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Analyse du milieu : comment les poissons perçoivent-ils les sons ?

Le choix du leurre, s’il n’est pas le premier paramètre à isoler pour réussir sa sortie, il le devient souvent au cours de celle-ci pour ajuster sa stratégie au regard des comportements et humeurs des poissons. Parmi les caractéristiques à prendre en compte, la sonorité est un critère déterminant.

La couleur, le matériau, la forme, la vibration, la taille, la nage sont autant de critères à prendre en compte lorsque l’on choisit son leurre. Mais ils ne sont pas les seuls et la sonorité est bien souvent un paramètre essentiel pour déclencher les touches, tout particulièrement lorsque les poissons ont une certaine habitude des subterfuges qu’on leur présente à longueur de saison.

Les poissons sont perçus d'une ligne latérale sur toute sa longueur qui leur permet d'entendre et de localiser leurs proies.
Les poissons sont pourvus d’une ligne latérale sur toute leur longueur qui leur permet d’entendre et de localiser leurs proies.

Le monde du silence ?

On nomme bien souvent la mer, du moins le milieu aquatique, « le monde du silence » et pourtant s’il y a bien un endroit où les sons se propagent mieux qu’ailleurs c’est bien l’eau ! En effet, dans l’eau, le son se propage 5 fois plus rapidement que dans l’air et il est ainsi décuplé. Pour ceux qui n’en n’ont jamais fait l’expérience, prenez un masque et plongez !

2 systèmes « d’audition »

Les poissons profitent de cette caractéristique du milieu pour communiquer évidemment mais aussi pour se nourrir et sont alors particulièrement sensibles aux sons.

S’ils ne sont pas munis d’une oreille externe visible comme la nôtre, ils possèdent néanmoins une oreille interne qui permet « d‘entendre ».

Mais ils sont aussi munis d’un organe qui nous est complétement inconnu, la ligne latérale. Elle parcourt toute la longueur de leur corps et est constituée de pores permettant de capter les vibrations provoquées par les déplacements d’eau notamment.

Le son est une vibration qui se déplace dans l'eau à des fréquences différentes, comparablement à une onde.
Le son est une vibration qui se déplace dans l’eau à des fréquences différentes, comparablement à une onde.

Des vibrations à différentes fréquences

Ainsi, les poissons captent des fréquences globalement comprises 1 et 2000 Hz en fonction des espèces.

Les fréquences les plus basses, notamment les infrasons (inaudibles pour nous), inférieures à 20 hz, sont perçues par la ligne latérale. Les fréquences supérieures sont dans un premier temps capté par les deux systèmes, puis uniquement par l’oreille interne.

Ainsi, en partant du constat que ce qui est « entendu » par les poissons est une fréquence on peut réduire le fait qu’un son n’est pour eux finalement qu’une simple onde parmi d’autres… Au même titre qu’un déplacement d’eau !

Une information porteuse de sens

Cependant, les fréquences perçues sont analysées par les poissons et correspondent au monde du vivant ! Ils ont nécessairement une représentation de quelque chose et sont alors porteurs de sens. Ainsi, les infrasons représentent un déplacement d’eau, qui peut être un micro courant, le mouvement d’une nageoire, le déplacement d’un crustacé ou un leurre qui amerrit…Discrètement évidemment !

Les sons graves sont provoqués bien souvent par la vessie natatoire de poissons et les sons aigus produits par les frottements des dents de certains poissons ou encore par les crevettes.

La fréquence émise par nos leurres doit donc être comprises dans un intervalle correspondant à une potentielle proie du prédateur ciblée pour qu’elle soit susceptible de l’intéresser.

Les grosses billes produisent des sons basses fréquences, donc graves, qui peuvent être perçus de loin.
Les grosses billes produisent des sons basses fréquences, donc graves, qui peuvent être perçus de loin.

Que disent nos leurres ?

Alors, nos leurres munis de billes, parfois grosses en acier, d’autres fois petites en tungstène, produisent des sons différents. C’est d’autant plus vrai que le contenant peut être en verre ou en plastique !

Les premières produisent des sons graves, audibles de très loin (parfois 100m) mais pas nécessairement identifiables aisément en termes de direction.  Elles représentent bien souvent des proies de plus gros volume.

Les secondes quant à elles, produisent des fréquences élevées, donc des sons aigus, et sont perceptibles dans un plus petit espace et bien plus localisables. Elles représentent des proies généralement plus petites.

Enfin nos leurres, véhiculent d’autres informations via les infrasons, concernant sa localisation, sa taille ou son déplacement.

Il est ainsi aisé de comprendre que nos leurres sont de grands bavards et qu’ils ont face à eux des animaux capables d’interpréter les plus infimes vibrations qu’ils émettent.

Les lipless sont souvent munis d'un grand nombre de billes. Ils ne sont pas agressifs pour autant... Tout dépend de la manière dont on les utilise !
Les lipless sont souvent munis d’un grand nombre de billes. Ils ne sont pas agressifs pour autant, tout dépend de la manière dont on les utilise !

Quid des leurres silencieux

Peut-on alors réellement concevoir que des leurres silencieux existent ? La réponse est évidemment oui, car même démunis de billes, ils produisent des bruits que nous humains nous sommes capables de percevoir. Il s’agit des cliquetis produits par les anneaux brisés ou les hameçons qui s’entrechoquent par exemple.

Mais s’ils apparaissent par ailleurs silencieux à nos oreilles, les infrasons qu’ils produisent sont audibles pour les poissons. Ils véhiculent tout simplement moins d’informations et sont à ce titre intrinsèquement plus discrets, mais en aucun cas « silencieux » ou « invisibles » !

Billes et agressivité

Un leurre muni de billes et « sonore » selon notre oreille est simplement un outil qui véhicule une ou plusieurs informations supplémentaires au poisson. Cependant ce n’est pas la fréquence de l’information véhiculée qui rend un leurre plus agressif qu’un autre mais l’usage qu’on en fait, la quantité d’informations et la fréquence à laquelle on les communique. Un leurre démuni de bille animé de manière frénétique est sans doute bien plus agressif en termes d’informations qu’un autre garni de billes et déplacé de manière lente et indolente.

Néanmoins ils demeurent évident que certains possèdent un potentiel sonore élevé et sont capables de saturer très vite le milieu, ce qui tend à énerver facilement (ou faire fuir) les poissons. Comme nous dans une aire de jeux bondés d’enfants !

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