Si cela ne conditionne en rien les résultats de la saison, réussir ses premières sorties au brochet en début de saison permet de prendre confiance et de récompenser les longues semaines d’attente. Le printemps est sans conteste une période très favorable pour la pêche de cette espèce mais durant laquelle il est essentiel de localiser les poissons sans se fixer trop d’idées préconçues. En effet, à cette période ils sont très mobiles et peuvent être là où on ne les attend pas.
Un appétit féroce
L’ouverture est nécessairement une période d’alimentation importante pour les brochets et c’est la promesse de vivre de beaux moments de pêche. En effet, les brochets ont fini de frayer depuis quelques semaines et ressortent de cette période amaigris et amoindris ; Il est alors primordial pour eux de se remettre en chasse pour se refaire une santé. Parallèlement à cela, les eaux se réchauffent et comme tout animal à sang froid, celui du brochet aussi, ce qui augmente proportionnellement son métabolisme et ses besoins alimentaires.
Des fenêtres d’activité
Si les brochets sont, en début de saison, enclins à des périodes d’activité intense elles seront néanmoins ciblées dans le temps et dans l’espace. Les fenêtres d’activité peuvent être courtes et régulières dans la journée et sont parfois l’occasion de véritables frénésies alimentaires. En règle générale, un facteur météorologique déclenche ses phases d’alimentation intenses et je garde en mémoire une sortie particulière où chaque passage nuageux accompagné de vent transformait le plan d’eau en pisciculture l’espace de quelques minutes avant de sombrer à nouveau dans le marasme le plus total. J’ai vécu ces expériences plusieurs fois avec cette espèce et tout particulièrement à cette période de l’année.
Des tenues variées
De la même manière, la tenue des brochets à cette saison peut être déroutante et surprenante. Si les postes de bordure paraissent évidents, ils peuvent être complétement désertés au profit de la pleine eau ou de plages ne présentant aux premiers abords peu d’intérêt. La réalité est qu’à cette période encore plus qu’à un autre moment, la tenue des brochets est conditionnée par la nourriture. Ils suivent alors les bancs de fourrage s’ils sont focalisés dessus ou se positionnent à un endroit clef si des concentrations de poissons ou autres proies peuvent y avoir lieu. Souvenez vous qu’il est fondamental pour eux de reprendre des forces et que chaque effort sera tourné vers cet objectif. Alors soyez attentif au moindre signe d’activité et conservez vos sens en éveil !
Dans cette logique, vous serez surpris du nombre d’individus qui peuvent être concentrés au même endroit en même temps et ruinera définitivement l’idée que le brochet est un poisson solitaire !
Powerfishez !
Plusieurs raisons incitent à adopter cette stratégie en début de saison :
La première qui découle du constat précédent est qu’il faut localiser les poisons en activité et pour cela il est essentiel de battre du terrain.
La seconde raison est que les brochets n’ont pas vu de leurres pendant plusieurs mois et même s’ils comprennent vite la musique et retrouvent rapidement leur instinct de survie, ils sont néanmoins coopératifs, disposés à attaquer des leurres et à être moins regardant qu’à certains moments.
Enfin, la dernière raison qui incite à powerfisher et à employer des leurres de réaction est le fait que l’on va tenter de profiter de moments d’effervescence où les pikes sont en pleine activité et agressifs.
Dans ces moments spécifiques, les vibrations fortes, les rattles et les palettes pont des valeurs sûres ! Les spinnerbaits, Bladed Jigs (ex Chatterbaits), lipless crankbaits… sont les leurres du moment !
Débutez par les bordures
La première option à exploiter est la pêche des bordures, des herbiers et des zones shallow. Ces spots tiennent très régulièrement des brochets à cette saison pour trois raisons essentielles :
Tout d’abord, même si la fraie des brochets est terminé depuis quelques semaines, ils continuent à trainer à proximité. Les baies peu profondes, avec des joncs ou des des tâches d’herbiers naissantes vous permettront bien souvent d’y ferrer vos premières prises et parfois de très gros spécimens.
