème (130 lbs).

Les cannes sont courtes et assez douces pour pêcher dans un minimum de confort avec un tel tirant d’eau. Les leurres seront montés sur du nylon ou du fluorocarbone.

Les grandes familles de leurres

La pêche en Papouasie limite les approches et donc limite également en toute logique les familles de leurres. Ici on cherchera, au-delà de ce qui fait du vacarme, avant tout ce qui nage à la bonne profondeur. Ces poissons solitaires sont assez faignants et ne chassent qu’à proximité de leur cache, il faut donc aller chercher les poissons là où il sont.

Les jerkbaits plongeants

A ce petit jeu de cache-cache, les jerkbaits plongeants sont de loin les meilleurs. Ils permettent de prospecter rapidement du terrain, supportent une vitesse de traîne élevée et nagent à la profondeur souhaitée.

On armera ces leurres avec des hameçons très forts de fer type ST-66 (Owner) et des anneaux brisés de résistance adéquate et donc élevée.

Les leurres de type longbill sont des armes fatales pour les barramundis

Les australiens ne jurent que par un modèle, à tel point qu’ils l’ont en triple voir quadruple exemplaires et dans plusieurs coloris, il s’agit du Sorcerer de chez Halco.

Ce leurre n’est pas sorti hier et pourtant il est encore aujourd’hui un indémodable. On peut changer ses bavettes et le faire nager à différentes profondeurs ce qui le rend très polyvalent.

Mais le Sorcerer est surtout très apprécié car il est purement et simplement remplit d’air, ce qui fait qu’il remonte très vite à la surface. Lorsque le leurre a le nez planté dans un arbre ou une racine, il suffit alors de donner du mou dans la bannière pour que le Sorcerer se dégage de l’obstacle en un temps record.

Au cours de notre voyage nos guides nous ont affirmé à maintes reprises que les Barramundis affectionnaient tout particulièrement les coloris flashis comme le vert fluo et nos captures leur ont donné raison.

Le Halco Sorcerer, une légende de la pêche à la traîne en Australie et Papouasie.

Les crankbaits

Trop délaissé sur ce format de voyage, le crankbait grand plongeur est pourtant un très bon leurre car il a les mêmes caractéristiques qu’un jerkbait plongeant tout en ayant la particularité d’être plus compact et donc d’intéresser plus de poissons, notamment des plus petits poissons.

Mon chouchou est de très loin le G87 20a de chez DUO qui ne se tanke littéralement jamais. C’est aussi un crank que j’utilise beaucoup en France, un vrai 4*4.

Une valise de leurres typique d’un australien

Les leurres souples

Lorsqu’on a la chance de pouvoir prospecter des spots précis et assez profonds, des gros grubs fluo de type Sandra 18cm de chez Delalande montés sur une tête plombée très fort de fer peuvent s’avérer efficace. Cette approche permet d’insister sur un poste pratiquement sur place en prospectant plusieurs couches d’eau. Il serait dommage de ne pas en avoir avec soi.

Les poppers

Les poppers ont cette faculté de faire monter les Papuan Bass enfouis au plus profond de leurs arbres là où aucun leurre ne peut pénétrer. Attention pour la pêche au popper une canne puissante et fast est recommandée.

Pas si compliqué

Le matériel pour pêcher en Papouasie se rapproche donc assez fortement de celui nécessaire pour pratiquer la pêche en Exo. Toutefois les leurres cruciaux ne sont pas si nombreux et pas si onéreux, le matériel de pêche ne sera donc pas le budget le plus conséquent pour ce voyage.

Un des facteurs à ne pas négliger sur cette destination est le nombre de fois que vous allez vous accrocher au fond, il faut donc tout mettre en œuvre pour avoir un ensemble qui permet de se décrocher rapidement et facilement.

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