De nombreux pêcheurs s’imaginent que leur voisin prend plus de poissons car il utilise le « bon » leurre. Il est vrai que certains leurres peuvent faire la différence à des moments particuliers, mais uniquement à la condition qu’ils soient bien utilisés. Je vais donc vous parler matériel et techniques sans pour autant présenter des dizaines de références. Je considère que trois leurres maîtrisés sont bien plus efficaces que trente leurres mal utilisés.
Les incontournables lunettes polarisantes
Avant d’entrer dans le vif du sujet, comme pour toutes les pêches visuelles, une bonne paire de lunettes polarisantes est indispensable. Autant pour repérer plus facilement les poissons que pour protéger vos yeux des longues heures à scruter l’eau.
La pêche à vue est une pêche de déplacement. La majorité du temps est consacrée à arpenter les berges en marchant plutôt qu’à lancer. Il parait donc essentiel de voyager léger. Je vous conseille de partir avec une seule canne pour commencer, et un minimum de leurres.
La bonne canne
Pour la canne, je vous conseille une longueur minimum de 2,20 m pour pouvoir aborder des poissons en restant a distance. Pour la puissance, une canne M ou MH sera idéale (le but est de lancer des leurres entre 5 et 25g pour la plupart). Cette puissance de canne relativement légère vous permettra de gagner en précision de lancer et en discrétion au moment du posé.
Le Bigbaiting n’est pas exclu
Je sens les adeptes du big bit s’offusquer en lisant ceci ! Il est vrai que si le poisson ne vous a pas repéré et que le milieu le permet, un gros swimbait de type Balam peut déclencher l’attaque. Mais personnellement, pour la pêche à vue du brochet, je privilégie généralement des plus petits leurres qui peuvent rester pêchant à l’arrêt ou presque, sur des distances très courtes.
Même face à de gros sujets de plus du mètre, la difficulté n’est pas de faire se déplacer le poisson pour une proie mais de déjouer sa méfiance avec un maximum de discrétion, tant dans l’approche que dans le montage.
Ligne et bas de ligne
En ce qui concerne le bas de ligne, j’opte pour du fluorocarbone d’un diamètre qui semblera plutôt fin à un pêcheur de brochet. Dans un souci de discrétion, mes bas de lignes varient entre 40 et 45 centièmes pour duper la méfiance de poissons en eau claire. En ce qui concerne le risque de coupe, si votre frein est bien réglé, que le ferrage n’est pas trop appuyé et que le poisson n’est pas extrait en force, il n’y a aucun souci à se faire. D’ailleurs si cela peut vous rassurer, j’ai énormément pratiqué cette pêche avec un Micro Jig avec un bas de ligne en 22 centièmes et mon ratio de coupe doit être de l’ordre de 2%, ce type de leurre venant la majorité du temps se loger dans la commissure des lèvres du poisson.
Les bons leurres
Pour les leurres, rien ne sert de se surcharger, dans la plupart des cas vous n’aurez droit qu’a un seul essai surtout face à un gros brochet. Partez avec peu de leurres mais impérativement des leurres de confiance.
Le Rubber Jig
Comme pour beaucoup de pêches à vue, le rubber jig est un incontournable dans la recherche à vue du brochet. Couplé à une écrevisse ou un petit shad, il permet de pêcher en statique juste sous le nez du poisson.
Lancez plus loin que le poisson, faites tressauter le jig un peu au-dessus du fond jusqu’à arriver devant le brochet. S’il n’a pas pris durant la phase de récupération, immobilisez le leurre sur le fond devant lui.
Si vous voyez ce dernier piquer du nez vers le leurre, c’est presque gagné ! Faites vibrer le jig sur place jusqu’à ce que le brochet se décide. Sur une petite proie facile à attraper comme l’est un micro jig, vous pouvez oublier la touche d’esox lucius qui arrive à toute vitesse gueule grande ouverte pour surprendre son repas. L’aspiration sera discrète et si vous ferrez directement, le poisson sera très souvent piqué du bout du bec, ce qui minimise encore plus le risque de coupe.
Texas Rig
Un montage texan light est aussi une bonne alternative, surtout lorsque l’on pêche très fin en cherchant une autre espèce par exemple, et que l’on croise maitre brochet par hasard. Comme pour un jig, le leurre sera pris en douceur la plupart du temps. Si toutefois vous n’êtes pas assez attentifs et que le brochet a le temps de se retourner, l’hameçon texan aura tendance à venir se loger dans la commissure des lèvres, ce qui vous évitera une coupe sur un bas de ligne trop fin.
Les petits swimbaits
Un petit swimbait slow sinking ou suspending (qui reste dans la même couche d’eau lorsqu’on le stoppe) est certainement l’imitation la plus réaliste d’un poisson fourrage égaré. Attention l’attaque est plus brutale que pour les deux leurres précédents !
Les jerkbaits minnow suspending
Un minnow suspending peut également s’avérer très utile. Il permettra notamment d’émettre des flashs lumineux et son action dans l’eau agresse davantage le poisson. Aussi, il permet de s’arrêter net devant le brochet pendant plusieurs secondes suspendu dans la colonne d’eau, immobile. Un affront généralement sévèrement puni !
