La pêche du bord de mer est la plus pratiquée. Elle permet de débuter sans investir dans un bateau et dans tout l’équipement liés à cette pratique. Ici, la pêche est la plus simple possible. Un ensemble canne/moulinet, une poignée de leurres et c’est tout ! Néanmoins, on entend régulièrement un discours assez négatif sur la pêche du bord de mer mettant en avant que cette pratique est difficile et qu’il est compliqué de réaliser de belles sorties. Et bien c’est faux et nous allons ensemble tordre le cou à ces a priori et démontrer que la pêche depuis le bord de côte est une pratique très efficace et qu’elle n’a rien à envier à la pêche en bateau.
Peu de logistique
La pêche du bord se distingue de celle pratiquée en bateau par le peu de logistique qu’elle nécessite.
Tous les pêcheurs en bateau le savent, une sortie en mer est à la fois chronophage et coûteuse. Entre le prix de l’essence, le nettoyage du bateau, la mise à l’eau et la sortie de l’eau et bien sûr la route pour se rendre à la cale de mise à l’eau, le temps passé sur l’eau doit être suffisamment long pour en profiter.
Du bord, vous n’avez pas ces contraintes. Une sortie de 2 heures est tout à fait possible, à l’improviste et en solo, ce qui est déconseillé en bateau du point de vue sécurité en mer.
La pêche du bord regroupe les fondamentaux de notre passion, sans superflu. Une canne à pêche et son moulinet. Quelques leurres bien sélectionnés. Un équipement simple (sac à dos ou sacoches, waders et une veste), rien de plus.
Apprendre à sélectionner son matériel
La majorité des pêcheurs désireux de débuter la pêche en mer le feront du bord. Il est plus simple de faire ses armes depuis la côte, de perfectionner son lancer et sa technique de pêche.
Pas de risque d’accrocher un boudin en cas de lancer malheureux, pas de dérive trop rapide qui complique la pêche et demande une technique assez rodée. Ici, vous aurez le temps d’apprendre, de répéter les gestes en réduisant le nombre d’éléments extérieurs qui peuvent venir compliquer l’apprentissage des bases.
Par la force des choses, vous ne pourrez pas emporter avec vous une quantité de matériel astronomique et vous serez forcés de faire une sélection de matériel adaptée et réfléchie. Cela ne sera que bénéfique car vous obligera à aller à l’essentiel en poussant la réflexion. Selon le spot, la saison, la hauteur d’eau ou encore l’espèce visée, votre matériel sera différent.
Pour débuter, je vous recommande une canne d’une longueur de 2.20 à .240m. Elle vous permettra de réaliser de bons lancer. Plus une canne est courte et plus il sera difficile de lancer loin. Sa puissance sera en accord avec les leurres utilisés. DU bord, nous employons généralement des ensembles compris entre 10 et 40 grammes. Choisissez un modèle proposant cette plage.
Ne partez pas sur une canne trop longue, sous prétexte que vos lancers seront plus lointains. L’animation des leurres sera rendue plus compliquée. Ce qui n’est pas l’idéal pour l’apprentissage.
Vous y associerez un moulinet raille 3000 ou 4000 selon la marque. Une récupération supérieure a 85 cm est recommandé. Soyez attentif au ratio? c’est a dire au nombre de tour sur la bobine par tout de manivelle. Plus celui-ci est élevé, plus la récupération est importante. J’apprécie particulièrement les marques Shimano et Daiwa. Toutes les 2 m’apportent entière satisfaction. Elles offrent une large gamme pour tous les pécheurs. Elles disposent également d’un SAV réactif ce qui est un réel plus.
Vous aurez sans aucun doute plus de facilité également pour trouver un partenaire pour vous accompagner, vous conseiller et vous permettre d’apprendre plus rapidement. A coup sûr, votre détaillant saura aussi vous glisser quelques bons conseils sur les postes facilement accessibles pour débuter.
