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Pêche du brochet aux leurres : retour sur une session dans les polders hollandais !

Qui n’a jamais entendu parler des polders, ces fameux canaux présents en Hollande et en Belgique qui créent un immense réseau hydrographique et offrent des possibilités infinies pour les pêcheurs aux leurres ? Retour sur une récente session à la recherche des brochets hollandais.

Il y a quelques années déjà, un engouement pour les polders s’est développé au sein de la communauté des pêcheurs aux leurres français. Et comme beaucoup d’autres j’ai eu envie d’aller m’essayer à cette traque de brochets dans les polders. C’est une pêche qui se caractérisait a priori pour moi par des lancers courts dans des petits milieux en no-kill regorgeant de brochets pas particulièrement gros, il est vrai. J’ai pris l’habitude d’y aller une fois par an depuis 2018. Je vais donc vous raconter ma dernière expérience en date en terres hollandaises qui s’est avérée plus compliquée que prévue.

L’un de mes premiers brochets de polder en 2018

Un départ encourageant

Nous prenons donc la route un vendredi en milieu de journée. J’emmène avec moi un ami de longue date qui n’a jamais eu l’occasion de pêcher les polders. Ravi de pouvoir lui faire découvrir cette pêche, je profite du trajet pour l’avertir du fait que la quantité de touches peut être folle quand les brochets s’activent tant leur densité est importante mais aussi que la pêche peut s’avérer très compliquée parfois et que les nombreuses vidéos disponibles sur YouTube ne sont pas toujours représentatives de la réalité.

Je connais déjà bien le secteur, donc avant même d’arriver au Airbnb, nous nous arrêtons sur un spot en ville pour pêcher une bonne demi-heure. Je monte un gros shad de plus de 20cm pour débuter et la première touche ne se fait pas attendre. Sur mon premier lancer le long d’un mur, -boom !-, je suis stoppé net ! Le ferrage qui s’en suit est autoritaire et un poisson correct avoisinant les 80 cm arrive gentiment pour prendre la pause. Je remarque qu’il a le ventre bien rempli, et en déduis que les poissons sont probablement actifs et ont déjà commencé à faire des réserves pour l’hiver. Par la suite nous manquons quelques touches et il est temps de rejoindre notre logement. Mais la pêche semble prometteuse pour le reste du week-end.

Ce brochet bien gras avais déjà commencé à faire ses réserves pour l’hiver.

La désillusion

Le lendemain matin c’est gonflés à bloc et confiants que nous attaquons donc la pêche au milieu des champs. Encore une fois, c’est une zone que je connais bien et qui a pour habitude de tenir des gros poissons. Petite précision tout de même, il s’agit de canaux où le fond varie entre 50 cm et 1,50m donc des poissons entre 80cm et 1m sont déjà considérés comme des beaux sujets. Toutefois le constat est sans appel. Après deux heures de pêche, et hormis un seul brochet décroché au swimbait par mon ami, nous n’avons rien vu…

Nous partons donc en exploration et faisons tourner les leurres et les techniques, mais rien n’y fait. J’ai l’impression de pêcher dans le vide et le moral est au plus bas, malgré un brocheton qui a le mérite de me réveiller un peu.

Un petit brochet que l’on apprécie malgré tout par une journée aussi difficile.

Réflexion : un pic d’activité aux heures chaudes

La température est basse, et j’ai l’espoir qu’un pic d’activité se déclenche aux heures les plus chaudes de la journée. Vers 14h je décide donc de retourner sur la zone où nous avons débuté la pêche le matin, celle censée abriter de plus jolis poissons. L’idée porte ses fruits puisque nous rentrons chacun un poisson avoisinant les 90 cm. Le mien me gratifiera même d’une belle action à vue en venant engloutir mon grub dans mes pieds. La montée d’adrénaline est toujours forte lorsque ces brochets sortent de nulle part dans l’eau tannique des polders.

Malheureusement, comme je m’en doutais le pic d’activité est très court et nous ne parvenons pas à leurrer un autre poisson de l’après-midi.

Un pic d’activité des poissons aux heures les plus chaudes de la journée est un classique pour ces pêches de brochet en hiver.

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas

Le dimanche matin, nous nous octroyons donc une grasse matinée, persuadés que le froid de la nuit a tendance à caler les poissons sur le matin. Nous attaquons la pêche avec seulement 4h devant nous car nous devons prendre la route du retour en France dans l’après-midi. La journée s’annonce encore plus froide que la veille. Alors que nous pensons retomber sur un pic d’activité entre midi et 14h, nous ne déclenchons aucune touche pendant cette période, même en repassant sur la zone qui avait donné le jour précédent… Le moral est une nouvelle fois entamé et le bilan du week-end s’annonce désastreux avec seulement 4 poissons au sec. Nous explorons un nouveau polder très peu profond dans l’espoir que l’eau s’y réchauffe plus vite. Celui-ci nous rapporte 2 brochets de taille modeste.

Dans les petits milieux l’eau se réchauffe plus vite mais les poissons sont aussi de tailles plus modestes.

Des poissons plus actifs en ville

Après quelques minutes à débriefer, toutes les informations semblent converger et nous décidons de rejoindre les zones urbaines où la température sera forcement supérieure de quelques degrés. Nous aurons tout juste 30 minutes de pêche avant le retour en France pour vérifier la théorie que nous échafaudons à contre-cœur, car si elle s’avère vraie, nous serons passés à coté de la pêche tout le week-end…

La voiture garée au plus proche de l’eau, le coffre encore ouvert, je fais un premier lancer et la sanction est immédiate… Un brochet sympathique et surexcité apparaît en surface. Le shad de 21cm est rangé. C’est une lueur d’espoir et en même temps une immense frustration de n’avoir pas compris cela plus tôt. L’eau des polders est plus chaude au milieu de la ville que dans la campagne, peut-être d’un ou deux degrés seulement mais cela suffit à changer le comportement des poissons du tout au tout. Nous enchaînons les touches sur cette courte demi-heure avec la perte de plusieurs gros brochets. Quel que soit le polder, un lancer sur trois fait mouche. L’activité des poissons est au maximum mais nous devons rentrer…

Ce brochet n’a pas fait de chichi, une touche en deux temps est souvent synonyme d’un leurre coffré.

Un goût amer de la frustration est bien présent sur le trajet du retour. Mais malgré tout, nous sommes contents d’avoir résolu l’énigme et d’avoir fini par comprendre quel facteur nuisait à notre pêche et comment y remédier, un peu trop tard malheureusement.

Petit point matériel

Pour pêcher les polders en hiver je prends généralement une seule canne à la fois car nous pêchons en avançant en permanence. Une canne H (Heavy) d’une puissance comprise entre 20 et 80gr me paraît être un bon compromis pour pêcher avec des leurres entre 15 et 22cm.

Les gros shads ramenés lentement sont très efficaces dans ces petits milieux mais les swimbaits et les gros jerkbaits ne sont pas à négliger. Pour ce qui est des coloris, tout fonctionne, mais j’ai quand même une préférence pour les coloris typiques d’eaux acides. Les imitations de perche assez sombres avec un ventre rouge bien marqué sont excellentes. Des coloris marqués par des reflets dorés peuvent aussi faire aussi des ravages dans les eaux couleur thé des polders.

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