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Nous commençons ce coup du matin de nouveau plein d’espoirs sur les berges du lac Abant et au doux son des hurlements lointains des loups ! Nous voyons des poissons chasser mais rien, si ce n’est une nouvelle touche franche inferrable… Le soleil pointe et nous n’avons toujours pas fait de truite Abant. Le coup du matin se termine sur l’impression que la période propice nous échappe.
Le poisson de la délivrance
Nous commençons de nouveau à douter sérieusement quand soudain Yannick s’écrit « poisson » ! Kevin et moi jetons littéralement nos cannes ! Je saisis l’épuisette et me jette sur ce premier poisson. Ca y est enfin ! Nous exultons ! Yannick est sûrement le premier européen à capturer une truite Abant et elle est superbe ! Nous faisons la séance photos de rigueur avant de la rendre, en pleine forme, à son élément. C’est un superbe poisson avec cette robe si typique, celui qu’on recherchait tant, et en plus, il s’agit d’un gros poisson de presque 40 centimètres !
Rassurés mais
Nous changeons de spot pour tenter d’autres choses. J’enregistre une nouvelle touche alors que j’avais lâché la manivelle pour me gratter le visage. La touche est un vrai coup de fusil que je rate au ferrage. Je suis de nouveau frustré et j’enrage. Par ailleurs, ce schéma se répètera régulièrement par la suite. Beaucoup de touches surviendront lorsque le leurre « décroche » lors de stop.
On insiste mais toujours rien. Finalement, très loin, à l’ondulante, je sens une lourdeur, je ferre et ma première truite Abant est enfin là, au bout de ma ligne. Le poisson semble juste correct mais est très combatif. Je n’ai que rarement stressé pour un poisson aussi modeste. Yannick finit par le mettre dans l’épuisette. Quel soulagement. Jamais je n’ai ressenti ça ! C’est un beau poisson de 34 cm. Elle est magnifique. Ouf.
Nous continuons et quelques instants plus tard je reprends un autre poisson. Ça y est, il ne manque plus que Kevin et nous aurons coché cette case !
Kevin parvient à leurrer un poisson encore peu de temps après mais c’est un poisson juvénile qui fait péniblement 15cm. Le sentiment du devoir accompli n’est pas total et nous décidons d’insister encore. Nous pêchons plusieurs spots, qui sont finalement peu nombreux autour du lac envahi par de larges bandes de roseaux et de potamots.
Une énorme truite Abant
Nous revenons finalement sur la zone du coup du matin et apercevons ce qui nous semble être une carpe. Il nous faut peu de temps pour comprendre qu’il s’agit en fait d’une énorme truite Abant en maraude. On passe une première fois mais la truite disparaît.
Ce n’est qu’une heure plus tard qu’on retrouve ce poisson qui semble chasser en bordure. Ni une ni deux, nous tentons de nouveau notre chance mais le poisson, même s’il semble intéressé, ne concrétise pas ses attaques.
Je lance une lame qui a pour effet de faire revenir le poisson en bordure à plusieurs reprises nous permettant de garder le contact visuel.
Kevin propose alors un leurre souple finesse qui a déjà largement fait ses preuves sur les gros spécimens de farios récalcitrants et nous voyons alors cette massive truite Abant engloutir le petit leurre souple. Kevin ferre parfaitement, c’est pendu ! Je jette ma canne et prends l’épuisette ! Le combat va être âpre mais il faut absolument parvenir à mettre ce poisson à l’épuisette ! Le combat est interminable et Kévin encaisse les rushs puissants et un saut comme il le peut. Je saisis le poisson à l’épuisette une première fois mais celui-ci se contorsionne et ressort ! Kevin et moi frôlons la syncope ! J’arrive finalement à saisir le poisson et à m’écarter rapidement de l’eau. Elle est là ! Quel coup de ligne ! Cette massive truite Abant accuse 64 cm ! Nous exaltons ! D’après les échos que nous avons eus, cela fait plusieurs années qu’il ne s’est pas fait un poisson de plus de 50 cm sur le lac Abant… Alors ce poisson fait office de spécimen ! Après une séance photos pleine d’émotion, nous laissons repartir ce superbe animal.
C’est sur ce dernier coup de ligne que nous décidons de partir pour découvrir les deux derniers spots qui nous attendent. L’un semble poissonneux, l’autre moins mais peu réserver de beaux poissons.
On reprend la route
Nous repartons pour 4h de route vers le Sud-est en direction d’Ankara, et plus exactement, de Çankırı. Nous arrivons pour le coup du soir. Kevin signe une dernière truite de 37 cm ultra combative sur un spot qui semble tout droit sorti des Vosges.
Les paysages alentours sont sublimes. Nous avons atteint une grande partie de nos objectifs et personne n’est plus capot. Reste alors à confirmer, comprendre davantage et tenter de capturer d’autres poissons durant les deux jours restants.