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Voyage de pêche au Québec à la recherche du musky

L'approche de ces musky en kayak dans leurs herbiers fut une belle expérience
Le musky est réputé comme l'espèce d'eau douce la plus complexe à capturer au Québec pourtant, avec la bonne approche et les bonnes infos, cela relève complètement de l'ordre du possible.
La pêche du musky au Québec
  1. Voyage de pêche au Québec à la recherche du musky
  2. Découverte de la pêche du Musky sur le fleuve Saint-Laurent

De passage au Québec pour un road trip pêche, je ne peux m’empêcher de contacter les quelques expatriés sur place avec qui j’ai eu la chance de converser sur internet par le passé. Leur hospitalité et leur sympathie sont légendaires, les québécois ont bien souvent le cœur sur la main. Au cours de nos échanges, Guillaume commence alors à me parler d’aller faire un tour au Musky. Il faut dire qu’ils en sont fous les québécois de leur maskinongé, ce poisson les hante de part sa démesure, sa rareté, sa difficulté ou encore le faible temps dont ils disposent pour le traquer de juillet à octobre. En tant que pêcheur de gros brochets depuis des décennies, je sais que nos chances sont minces de cocher l’espèce sur une seule et unique journée, on monte donc un « Game Plan » lucide et rationnel pour mettre toutes les chances de notre côté.

Le musky : le poisson aux mille lancers

Le musky bénéficie historiquement d’une image assez mystique auprès des canadiens car c’est LE poisson d’eau douce qui ne se fait pas attraper facilement.

Capturer un maskinongé de plus de 50 pouces (la barre mythique des 127cm) relève non seulement du défi physique de part le matériel employé mais également du défi mental car le nombre de touches n’est pas légion et le nombre de refus conséquent.

Release d’un joli musky abîmé par des lamproies

Les nouvelles technologies ne semblent pas aussi efficaces pour la capture d’un grand musky que pour la capture d’un grand brochet européen. Tout du moins, les canadiens n’ont pas vraiment changé leur approche principale depuis l’apparition de ces nouvelles sondes. Ils aiment se faire mal à lancer des gros leurres sur les zones Shallow.

Côté difficulté, objectivement il est aussi difficile de prendre un joli musky qu’un brochet de plus de 100 cm en grand lac pour un européen. Ce n’est donc certes pas à la portée de tout le monde, mais ce n’est pas non plus insurmontable. On peut largement prétendre capturer un musky sur plusieurs jours de pêche si on est encadré par les bonnes personnes.

Monsieur Guillaume Delair, français expatrié au Québec et pigiste à ses heures perdues

Des similitudes avec notre brochet européen

Esox masquinongy ressemble à s’y méprendre à Esox lucius pour un non initié. C’est pourtant une espèce pratiquement incomparable pour les puristes.

D’une part, et contrairement au brochet, il n’a pas réussi à s’acclimater en dehors de l’Amérique du nord ou bien souvent le climat continental y est assez extrême. Hormis les bassins hydrographiques du Saint-Laurent, du Mississippi ou de la baie d’Hudson, il se fait rare. Cela ne l’empêche pas de cohabiter avec le brochet dans les mêmes habitats.

Une bonne tête d’esoxidé

Le musky affectionne les eaux peu profondes dès que la température de l’eau approche les 20 degrés. Son comportement semble moins orienté vers le pélagisme que celui du brochet. Contrairement au brochet, il se désintéresse beaucoup des proies mortes. A l’instar du sandre européen, il aime tuer ses proies .

C’est un poisson beaucoup plus méfiant et sélectif que peut l’être un brochet. C’est ce trait de son comportement qui fait qu’il suit beaucoup les leurres et qu’il est souvent propice à pêcher en « Figure Eight« .

La pêche du musky est encadrée par une réglementation stricte

La saison de pêche au musky débute généralement à partir du troisième samedi de juin jusqu’à la mi-décembre en fonction des températures. Cela peut varier selon les zones.

En général, il y a une limite de prise fixée à 1 musky par jour, avec une taille minimale de capture souvent fixée à 112 cm. Idem, il faut se renseigner sur la réglementation locale en vigueur.

