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La pêche de la truite au swimbait, une approche qui peut rapporter gros !

Si on associe instinctivement les swimbaits à des pêches de brochets ou de black-bass, ce serait une erreur de ne pas les employer pour cibler d'autres poissons carnassiers et particulièrement la truite. Il peut même s‘avérer être un atout de taille.

Après de longues années, cantonné dans mes préjugés, à pêcher la truite fario de manière occasionnelle et presque toujours en petites rivières avec des leurres n’excédants jamais 6 cm, j’ai fini par passer le cap. Et c’est avec surprise que j’ai récemment découvert il y a moins d’un an, l’efficacité redoutable des swimbaits sur nos grosses truites farios. Je vais donc essayer de vous convaincre de laisser vos préjugés de côté et à essayer cette approche d’un autre genre.

L’origine du hard Swimbait

Le hard swimbait apparait dans le monde de la pêche autour des années 80 pour répondre à un besoin des pêcheurs de black-bass et de striped bass aux Etats-Unis. Au début des années 2000 il se démocratise au Japon avec notamment des marques comme Deps qui proposent d’abord le Silent Killer puis son fameux Slide Swimmer. Par la suite, le marché européen commence à adopter ces leurres segmentés principalement pour traquer le brochet et pour certains, le black-bass. A l’origine ces hard swimbaits étaient majoritairement de grosse taille et c’est plus tard que des déclinaisons plus petites (10-15 cm) on été commercialisées.

Deps Slide Swimmer 115 et Biwaa S-trout 5,5 dans des coloris imitatifs.

L’intérêt du swimbait pour pêcher la truite

Comme pour beaucoup d’autres leurres, une fois les a priori mis de coté, on se rend vite compte que le hard swimbait peut prendre toutes sortes de carnassiers. Alors , pourquoi la truite ferait exception ?

L’idée ne vient pas de moi et il est vrai que j’étais sceptique il y a encore quelques années quand je voyais certains pécheurs  traquer les salmonidés  avec ce genre de leurres. Et finalement, il suffit d’essayer pour se rendre compte que cette catégorie de leurres est réellement un atout qui peut sauver une session de pêche à la truite.

Même si je débute encore dans cette approche, j’ai l’impression que le swimbait est un leurre extrêmement imitatif et qui permet, de par sa taille et son action en S, de déclencher l’agressivité des grosses truites même en dehors de leurs phases d’alimentation. J’ai par exemple eu de très bons résultats sur des coloris « truitelle » qui déclenchaient des attaques territoriales extrêmement brutales et souvent sur des poissons calés dans leur cache en eaux calmes.

Une superbe truite cachée dans les branches qui est sortie comme une bombe pour chasser l’intrus.

Un leurre pour sélectionner les gros poissons

L’utilisation d’un leurre plus gros que d’ordinaire permet bien sûr de déclencher des plus gros individus, agacés par le passage nonchalant d’une truite plus petite sur leur territoire.

Même s’il m’est arrivé de prendre des truites de moins de 40 cm sur ce type de leurres, la taille moyenne déclenchée se situe plutôt entre 50 et 60 cm avec parfois des poissons passant les 70cm.

C’est aussi une approche assez visuelle car en général les swimbaits évoluent assez proche de la surface. Ils font bouger énormément de poissons et même si beaucoup d’entre eux ne prendront pas, c’est un excellent outil pour évaluer la population d’un secteur et localiser les grosses truites.

Une belle d’un peu plus de 50 cm, c’est la taille moyenne que je touche avec ce type de leurre.

Bien utiliser les swimbaits

Les swimbaits ont besoin d’un minimum d’espace et un courant plutôt faible pour évoluer dans l’eau de manière optimale.

En effet, un des inconvénients des hard swimbaits, et en particulier des glide bait, c’est qu’ils ne nagent pas dans n’importes quelles conditions. Ils sont conçus pour être animés en glide, ou récupérés en linéaire à une certaine vitesse. Si la récupération est trop rapide, le leurre risque de décrocher.

Un linéaire assez lent aura décidé cette belle truite de lac.

Les zones à privilégier

Pour la pêche en lac, la vitesse de récupération maximum imposée par ce type de leurre ne pose aucun problème. N’hésitez pas à prospecter la pleine eau pour intercepter les poissons qui se déplacent souvent juste sous la surface même sur des zones très profondes.

Pour aborder les moyennes ou grandes rivières, je vous suggère de privilégier les grands lisses et les pêches amonts. Pour les zones de moyen courant, des lancers 3/4 amonts peuvent être efficaces. Dans ce cas précis, le leurres va terminer sa courses 3/4 aval avec une faible vitesse de progression.

Pour ce qui est des postes en particulier, comme avec d’autres approches, passez votre leurre au plus proche des obstacles : rochers, bois morts, arrivées d’eau… Le swim est aussi très efficace pour passer au-dessus des herbiers et faire sortir les poissons calés.

Grosse truite fario prise au dessus des herbiers sur une rivière de taille moyenne.

Le matériel à utiliser

Dans le cas présent un combo casting avec un ratio élevé peut être adapté pour gagner en précision de lancer. Néanmoins, et ceci est très personnel, mais je lui préfère un combo en spinning car je trouve le frein des moulinets spinning plus précis, ce qui est utile lorsque l’on descend en diamètre de bas de ligne.

Je préconise alors une canne spinning entre 2,20 m et 2,50 m pour pourvoir s’adapter aux différents milieux tout en conservant des distances de lancer convenables.

Adaptez la puissance de votre canne au poids des swimbaits que vous utilisez mais veillez à choisir un modèle assez souple pour éviter les décroches, et qui possède par ailleurs une bonne réserve de puissance pour maîtriser les gros sujets.

Un moulinet en taille 2500 ou 3000 me paraît idéal.

En ce qui concerne la tresse, je fais le choix d’une 8 brins en PE1 pour gagner en distance de lancer à laquelle j’ajoute un long bas de ligne en fluorocarbone (je mets 2 longueurs de cannes) entre 24 et 30/100.

Enfin, en ce qui concerne les swimbaits eux-mêmes, j’affectionne particulièrement le Deps Slide Swimmer 115 que je leste parfois légèrement, ainsi que le S-trout de Biwaa qui complète très bien le précédent.

Il peut aussi être judicieux de s’équiper d’une paire waders et d’un sac de pêche étanche pour accéder à un maximum de spots.

Je vous conseille de décrocher le poisson le plus vite possible pour sa sécurité et pour la votre, rien n’empêche de reposer délicatement le leurre pour la photo, si vous y tenez, une fois le risque écarté.

En conclusion

Pour résumer, je vous invite grandement à essayer cette approche peu conventionnelle sur vos secteurs à truite. Vous serez certainement bluffés comme moi par l’efficacité de ces leurres sur les grosses truites. Aujourd’hui cela ne choque plus personnes de chercher le brochet avec un leurre de plus de 20 cm mais ce n’était pas le cas il y a quelques années. Je suis convaincu que les truites sont au moins aussi agressives que les brochets et la seule chose qui m’empêche de les chercher couramment avec des leurres de 20 cm c’est la taille des hameçons qui vont avec. En effet, un swimbait de 12cm possède déjà des hameçons à la section de fer assez importante donc les pécher avec des triples en taille 3/0 me paraîtrais vraiment exagéré et peu respectueux.

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