Voyage de pêche : à la conquête des brochets trophées de Finlande !

A l'approche des premiers grands froids, direction le grand Nord pour tenter d'extraire des eaux tourbées de la Baltique, un brochet record gavé de harengs. Récit d'une traque sans fin dans l'archipelago, au big bait sur les shallows !
A la recherche des brochets records en Finlande
  1. Voyage de pêche : à la conquête des brochets trophées de Finlande !
  2. Le choix du matériel, la clé du succès pour traquer les brochets finlandais !

C’est fin septembre 2022, qu’avec un ami nous réservons nos billets d’avion pour la Finlande et pour clôturer la saison de l’organisme WFA Travel. Au programme, la traque des brochets géants de l’archipelago de Raseborg. Aller pêcher le brochet, avec un guide Italien, spécialiste des pêches tropicales et notamment des carangues GT de l’océan indien, tout ça en plein milieu de la Scandinavie, pouvait s’avérer être une idée farfelue. La suite nous prouva que non ! Une seule stratégie : big bait sur les shallows ! C’est donc avec du lourd que nous embarquons vers le Grand Nord, des rêves plein la tête, alimentés par les photos de ces poissons hors normes gavés aux harengs !

Ici, le guide Vincenzo avec un brochet obèse de la Baltique !

Le voyage

Rallier la Finlande s’avère assez facile. Après un Toulouse-Amsterdam il restera trois heures de vol pour rejoindre Helsinki, la capitale. Du hublot, nous mesurons l’immensité des plans d’eau, archipels, lacs et rivières ciselant le pays. On se croirait au Canada. L’impatience monte ! Mais il nous faudra attendre car nous avions décidé d’arriver un jour plus tôt pour visiter la capitale et aller prendre la température dans le plus gros magasin de pêche de la ville. A la vue de l’immensité du rayon Big bait, nous sommes rassurés sur le contenu de notre valise, il va falloir lancer du très gros avec du solide.

Attention, le budget taxi, restaurant, shopping de la capitale finlandaise est aussi gros que les leurres. En moyenne, le double qu’en France. Les prix diminuent dès que l’on s’écarte d’Helsinki, tout en restant relativement hauts !

Bien qu’assez peu chaleureux et discrets, les Finlandais se montrent très respectueux et c’est ébahis que nous découvrons une capitale sans le moindre embouteillage ni le moindre bruit. Ça vaut le coup d’œil !

Une des nombreuses baies de l’archipelago Finlandais.

Découverte de la zone de pêche

C’est après un court transfert d’environ 1h30, que nous posons nos valises à Rasenborg, station balnéaire très prisée des locaux à la belle saison. En cette fin septembre cela ressemble plus à une ville fantôme qu’à Saint Tropez. Nous logeons dans un hôtel modeste ayant pour avantage de se situer en face du port où se trouve notre bateau, une coque alu de 5 m par 2,20 m motorisée par 60 chevaux. Simple, efficace et économe.

Après avoir préparé tout le matériel, je ne résiste pas à l’envie d’aller me balader sur les quais du port. Muni d’une canne à perche et de quelques leurres souples, je m’éclipse pour enfin découvrir les eaux de la Baltique.

La prise de contact est immédiate, après trois lancers je ferre une perche de 30 cm. Pas le temps de la ramener que surgit un brochet l’avalant tout cru ! C’est donc ça le paradis ! Je n’en crois pas mes yeux, en moins d’une heure je sortirai une dizaine de perches et subirai deux coupes ! Vivement demain !

Notre bateau, aussi simple qu’efficace !

Enfin nous sommes lundi, dès les premières lueurs de l’aube nous embarquons émerveillés pour une remontée d’une heure dans le labyrinthe de l’archipel. Des roselières à perte de vue, des nénuphars, des îles, des plages, des cailloux, du sable, des hauts-fonds, des fosses et j’en passe. Quelle quiétude… De temps à autre, une jolie maison, son sauna et son ponton se dessinent au milieu de la forêt. Les arbres se parant de leurs couleurs automnales viennent embraser les rives. C’est un véritable dépaysement à trois heures de Paris. Pour ne rien gâcher nous ne croiserons que très peu de pêcheurs. L’endroit idéal pour se ressourcer.

Les techniques de pêche

Dans tout voyage, la première règle d’or c’est d’écouter le guide. Ici, c’est limpide, l’objectif est clair ! Nous ne cherchons pas le rendement mais les brochets trophées. Pour cela le capitaine est catégorique, ce sera gros leurres souples entre 20 et 30 centimètres montés sur shallow rig et Miuras Mouse.

Prospection d’une baie peu profonde entourée de roselières.

Pour Vincenzo la clé du succès est de trouver les dérives peu profondes, en bordure des roselières dont le fond est tapissé de potamots. Cette plante aquatique oxygénante abrite le poisson fourrage et par conséquent les prédateurs qui l’encadrent bien souvent. Les zones à prospecter ne dépasseront jamais les trois mètres de fond et seront souvent encombrées par cette végétation subaquatique.

C’est pour cette raison qu’il faut des leurres descendant très doucement dans la couche d’eau et passant bien dans les herbes. A ce petit jeu, la Miuras Mouse est une arme de destruction massive. N’envisagez pas une seule seconde de partir sans ! Elle n’a pas son pareil pour passer entre les herbes.

Une des clés reste la lenteur et de nombreux stop and go. C’est très souvent la pause qui va décider le brochet à passer à l’attaque.

La Miuras Mouse, un leurre indispensable !

Pour résumer

A moins de trois heures d’avion de Paris c’est un véritable voyage de pêche qui s’offre à vous ! Vous serez totalement dépaysés par l’immensité des étendues sauvages de Finlande. Avouez que pêcher le brochet au milieu des méduses et des harengs n’est pas courant !

Se perdre dans le dédale de l’archipel donne le sentiment de ressources infinies. Chaque endroit est propice à la pêche et donne envie d’y tremper sa ligne.

Des brochets engraissés aux harengs !

Attention tout de même, les poissons restent sauvages et souvent, la réussite ne découle que de l’abnégation. Le succès en n’est d’ailleurs que plus beau.

La technique du big bait met le corps à rude épreuve, il faut un matériel exigeant et adapté ainsi qu’une excellente condition physique pour lancer dix heures par jours des leurres de 300 grammes.

Malgré cela je reste persuadé que c’est la meilleure solution pour sortir des eaux couleurs earl grey de la Baltique ces poissons aux dimensions hors normes.