Deuxièmement, ces zones de bordures, constituent un garde-manger important pour les prédateurs mais aussi pour leurs proies. En, effet, c’est là que se développent les larves, mais aussi les batraciens et où se rassemblent les blancs pour frayer à leur tour. Si vous avez la chance de localiser une frayère à gardons ou à brèmes, il y a fort à parier que vous trouverez les pikes à proximité… Il sera alors essentiel d’adapter le choix de vos leurres aux proies convoitées.
Enfin, notamment en tout début de saison quand les eaux sont encore fraîches, les zones peu profondes et exposées au soleil sont les premières à se réchauffer. Ce confort thermique est apprécié et recherché par l’ensemble de la faune, brochets y compris !
Dans ces conditions, de nombreuses alternatives s’offrent à vous d’un point des leurres à employer : soft swimbaits, hard swimbaits, spinnerbaits, rubber jig, frogs, stickbaits…
Puis ratissez la pleine eau
Si, les bordures ne vous récompensent d’aucune touche et que vous n’y détectez pas signes d’activité, alors n’hésitez à pêcher la pleine eau. Les pikes peuvent parfaitement être rassemblés derrière un banc de fourrage ou parfois, notamment les plus gros, embusqué en sortie de baie sur la cassure.
Des leurres de réaction avant tout
Vous l’avez compris, que l’on cible les bordures ou que l’on pêche l’eau, on peut se permettre dans un premier temps de pêcher vite et c’est même souvent ainsi que l’on déclenchera le plus de touches. Ainsi, les lipless crankbaits, les crankbaits et les leurres métalliques à savoir les bladed jigs et les spinnerbaits sont excellents et incontournables en début de saison. Ils vous permettront de pêcher la pleine eau mais aussi des spots plus ciblés notamment autour des taches d’herbiers pour les vibrations et les bladed jigs et au cœur des obstacles pour les spinnerbaits. Si l’objectif est de pêcher les bordures encombrées privilégiez les modèles avec des palettes « feuille de saule » qui se mettent très vite en action et permettent de pêcher précis.
Les jerkbaits et les longbill minnows
Souvent utilisés en hiver, notamment pour leur effet supensding et leur capacité à déclencher des touches sur des pauses très longues, les jerk minnows et leurs cousins à grande bavette, les longbill minnows sont aussi des leurres très réguliers au printemps pour pêcher des zones allant de 1 à 3-4 mètres de fond.
Cependant, ils sont à animer différemment que pendant la période hivernale. Nous sommes sur des pêches plus rapides et une animation linéaire ponctuée de twitchs successifs et agressifs est souvent préférable à cette saison. Dans le même esprit, les pauses doivent être bien plus courtes.
Ces leurres de petites tailles, entre 11 et 13cm, comme les précédents vous permettront d’employer un ensemble MH ou H et de prendre du plaisir quelle que soit la taille des prises.
Une sélection de softbaits
Si j’ai une préférence pour les hardbaits en début de saison, j’ai toujours une sélection de leurres souples dans mon sac notamment pour leur capacité à s’adapter à toutes les situations en fonction du lestage et de l’armement choisis. J’ai souvent avec moi au printemps des gros shads dans des coloris naturels et tout particulièrement « pike » qui m’ont offert à cette période des gros spécimens postés en périphérie de l’activité principale. A se demander s’ils n’attendaient qu’un petit congénère inconscient s’éloigne de la meute !
Mais j’affectionne aussi les coloris « perche » et surtout « frog » dont les brochets sont très friands à cette période. Au demeurant, n’hésitez à choisir des modèles de grub à deux queues qui imitent parfaitement ce batracien.
Le fun du towater
Des eaux qui se réchauffent et de l‘activité sur les bordures et les zones shallows, c’est naturellement le moment de glisser dans vos boites quelques topwaters tels que les frogs et les stickbaits. A cette saison, les brochets n’hésitent pas à monter en surface et ils sont plus que jamais opportunistes. Une grenouille ou un caneton sont des proies faciles et nombreuses au mois de mai.
