Nous avons vu dans un sujet précédent l’intérêt de chercher spécifiquement le sandre en période de crue et les zones susceptibles de les retenir. Néanmoins, nous le savons tous, il ne suffit pas de lancer un leurre pour obtenir des résultats réguliers et conséquents. Seuls une bonne dose de stratégie et un matériel efficace et pensé permettent d’atteindre cet objectif.
La bonne approche
Les bons postes en période de crue sont les zones d’amortis parcourus par un contre-courant. Ces spots abritent à la fois des sandres au repos mais aussi des poissons actifs qui se positionneront de manières différentes.
En effet, les sandres en phase alimentaire se placeront bien plus volontiers à la lisère du courant principal et du contre-courant. Il s’agit là d’une zone stratégique où les proies seront vraisemblablement les plus abondantes et les plus malmenées. A l’inverse, les poissons au repos viendront se positionner dans la zone la plus calme de l’amorti.
Au cours de la journée, les sandres navigueront alors d’un lieu à l’autre et il est alors nécessaire de peigner le poste méthodiquement en attaquant par la zone la plus pertinente, la lisière des courants, afin de localiser les poissons.
Il est par ailleurs indispensable de ne pas délaisser l’extrême bordure, d’autant plus si l’eau est particulièrement mâchée. Il est en effet possible de capturer des sandres en pleine journée, dans le premier mètre de bordure et dans bien moins d’un mètre de profondeur…
Revenez sur vos spots
L’activité des sandres diffère en fonction de l’état d’avancement de la crue. Particulièrement régulière lors de la montée des eaux, elle devient plus sporadique par la suite. Dans ce contexte, au cours d’une sortie, si votre prospection méthodique d’un spot reste sans succès et que vous êtes convaincu par votre expérience et votre connaissance de la zone de la présence de sandres, il est impératif de revenir un peu plus tard en espérant que l’activité soit lancée.
La présence de poissons blancs sur zone est une donnée qui doit elle aussi vous inciter à revenir plus tard car elle implique la visite des carnassiers à un moment ou un autre.
Être mobile
Même si la stratégie repose sur une prospection méthodique, et nous le verrons plus tard sur des animations parfois lentes, il n’en demeure pas moins essentiel de parcourir un maximum de spots et pour cela la mobilité est essentielle.
Vos spots productifs et exploitables peuvent être très espacés et il faut ainsi partir léger et si possible véhiculé. Le succès de votre sortie repose sur votre capacité à trouver des poissons réceptifs et actifs et ce paramètre peut changer rapidement sur le plan géographique au cours d’une crue en fonction des débits et de la hauteur d’eau.
Identifiez les bonnes variables
Conjointement au débit, la couleur de l’eau et sa hauteur définissent la valeur d’un spot pendant une crue. Ainsi, vous devez prospecter un maximum de spots à des moments différents de la crue pour identifier à quel moment chacun d’entre eux est potentiellement productif.
Il est alors important d’être une fois de plus méthodique ou de disposer d’une excellente mémoire visuelle pour associer un spot à une hauteur d’eau et à une couleur d’eau. Cela vous fera gagner énormément de temps dans la préparation de vos sorties et dopera évidemment vos résultats.
Vous constaterez d’une saison à l’autre que les sandres ont bien souvent un circuit qui se répètent au cours des crues et pourrez alors établir une sélection de spots pertinente au bord de l’eau.
Les animations
Lorsque l’on pêche le sandre, la question du grammage des têtes plombées est toujours essentielle. Lorsque vous pêchez vos spots de crue, je vous recommande de débuter avec des plombées relativement lourdes au regard du courant et de la profondeur pour prospecter les zones stratégiques, donc les lisières de courant, et pour proposer une animation globalement agressive visant les poissons actifs. Si ce type de présentation peut aussi réveiller des sandres totalement apathiques, il conviendra dans un second temps d’alléger les plombées et de proposer des présentations plus lentes et plus planantes avec des temps de pauses parfois conséquents afin de solliciter les sujets au repos ou repus.
Variez les menus
Dans la même optique de variété des animations, je vous recommande de proposer au cours de vos sorties des leurres émettant des vibrations différentes. Les grubs avec des flagelles larges et épaisses, ainsi que les shads avec des gros paddles seront une bonne base de départ car ils déplacent un volume d’eau important, mais en l’absence de touches il faudra alors proposer des modèles plus mobiles et pouvant supporter des animations minimalistes. Les Finess et les slugs sont d’ailleurs excellents et très peu utilisés ce qui leur confère un potentiel de réussite important.
Le point commun entre tous ces modèles sera alors la taille comprise entre 6 et 8 pouces. En effet, les sandres sont, lors de ces événements, bien souvent focalisés sur des gros poissons blancs réunis dans les mêmes amortis et cette taille de leurres permet alors de coller à leur menu. De plus, les gros formats, quelle que soit la vibration émise, déplacent un volume d’eau plus conséquent que leur petit frère et sont à ce titre bien plus repérables et localisables.
Les bons coloris
Afin de pouvoir concevoir une boite complémentaire, il est toujours nécessaire de posséder différents coloris, notamment avec le sandre qui est parfois particulièrement sensible à ce paramètre. En période de crue, les coloris les plus flashy et les plus contrastés sont évidemment à prioriser avec en tête le chartreux, le noir, le rose et le blanc et ceux comportant des touches d’UV. Cependant, lors de la décrue, et à mesure que l’eau s’éclaircit, vous trouverez peut-être votre salut dans des couleurs plus naturelles…
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Quelques subterfuges utiles
On le sait, la pêche tient parfois à un détail et encore plus lorsque l’on sollicite des poissons au repos, très sollicités ou dans des conditions difficiles. Ainsi, quelques subterfuges peuvent vous permettre de ferrer quelques sandres supplémentaires lors des crues.
Le premier est l’utilisation d’un triple voleur. En effet, lorsque les sandres ne sont pas particulièrement actifs ou que l’on fait fausse route sur un des paramètres du leurre ou de l’animation, il est courant qu’ils poussent le leurre ou attaquent juste la queue. Un petit triple placé au 2/3 permettra de concrétiser quelques touches trop courtes.
Dans un second temps, vous pouvez aussi utiliser des rattles pour éveiller la curiosité et l’agressivité ou employer une tête plombée d’une couleur vive ou différente du leurre avec ce même objectif.
Enfin, notamment pour les pêches très lentes, l’utilisation d’attractant peut être un véritable plus lors des crues.
Oubliez la finesse
Soyons clair, la finesse lors de ces phases de montée des eaux ne vous apportera que des contraintes et des désillusions. La discrétion des montages est totalement inutile et contre-productive, et encore plus si la rivière pêchée abrite des silures eux aussi particulièrement actifs lors de cet événement climatique et réunis sur les mêmes habitats.
Alors, je vous recommande de choisir une tête de ligne en 35 ou 40/100, une tresse en PE 1.2 et une canne avec une réelle réserve de puissance. Ainsi, vous ne perdrez pas votre sandre trophée et disposerez d’un minimum de sécurité sur des glanes de taille moyenne.
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