C’est un poisson très fragile dès que les températures sont clémentes. Il supporte très mal les séances photos et les réoxygénations en eau de surface. Beaucoup de guides québécois sont équipés d’épuisettes énormes et de grandes civières pour préserver au maximum l’intégrité physique des poissons.

Les releases s’effectuent bien souvent avec des civières

Le musky, un poisson pas si facilement accessible

Que ce soit pour les locaux ou pour les touristes, le musky n’est clairement pas une espèce accessible à tous. Il est utopique de penser que l’on aura autant l’occasion de capturer un doré, une perchaude ou un achigan qu’un maskinongé lors d’un trip au Québec.

Dans les immensités des fleuves et des grands lacs, les muskies choisissent bien leurs postes de chasse et de repos. L’expérience du terrain pour les trouver est capitale. Ce n’est pas une espèce que l’on trouvera en grande abondance comme cela peut être le cas pour le brochet.

Toutefois, au cours de nos prospections touristiques, nous avons eu la chance d’en apercevoir plusieurs fois sur des postés clés et pratiquement impêchables comme des avals de barrage. Le musky est un fantôme qui se laisse voir de temps en temps.

Les épuisettes à Musky sont de taille démesurée

Côté Lac, c’est bien souvent des pourvoiries payantes qui essayent de monopoliser le droit de pêche. En d’autres termes, si vous pensez que vous allez réussir à capturer un musky sans trop d’informations et par vos propres moyens, cela va être réellement compliqué.

Découverte des petits maskinongés en lac

Afin de maximiser nos chances de captures d’un musky sur quelques heures de pêche, nous décidons de ne pas viser trop haut et de jeter notre dévolu sur un petit lac dont la population en muskies juvéniles est assez élevée. Un lac sauvage et assez peu profond où les gros batraciens pullulent.

Un cadre paradisiaque

Le positionnement des muskies juvéniles

Dans cette configuration, les poissons juvéniles sont postés dans les herbiers et sortent en un éclair pour se saisir de leurs proies. C’est une configuration que nous connaissons bien pour le brochet.

Il suffit alors de faire passer son leurre entre la surface et les herbiers pour déclencher des attaques plus ou moins franches en fonction de l’activité du moment.

Nous constatons à quel point cette espèce peut être lunatique. De nombreuses fenêtres sont des temps morts durant lesquels il ne se passe rien pour aucun de nous. En revanche, quand un pêcheur réussit à capturer un petit musky, bien souvent les prises s’enchaînent aux quatre coins du lac.

Guillaume me parle alors des périodes de temps mineures et majeures en lesquelles il croit fortement. Il se réfère à une application sur son mobile qui lui donne les bonnes fenêtres à pêcher sur la journée et il faut croire que cela recoupe bien souvent l’activité des muskies.

Les leurres qui ont fonctionné pour la pêche du musky

Je prends quelques minutes pour analyser la configuration des spots que nous pêchons ainsi que la luminosité et la turbidité de l’eau puis je décide assez rapidement de ne pêcher plus qu’avec des palettes.

Des spinnerbaits de taille conséquente type Savegear Dabush, Deps B-Custom, Deps Huge Spinnerbait ou encore OSP High Pitcher Max font rapidement le job et un premier poisson rejoint le kayak. Le pattern sera ensuite adopté par les autres pêcheurs et les spinnerbaits et autres Biwaa Divinator ne quitteront plus les cannes de la journée. Il faut retenir que cette journée là, en pêchant presque exclusivement à la palette argentée/dorée, nous n’avons presque pas eu de suivis et de refus.

L’approche de ces musky en kayak dans leurs herbiers fut une belle expérience

Planifier un voyage de pêche au musky au Québec

Clairement, il nous est vite apparu qu’espérer prendre un musky du bord lors d’un voyage à la roots relève d’un sacré challenge.

Mettre de l’eau dans son « French vine« 

Si l’on a pas le budget nécessaire pour louer les services d’un guide et d’un bateau, il est alors plutôt conseillé de passer par une pourvoirie qui vous louera des petites embarcations afin de réussir la capture de votre premier musky.

Toutefois si l’on souhaite vraiment ajouter un très grand musky à sa « Bucket List« , se faire guider sur un grand fleuve ou un grand lac devient indispensable. C’est ce challenge que nous avons tenté de réaliser le dernier jour de notre voyage au Québec.

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