Des lacs vierges de toute pression de pêche depuis des années, la nature à perte de vue, des jours éternels et pour les plus chanceux, des aurores boréales. Un cadre idyllique où Alban Regnoult peut vous recevoir et vous guider pour la pêche des carnassiers et des salmonidés.
Quelle est la situation géographique du camp et sa structure ?
Alban Regnoult : Si tu prends la carte de la Suede, Gafsele c’est exactement au centre, aussi bien sur l’axe Nord-Sud que Est-Ouest. C’est considéré comme le nord de la suède, mais géographiquement c’est au milieu. C’est en Laponie, le pays du père noël !
Il s’agit d’un petit village de 80 habitants sur une commune avec tout juste 3000 personnes. Une commune en Suède c’est la superficie d’un département français. La ville la plus proche c’est Asele à 20km.
Je dispose de 5 chalets dans lesquels je reçois les pêcheurs que j’accueille de fin mai jusqu’à mi-septembre
J’ai aussi un restaurant pour ceux qui optent pour la pension complète ou pour se retrouver le soir dans un endroit convivial. Et bien sûr un petit magasin de pêche où l’on retrouve les indispensables pour la pêche sur place.
Je guide sur le camp depuis 2006 et j’en suis propriétaire depuis 2011.
Quelles sont les espèces que les pêcheurs peuvent venir traquer ?
Alban Regnoult : Le brochet et la perche principalement. A savoir que c’est un lieu qui a été fréquenté par des équipes de Perch Pro (la compétition de Kanalgrastisdotse), mais aussi de Fly Vs Jerk. Notamment par Frédéric Julian qui est venu pour les deux compétions, mais aussi l’équipe CWC et cette année l’équipe Ekolotes pour le Perch Pro. A chaque fois quand tu regardes les scores, ils arrivent sur le podium et font des cartons.
Des journées à plus de 100 perches de 40cm existent ici, ce qui parait fou ailleurs. Passer les 45cm c’est difficile ! Il y en a mais c’est difficile, car c’est le milieu qui veut ça.
J’ai vécu des sessions de pêche complètement folles ! Tu te rappelles, je t’ai emmené un jour pêcher du bord sur une rivière. A cet endroit je me souviens m’être filmé pendant 45mn et à chaque lancer j’étais aux prises avec une perche de 40 centimètres. Si j’avais décroché sur un lancer ou que ça n’avait pas mordu, le lancer suivant, c’était pendu ! C’est ce genre de folie que tu peux vivre ici !
En revanche, on ne vient pas en Suède pour faire des poissons de 50. Il y en a, mais peu. En revanche, pour ce qui est de la quantité de beaux poissons, tu peux vivre des moments que tu ne vivras pas ailleurs.
Qu’en est-il de la pêche du brochet ?
Alban Regnoult : Pour le brochet j’ai compilé des statistiques sur 16 ans. En quantité on est de l’ordre d’un brochet sorti par pêcheur toutes les 70 minutes. Par jour, chaque pêcheur peut espérer faire entre 5 et 10 brochets avec une taille moyenne de 69 cm exactement !
J’ai remarqué qu’au début, quand je suis arrivé, on faisait de l’ordre de 15-20 brochets par jour et par pêcheur, mais les très gros était difficiles à trouver. Je ne sais pas s’ils existaient ou pas, mais ils étaient difficiles à prendre. Aujourd’hui, on fait moins de poissons mais la taille moyenne est plus élevée. On fait des poissons de folie ! Cette année, des pêcheurs ont capturé des poissons de 1,20 m dans 80 cm d’eau. L’année dernière, le même groupe de pêcheurs a fait 127 et 125 cm en l’espace d’une heure sur deux sites différents. Chaque année le nombre de brochets au-delà de 115 cm est considérable.
Tu connais les raisons de ce constat ? Est-ce que c’est parce que tu abordes la pêche autrement ?
Alban Regnoult : Je ne sais pas si c’est parce que nous connaissons mieux le territoire et que nous les abordons différemment ou alors parce qu’en pratiquant le « catch and release » il y a une mortalité, inexorablement, et que cela donne plus d’espace aux autres poissons pour grandir et grossir. Est ce qu’il y a une corrélation ? Je ne sais pas.
J’ai décidé l’année dernière en collaboration avec les communes et les différentes sociétés de pêche (cela fonctionne un peu comme les pourvoiries au Canada) de lancer une campagne de tagging pour voir où cela nous mène. Il faudra malheureusement attendre une dizaine d’années car les saisons sont courtes ici. Puis il faut des personnes qui ont l’habitude de procéder à ces tags, donc ce seront des guides professionnels les poseront et cela demande une certaine logistique. Cela va prendre du temps mais on pourra analyser ce qu’il se passe.
Il me semble que l’on peut aussi pêcher la truite et l’ombre sur Gafsele ?
Alban Regnoult : Exactement, j’ai des secteurs pour la truite et pour l’ombre. Il y a des secteurs 100% dédiés aux salmonidés. Je peux proposer des séjours axés sur ces espèces, en rivière notamment, mais il est aussi possible de les pêcher sur des lacs forestiers.
J’ai des lacs absolument superbes où on a capturé des truites qui dépassent les 60cm et où les pêcheurs peuvent consacrer une journée dans leur séjour pour changer d’espèce s’ils le souhaitent.
L’idéal c’est vraiment de faire un mix dans sa semaine !
Dis nous en un peu plus sur les périodes où tu accueilles les pêcheurs, mais aussi les techniques et le spots pêchés !
Alban Regnoult : Plus les eaux sont froides, plus on pêche creux. Début et fin de saison donc ! Entre 3 et 6 mètres environ. De fin mai jusqu’ à mi-juin, puis de fin août mi-septembre, notamment avec des leurres souples, des jerkbaits, et des swimbaits. Mais les poissons peuvent être dans 8 m et monter prendre les leurres dans 4 m.
J’ai trouvé des zones extraordinaires où j’ancre mon bateau dans 2 m sur un plateau et je fais pêcher les clients en direction des 6-7 m. Il y a un cassant aux alentours des 4 m et les leurres évoluent à 1m-1,5m sous la surface pour ne pas risquer de s’accrocher. Les poissons décollent du fond pour les prendre.
En milieu de saison, l’eau est plus chaude (fin juin à mi-aout) et tu pêches surtout entre la surface et 2 m de fond en topwater.
Pour venir chez toi, quel est le matériel nécessaire ?
Alban Regnoult : Il faut un ensemble pour la perche, dans l’idéal une 7-20g en puissance et ensuite un ensemble brochet de 20-90g ou 30-110g. Ça suffit pour couvrir l’ensemble des leurres, il n’y a pas besoin de pêcher très lourd. On n’a pas de grandes profondeurs et on a pas besoin de leurres géants non plus. Une taille moyenne de leurres durs en 15-16 cm et 18 cm pour les leurres souples, c’est ce que je recommande.
Evidemment, pour l’été des frogs et des buzzbaits. L’avantage de la pêche de surface, c’est que c’est super excitant !
J’imagine que tu proposes différentes formules !
Alban Regnoult : oui, ça va du séjour en totale autonomie par les pêcheurs jusqu’au séjour complétement guidé et en pension complète. Tout est modulable. Il y en a pour toutes les bourses, car je suis conscient que de nos jours la vie est chère. Côté budget, la fourchette est comprise, en fonction du degré de service, entre 600 euros et 1500 euros en « All inclusive » !
