Les pêcheurs au leurre utilisent de la tresse pour garnir le moulinet. Nous avons déjà vu par le passé tout l’intérêt de l’utilisation de la tresse plutôt que du nylon. Le leurre ne sera pas directement relié à la tresse, mais à un bas de ligne qui, sauf exception très particulière, sera en fluorocarbone.
L’ensemble tresse/fluotocarbone sera relié par un nœud de raccord. Il en existe de différents types (FG, peixet, albright) et ce ne sont pas tutoriels qui manquent pour vous entrainer à les réaliser.
Le pêcheur devra être attentif à son association tresse/fluorocarbone, diamètre, résistance, type de bas de ligne, etc, sont autant de paramètres à prendre en considération. Nous allons voir cela ensemble.
Une résistance adaptée
Il est nécessaire de connaître précisément la résistance réelle de la tresse et du fluorocarbone que vous souhaitez employer. Celle-ci est exprimée en livres ou en kilogrammes sur la bobine. Cette valeur correspond à la rupture de la ligne lors d’une traction linéaire, sans inclure le travail de la canne. On peut imaginer qu’avec une résistance de 10 kilos, il est possible de soulever verticalement un poids de cette valeur.
Lors du choix, la logique est d’avoir une résistance inférieure pour le bas de ligne par rapport au corps de ligne en tresse. C’est-à-dire une tresse de résistance supérieure à celle du fluorocarbone. L’intérêt est qu’en cas de croche, vous casserez au niveau du leurre plutôt qu’au nœud de raccord.
Tout le monde conviendra qu’il est plus aisé de faire un nœud sur une agrafe ou sur un leurre plutôt que de réaliser un nœud de raccord en pleine session de pêche.
Gare au diamètre trop gros !
Lors de votre choix de fluorocarbone, prenez en compte, non seulement la résistance de la ligne, mais aussi le diamètre. Vous constaterez que selon les marques, le diamètre diffère à résistance identique.
Sélectionnez un modèle aussi fin que possible pour une même résistance. Cela vous permettra de réaliser des nœud de raccord plus fin, qui passeront mieux dans les anneaux. Votre distance de lancer n’en sera que meilleure.
À coup sûr, votre détaillant saura vous conseiller par son retour d’expérience.
La résistance à l’abrasion
Les pêcheurs du bord connaissent bien cette contrainte. Celle de la ligne, qui vient frotter sur les rochers et fragiliser la ligne.
Pour contrer cela, il est tentant d’augmenter la résistance du bas de ligne. Ainsi moins de risque de perdre un joli poisson en raison des frottements répétés sur les cailloux.
Dans ce cas, vous vous trouvez avec un bas de ligne plus résistant que la tresse. En cas de croche au fond, la casse se produira au niveau de la tresse et non au leurre et vous obligera à réaliser un nouveau nœud de raccord.
Sélectionnez un fluorocarbone doté d’une résistance élevée à l’abrasion. Il est possible de tester cela en prenant un échantillon et en y frottant une lame de couteau tout en maintenant celui-ci tendu. Vous constaterez alors sa dégradation à l’abrasion par rapport à d’autres échantillons de même diamètre.
Le cas particulier des pêches fortes
Suite aux explications précédentes, vous savez qu’il est nécessaire de disposer d’un bas de ligne de résistance inférieure à celle du corps de ligne afin de pouvoir casser au leurre et non au nœud de raccord en cas de croche.
Pourtant, pour certaines pêches dites, fortes, cela n’est pas toujours le cas. Pour illustrer, je vais prendre l’exemple de la pêche du thon.
J’emploie une tresse PE 10 (Daiwa J Braid Grand) d’une résistance de 123 lbs sur laquelle j’associe un bas de ligne appelé shock leader en 170 a 220 lbs. Ici, la résistance du bas de ligne est très largement supérieure à celle de la tresse. Cela pour plusieurs raisons.
La résistance à l’abrasion
La première a pour but de résister à l’abrasion provoquée par les dents du poisson. Les combats pouvant durer plusieurs heures, il est nécessaire d’avoir un bas de ligne de gros diamètre qui ne cassera pas à cause de cela. À la fin du combat, je coupe une trentaine de centimètres du bas de ligne avant de recommencer à pêcher afin de supprimé le segment usé.
Le lignage
La seconde raison est pour le lignage. Lorsque le poisson arrive au bateau, un équipier saisit le bas de ligne pour maintenir le poisson à la surface avant de le décrocher. Cette étape est critique et entraîne de nombreuses casses.
En fin de combat, comme expliqué précédemment, le bas de ligne est fragilisé. Le fait de maintenir le poisson de force à la surface directement avec le bas de ligne exerce une très forte tension sur celui-ci. C’est pourquoi j’opte pour un bas de ligne beaucoup plus résistant que la tresse pour garder une marge de sécurité surtout face aux très gros poissons qui peuvent dépasser les 250 kg.
Conservez vos associations
Une fois les associations qui vous conviennent trouvées, tachez de les conserver.
Cela peut demander plusieurs essais avec différentes marques, diamètres et résistances.
Ne vous fiez pas uniquement aux données des constructeurs. Les résistances annoncées ne sont pas toujours exactes et seule une utilisation ou des tests de résistance vous apporterons des données sûres.
Pensez également à l’abrasion que subissent la tresse et le fluorocarbone. Cela fragilise l’ensemble.
En conclusion
Au final, trouver la bonne association n’est pas une chose si simple. Personnellement, j’utilise une seule marque de fluorocarbone pour les pêches classiques. Il s’agit du SHOCK LEADER VARIVAS FLUORO CARBONE
Sa contenance, mais aussi ses qualités de résistance à l’abrasion et la justesse des résistance annoncée/résistance réelle m’ont poussé à le sélectionner. Il est disponible en de nombreux diamètres qui permettent de l’utiliser pour une multitude de techniques.
