Les spots abritant des carnassiers sont très nombreux et variés en fonction des milieux et des saisons, mais qu’il s’agit d’un plan d’eau, d’une rivière ou de la mer, ils présentent le même relief souvent lié à des structures spécifiques. Parmi celles-ci mais si elles n’en sont pas a proprement parlé, elles fonctionnent comme telles, il s’agit des végétaux aquatiques. Ces derniers pour diverses raisons fixent la vie et doivent être prospecter, mais pas n’importe comment !
Les différents herbiers
Sous le terme d’herbiers souvent employés par les pêcheurs se cachent en réalité l’ensemble des végétaux aquatiques ; certains peuvent être immergés, d’autres flottants, racinaires, filamenteux, etc. Leurs formes sont diverses et les plus courants en eau douce sont les nénuphars, la jussie, la renoncule, les potamots ou encore l’élodée, le myriophylle et le cératophylle.
Tandis qu’en en eau salée, les pêcheurs de bars, entre autres, prospecteront davantage le goémon, les laminaires, le varech, le fucus ou encore la posidonie.
Les raisons du succès
La raison pour laquelle les végétaux aquatiques sont d’excellents spots pour les carnassiers est qu’ils offrent à la fois le gîte et le couvert. S’ils ont en effet tendance à éclaircir l’eau, ils offrent cependant des zones à l’abri des regards, de la lumière et de la chaleur qui permettent à un grand nombre d’espèces de se reposer, mais aussi de se mettre à l’affût pour surprendre leurs proies.
D’autre part, les herbiers constituent des supports pour la ponte et le développement des alevins. Ils sont à ce titre particulièrement intéressant et facile à exploiter en début de saison lorsqu’ils rassemblent des poissons blancs et qu’ils ne sont pas encore trop développés pour rendre la pêche compliquée. A la fin de l’automne lorsqu’ils commencent à mourir, ils deviennent aussi plus aisés à prospecter.
Enfin, les végétaux aquatiques permettent le développement d’une chaîne alimentaire locale en concentrant en bas de l’échelle un grand nombre de larves qui constituent le premier maillon et à leur sommet, les différents carnassiers présents.
De la méthode
Pour bien pêcher les herbiers, il est important d’être méticuleux et méthodique. En effet, si le cœur de la masse végétale abrite des poissons, il ne faut pas foncer tête baissée et lancer son leurre en plein cœur.
Tout d’abord, il convient de prospecter les abords, parce que c’est évidemment plus simple d’animer un leurre en pleine eau mais aussi parce que les poissons à l’affût portent leur regard vers l’extérieur pour surprendre les proies qui évoluent en pleine eau et approchent de leur cachette.
Une fois les abords exploités, dans la mesure du possible, à l’aide d’un leurre et d’un armement adapté, il faut s’attaquer à la surface ou la pellicule inférieure dans le cas d’herbiers immergés.
Enfin, lorsque les poissons sont en phase de repos, il est possible d’aller les chercher en plein cœur en exploitant méticuleusement les différentes trouées. Il s’agit là parfois d’un travail de fourmi mais qui peut rapporter de très belles surprises.
Des souples en texan évidemment
Lorsque l’on pense pêche dans le cover, l’utilisation de leurres souples apparaît comme une évidence. En effet, qu’il s’agisse d’une pêche de surface en buzzing ou d’une prospection méthodique des trouées à l’aide d’un plomb balle, les leurres souples offrent la polyvalence d’armement et d’animations nécessaires pour prospecter efficacement les zones d’herbiers.
L’accessoire indispensable est alors l’hameçon texan, dont la pointe sera piquée dans le dos du leurre si la végétation est particulièrement dense. Cet hameçon vous permettra de pêcher en buzzing si vous n’employez pas de plomb (en weightless), en linéaire ou plus lentement sur le fond si vous glissez un plomb balle sur votre balle de ligne. Celui-ci pourra alors être au contact de l’hameçon ou décalé montage Carolina) pour pêcher plus lentement et planant.
Lorsque vous voulez pêchez le cœur des herbiers, je vous recommande l’usage de leurres souples effilés (des pintails) qui glisseront plus facilement au cœur des obstacles et de ne pas hésitez sur le poids des balles pour pénétrer les herbiers les plus denses jusqu’au fond.
Des leurres métalliques aussi…
La seconde famille de leurres qui se prêtent tout particulièrement à la pêche dans les herbiers sont les leurres métalliques et tout spécifiquement les chatterbaits et les spinnerbaits. Cependant, ils sont plus efficaces dans des zones à faible densité telles que les champs de nénuphars ou de roseaux et sur les herbiers immergés pour passer au-dessus ou sur les abords. Ces leurres imitant parfaitement des petits poissons présents en nombre l’été sur ces spots.
Enfin le buzzbait, boudé par la majorité des pêcheurs, est un leurre incontournable pour ces zones et qui fera réagir les brochets les plus apathiques.
Si ces leurres sont particulièrement utilisés par les pêcheurs en eau douce, ils fonctionnent aussi à merveille en mer… encore faut-il passer le pas de les nouer à sa ligne !
Et enfin des leurres durs
Les leurres durs sont les grands oubliés des pêches dans les herbiers en raison de leur armement exposé. Cependant pour pêcher les abords proches ils sont très efficaces notamment parce les jerkbaits minnows par exemple permettent de faire des pauses longues à proximité du spot convoité.
Mais je vous recommande, et tout particulièrement en début de saison de faire évoluer un lipless crankait au ras des tâches d’herbiers pour déclencher les brochets souvent bien actifs à cette saison.
Des touches violentes et surprenantes
Il existe une touche qui est tout particulièrement liée à cette pêche. Nous avons tous vécu la situation de cette touche violente lorsque notre leurre se décroche d’un herbier. On assimile cela au fruit du hasard mais en réalité il s’agit d’une situation qui se reproduit bien trop souvent pour l’être.
En effet, les carnassiers embusqués vont souvent déclencher une attaque réflexe lorsque votre leurre, prisonnier des herbiers, se libérera d’un coup sec. Il s’agit d’une attaque reflexe mais aussi de la dernière chance avant que la proie ne lui échappe.
Alors, il est souvent pertinent de reproduire cette action en laissant descendre son leurre dans les herbiers pour le laisser se piquer et réaliser ensuite un ferrage de dégagement. Il s’agit là d’un pattern qui vous permettra de capturer de nombreux poissons, que ce soit en mer ou en eau douce.
La tresse un indispensable
Lorsque l’on pêche au cœur des herbiers, l’usage de la tresse est incontournable, et tout particulièrement un modèle en 4 brins. Son absence d’élasticité et son abrasivité vous permettra de vous dégager plus facilement de ceux si, voire de les couper quand vous êtes pris en plein cœur.
Bien sûr, lorsque vous désirez pêcher spécifiquement ces zones, il convient de ne pas y aller en finesse et de choisir un diamètre de ligne adapté.
