Le Saint-Pierre est l’un des poissons rois que nous avons le long de nos côtes. Il n’est pas évident à débusquer et encore moins à capturer. Une connaissance précise de ce poisson permettra de trouver les zones propices où le trouver. Ensuite, un travail sur cartes sera nécessaire avant de vous y rendre afin de mettre toutes les chances de votre côté pour réussir à en capturer. Voyons ensemble comment procéder.
Un poisson pas comme les autres
Il suffit de le regarder pour comprendre que le Saint-Pierre n’est pas un poisson comme les autres.
Sa large tête qui représente environ 1/3 de la totalité de son corps abrite une gueule protractile démesurée. Et pour cause, le Saint-Pierre a pour habitude d’aspirer ses proies en les surprenant grâce à son mimétisme.

Son corps est plat et arrondi et également doté de nageoires épineuses. Le Saint-Pierre est un très mauvais nageur et n’est pas en mesure de poursuivre une proie qui tenterait de lui échapper. Ce paramètre biologique influe sur la technique de pêche qui devra être mise en place. La lenteur sera de mise !
Son habitat de prédilection
Le Saint-Pierre se nourrit essentiellement de lançons mais aussi de poissons bleus comme la sardine. C’est un poisson vorace qui n’hésite pas à se saisir de grosses proies. Les leurres proposés devront être de grosse taille généralement.

Vous trouverez le Saint-Pierre sur les zones de sable, là où sont également présents les lançons. La saison de pêche préférentielle va du printemps à la fin de l’été. Période qui correspond généralement à la présence du lançon sur les côtes de la Bretagne et de la Manche. Il apprécie les zones au-delà des 30 mètres de profondeur. Vous le croiserez aussi que les gravières ou les fonds vaseux.
Comme indiqué précédemment, c’est un piètre nageur. Par conséquent, ciblez les zones faiblement exposées au courant.
Comment trouver les zones abritant des Saint-Pierres ?
Comme chaque fois que vous ciblez une espèce en particulier, il est primordial de s’intéresser au mode de vie de celle-ci. C’est ce que nous avons fait précédemment.
Pour commencer il est nécessaire de localiser des zones de sable, peu exposées aux courants et avec une profondeur assez importante. Pour cela, différents outils sont accessibles.
La carte marine traditionnelle. Ici vous trouverez peu d’informations. La nature du fond est indiquée par des lettres ( S pour sable, M pour vase (mud en anglais), G pour gravier).

La nature des fonds
Les cartes Navionics ou C-Map par exemple proposent une couche permettant d’afficher la nature des fonds marins. C’est l’une des clés pour trouver les zones propices.
Vous pouvez également utiliser le site Data Shom en faisant apparaître la couche de bathymétrie mais aussi celle de sédimentologie – Nature des fonds.
Je recherche ici des zones de sable isolées. Les grands bancs de sable de plusieurs centaines de mètres carrés sont également de bons endroits à prospecter mais leur grande taille peut compliquer la localisation des bancs de Saint-Pierres.

Le relief Shading, une arme en plus !
Des outils complémentaires comme le Relief Shading de Navionics ou la vue ombrée de C-Map permet de visualiser le fond comme jamais. Il s’agit d’un ombrage qui allie couleurs et ombres afin d’obtenir une vue très détaillée du relief sous marin.

Vous pouvez consulter gratuitement le Relief Ombré de C-MAP via ce lien.
Les courants
Autre paramètre à prendre en considération, le courant. Il est nécessaire de cibler une zone faiblement exposée au courant. En vous rendant sur différents sites ( Data Shom par exemple) vous aurez accès à ces données. Je cible les zones avec un courant inférieur à 1.5 nœuds.

Chercher les bancs de poissons fourrage au sondeur
Une fois sur zone, il faudra employer l’électronique pour trouver les bancs de poissons fourrage. Les Saint-Pierres ne sont pas évidents à détecter au sondeur. Proches du fond, ils ne sont que très rarement décollés et ne ressortent pas bien à l’écho. Mais soyez certains, en trouvant les lançons, les Saint-Pierres ne seront pas loin !

D’autres indices à prendre en compte
Il est tout à fait possible que la zone ciblée soit bonne pour le Saint-Pierre, mais qu’ils ne soient tout simplement pas actif au moment donné. La présence d’autres espèces sur la zone peut vous conforter sur votre choix.
Par expérience, j’ai constaté que les pagres, rougets grondins et poulpes cohabitaient avec les Saint-Pierres.

Si vous capturez l’une de ces espèces, dite- vous que la zone reste propice à la capture d’un Saint-Pierre. Il faudra revenir à un autre moment de marée ou un autre jour. C’est là tout le plaisir de la prospection !
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