Des spots difficilement accessibles depuis la mer
Et oui, la pêche du bord vous permettra d’accéder à des zones où les embarcations, que ce soit bateaux ou même kayaks, ne peuvent accéder. Soit parce que l’accès est compliqué, soit à cause de l’éloignement de la mise à l’eau pour un kayak. Qui dit spot peu pêché, dit forcément poissons moins sollicités et donc potentiellement plus faciles à capturer.
J’ai pour habitude de ne jamais explorer une zone en pied de falaise par fort coefficient en fin de marée montante.
Connaissant peu l’endroit, je ne prends pas le risque de me faire coincer par la marée sans pouvoir faire demi-tour.
En revanche, j’apprécie particulièrement les 2 à 3 heures entourant l’étale de marée basse.
Une belle variété d’espèces
Certaines espèces font plus rêver que d’autres, c’est indéniable. Le bar, pour ne citer que celle-ci, anime la passion de nombreux pêcheurs en mer du bord. Ce poisson est loin d’être le plus facile à pêcher, y compris pour les pêcheurs expérimentés.
Ne visez pas spécifiquement une seule espèce. Diversifiez-vous afin de varier votre panel de techniques.
En cherchant les vieilles par exemple, vous vous perfectionnez dans la pêche à gratter. Cette technique impose de maîtriser la descente du leurre, de savoir lorsque celui-ci est au fond. Il faudra être réactif au ferrage et brider le poisson avant qu’il ne retourne dans son trou ou qu’il réussisse à se faufiler dans un endroit encombré. De plus, ce poisson offre une défense très intéressante et est présent en nombre sur les côtes rocheuses.
Intéressez-vous à toutes les espèces pêchables au leurre. Cela ne sera que bénéfique pour votre apprentissage.
À ce sujet, la sélection de leurres peut être délicate pour un novice. Je n’ai pas de meilleur conseil que de vous laisser guider par votre détaillant local. Celui-ci sera au courant des modèles qui fonctionnent sur votre secteur.
Ne partez pas dans une sélection folle avec trop de choix.
Quelques shads en taille 10 a 12 cm armées en tête plombée de 10 à 25 grammes vous permettront de pêcher partout. Si vous ne savez quel coloris choisir, les naturels restent des valeurs sûres avec le blanc. Ma sélection personnelle se tourne vers les marques Fiiish et le Black Minnow et le Nitro Shad d’ILLEX
Avoir 1 ou 2 leurre de surface vous permettra aussi de proposer d’autres types de leurres. Super Spook, Feed Popper ou Asturie en taille 90 à 130 seront adaptés. Embarquez une poignée de leurres dit finess Le Shad Impact de Keiteck, le Crazy paddle Tail de FIISH pour ne citer que ceux-ci sont d’excellents choix.
Dans tous les cas, ce sera au fur et à mesure de vos sorties que vous affinerez votre sélection.
Des sorties courtes mais régulières
La motivation et la persévérance seront la clef de la réussite. Il ne faut pas se décourager même en l’absence de prise. Chaque sortie reste un apprentissage, quoi qu’il arrive !
Si vous avez la possibilité d’effectuer des sorties courtes ( 2 à 4 heures), faites-le. Cela vous permettra de tester une zone dans différentes conditions (météo, phase de marée, moment de la journée…) et vous diminuerez le risque de vous décourager. En partant pour une sortie longue et en l’absence de prise, il est fort probable que la motivation diminue rapidement.
Variez les zones également. Lorsque celles-ci sont facilement accessibles, il m’arrive d’en tester une durant une heure et si l’activité des poissons n’est pas au rendez-vous, je me déplace sur un autre secteur.
Pour conclure, La pêche du bord de côte est une excellente école pour les petits comme pour les grands. Il est tout à fait possible de réaliser de très belles sorties et cette pratique n’a rien à envier aux pêcheurs en bateau. Elle reste le meilleur moyen de découvrir la pêche en mer, surtout si vous n’êtes pas certains de persévérer dans ce loisir. Essayez également de trouver un binôme pour vous accompagner. Les sorties à 2 sont souvent plus plaisantes et enrichissantes que celles que vous effectuerez seul.
